Cœur d'homme, âme de soldat 3 : Vivant !

Partie 1 : Je te tiens, tu me tiens, par la b...

Franck facts :

Un jour,

ma princesse viendra,

un jour,

elle me dira...

« Hey bébé, tu montes ? »

Franck.

La vache ! J'aime bien les M83 mais associés à mon mal de crâne, ils me donnent envie de me pendre. La musique est tellement forte qu'en sortant de ce bar, j'aurai perdu des décibels et la moitié de mes neurones. L'autre moitié étant déjà noyée dans l'alcool, le trajet jusque chez moi s'annonce très, très long. Et très, très drôle. Particulièrement pour les témoins qui vont me voir m'arrêter tous les cinq mètres pour dégueuler. Ouais, je suis un mec délicat. Je supporte mal de picoler un Jack's. Une bouteille de Jack's, je veux dire.

Mais bon, il faut bien fêter notre départ pour l'Afghanistan. Là-bas, ce sera bouffe américaine sur le camp, et rasquettes* sur le terrain, et ça, durant les six mois de mandat. Nécessaire mais déprimant. Au moins, on pourra profiter de leurs infra sportives. Les caincains, ce sont des tarés du confort en opération. Pas les seals. Eux, ils pourraient postuler chez nous. Élevés à la dure, à bouffer des cailloux, à se grimer en caillou. Le seals comme le FS*, c'est la version vivante du caillou. Mais leur log, c'est de l'ultra lourd. Ils arrivent avec leur service du génie et paf ! Tu as une ville construite en un mois au milieu de nulle part.

Tiens, à propos de sport, si j'en profitais pour prendre de la masse, histoire de rivaliser avec mon voisin ? Un coup d'œil sur la taille de nos biceps respectifs me fait souffler de douleur anticipée. Pas que je sois un modèle réduit, mais à côté de Markus, j'ai l'impression d'être une allumette prénommée Franckette. Ceci dit, je suis fier de moi parce que j'ai réussi à débaucher son corps sain. Enfin, je l'ai arraché pour la soirée des crocs venimeux du crotale... Marianne dit le crotale (sa tendre épouse), est la plus grande connasse que je connaisse. Elle suinte le mépris et je suis plus que certain qu'elle le trompe depuis le début de leur mariage. J'espère qu'un jour il la fichera dehors pour une fille honnête. J'ai beau avoir la tête à l'envers – fichu bourbon – je suis encore apte à reconnaître les qualités de ce mec. C'est une crème Marko, il est réfléchi, toujours calme et aimable. C'est un soldat, dans tous les sens du terme. Surentraîné, hyper cultivé, une âme de chef et un homme juste. Un peu comme moi, quoi. En mieux. En beaucoup plus marié aussi.

Ce n'est pas de sa faute s'il a eu une main merdique au moment de trouver sa moitié. Mais j'avoue que son exemple me tente de plus en plus. J'en ai ma claque des coups d'un soir. Et j'ai vraiment envie d'être attendu, quand je rentre chez moi. Je pourrais prendre un chien, me diriez-vous. C'est affectueux et ça ne fait pas une scène pour un mot de travers. Mais en vérité, moi aussi, je veux avoir ma part d'engueulade. Il paraît qu'il n'y a rien de mieux que se réconcilier sur l'oreiller. D'ailleurs, ça fait un moment que je n'ai pas baisé. Bon, ce n'est pas au boulot que je vais rencontrer la femme de ma vie. Au régiment, les belettes sont soit casées, soit planquées par leur chef. PAS TOUCHE, c'est le truc qui s'imprime sur le front du premier couillon venu dès qu'on s'approche de sa subordonnée. Quant aux filles croisées dans les bars, elles ne cherchent pas à se fixer mais à jouir vite fait contre le mur de la ruelle de derrière. Désir respectable, mais plus du tout en adéquation avec ce que je recherche. Les possibilités de tomber sur la future bombe de mes nuits sont donc réduites à un pourcentage proche du néant.

Rapide coup d'œil dans la salle. Un groupe de nanas est en train de s'éclater sur la piste de danse. Elles sont déjà cernées par des prédateurs, prêts à sauter sur la première qui donnera des signes de faiblesse. Il en va ainsi tous les jeudis soir dans cette ville de garnison. Le vendredi, tout ce petit monde rentre gentiment chez papa-maman-bobonne pour jouer à la famille idéale. Mais la veille du week-end, c'est feu-du-slip party !