Partie 9 : veille de départ.

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Alix.

Ça pour être fixée, je le suis. Après son coup d'éclat du matin, l'image de Franck me poursuit le reste de la journée. Il me rend totalement idiote. Et j'adore ça ! J'en dessinerais presque des cœurs de graisse noire sur le pare-brise de mes camions si je n'étais pas sûre de devenir la risée de mon équipe. Mon chef d'atelier m'a lancé quelques blagues, sans méchanceté, heureusement.

Je m'apprête à plonger dans l'inconnu, même si l'inconnu a un corps à se damner. La vie de couple, ça oui, je connais. Mais j'en ai tellement marre de cette spirale de la loose qu'il me faut plus qu'une bouée canard pour accepter de me mouiller. J'imagine que n'importe quelle personne en convalescence amoureuse peut comprendre ce que je ressens. Les circonstances n'aident pas. Tout semble vécu en mode accéléré ; notre relation, nos sentiments, les circonstances et leurs conséquences.

Le plus effrayant, c'est de l'avoir intégré dans mon existence en quatre jours. Du grand n'importe quoi. Ma mère le saurait, elle me cognerait le crâne jusqu'à ce que je devienne raisonnable. « De mon temps, me dirait-elle, on ne se précipitait pas au lit avec le premier venu ». Certes, de son temps on jouait les sauterelles en partouzant dans les concerts grunge... au temps pour la crédibilité.

Un fois rentrée, j'ai à peine le temps de sortir de la douche et de m'enrouler dans une serviette couleur framboise, quand on gratte à ma porte. Il faudrait que j'apprenne à Destructor à ouvrir aux invités. Pour l'instant, il mouline dans sa roue comme un bienheureux. Parfois, j'aimerais avoir les responsabilités d'un hamster...

Je ne prends pas la peine de m'habiller et ouvre à mon visiteur après qu'il ait décliné son identité. Franck entre dans mon studio et envahit tout l'espace. Dans ce contexte, le voir encore en treillis au milieu de la pièce provoque un choc dans ma poitrine. Pas de doute, le prestige de l'uniforme a encore de beaux jours devant lui. Or j'en vois tous les jours !

— Mon adjudaaant, comme vous avez un grand cooorps ! Comme vous êtes bôôô ! Et comme vous êtes trotrotrop craquant !

Go-go gadget à pintade.

Mon imitation du petit chaperon rouge le fait ricaner avant de remarquer ma tenue.

— Mais qu'est-ce que tu... mais... heu !

J'imagine que ma tenue légère produit son petit effet, il n'a jamais été aussi confus. En fait si, mais c'était dû à l'alcool. Il ne prononce pas plus de mot quand il me plaque contre le mur et me hisse jusqu'à sa bouche. Pressant mon corps contre le sien, il m'oblige ainsi à passer mes jambes autour de ses hanches. Son baiser est impérieux, brûlant, annonciateur d'une tempête des plus intéressantes. Sa langue happe la mienne et lui inflige des sévices terriblement doux qui électrisent mon bas-ventre. Son regard enflammé me hante encore alors qu'il marque déjà son territoire par de petits coups de reins. Ma peau nue frotte contre son entrejambe, je perçois la puissance de son excitation, ce qui décuple la mienne. Mâle alpha, mode ON enclenché ! La tension des derniers jours me livre un homme retourné à l'état sauvage, chaud-bouillant à souhait, prêt à me faire grimper aux rideaux.

Je ne l'ai même pas vu farfouiller dans une poche, qu'il déchire déjà l'emballage d'un préservatif entre ses dents, me maintenant d'un bras contre le mur. J'avoue, il est doué car il parvient en même temps à descendre sa braguette pour libérer sa verge et la couvrir. J'ai à peine le temps de réaliser qu'il s'enfonce en moi d'une seule poussée en grondant de plaisir.

— Oh oui, je suis enfin en toi, bébé !

Je suis tellement excitée qu'il n'a aucun mal à m'empaler en profondeur. La bête est lâchée. On dirait qu'il n'a pas touché une femme depuis une éternité. Il rue entre mes cuisses avec passion. Il sait y faire, l'étalon ! Ses déhanchements sont redoutablement efficaces. Je suis sûre qu'il est excellent danseur, aussi ! Ses coups de rein m'entraînent dans une frénésie sexuelle libératrice. J'en veux plus. Je veux tout de lui.

— Ouiiii ! Continue ! Oui, comme ça, c'est trop bon ! Encore !

Mes encouragements le rendent dingue. Il me martèle à une cadence infernale, faisant monter le plaisir à une vitesse folle. Pour le coup, je n'ai jamais vécu un tel déchaînement, c'est puissant ! Me sentant peut-être trop proche de l'explosion, il ralentit le rythme, alternant longues poussées et interminables sorties. Je geins en l'incitant à reprendre de la vitesse. Mais il a d'autres projets.

— Si j'accélère, je viens. Je veux t'entendre. Dis-moi que tu veux que je te baise profondément !

— Oh oui, remplis-moi, j'ai tellement envie !

Sa bouche capture de nouveau la mienne. Son baiser est plus lent. J'y sens un désir fou, et de l'émotion. Il est cent pour cent avec moi, attentif à mes petits cris, mes halètements. Chaque son le guide pour me faire languir en douceur. Je le sens totalement en moi, et c'est trop bon. Si bon que l'orgasme monte de nouveau. Cette fois, il ne va pas pouvoir le contrôler. S'il fait ça, il prend un coup de boule !

— Je vais jouir, bon sang, je vais... Oooh, ouiii !

Je pars si loin dans le plaisir que je ne remarque même pas qu'il me porte jusqu'à mon lit où il m'allonge, alors que nous sommes toujours emboîtés. Il continue ses profonds coups de reins, me permettant de redescendre en douceur entre ses bras. Mais lorsque son tour arrive, sa cadence reprend de plus belle. Tenant mes cuisses largement écartées, il se déhanche jusqu'à laisser échapper un râle de délivrance. Oh. Mon. Dieu. C'est tellement érotique que ça provoque un nouveau séisme dans mon bas-ventre. Double dose. C'est ma première fois. Je crois que je peux mourir, maintenant.

Toujours stupéfaite, je le vois tomber à genoux entre mes jambes, enlacer mes hanches avant d'embrasser mon ventre. Il y pose la joue, comme je l'ai fait le premier soir. Il repose ainsi longuement, reprenant son souffle pendant que je lui caresse les cheveux. Cette position me semble au comble du romantisme. Je suis nue contrairement à lui, et pourtant je suis sûre qu'à cet instant, le plus vulnérable ce n'est pas moi. Ses gestes affectueux me donnent du courage, son désir me rend belle.

Il finit par se relever. Je me sens abandonnée et vide, la sensation est désagréable. Alors que je remets les pans de ma serviette en place, Franck me l'interdit en agitant son index. Son petit sourire coquin est diablement prometteur. Je m'installe mieux, et profite du spectacle quand il commence à ouvrir sa veste de treillis. Il prend son temps, comprenant que j'ai besoin de découvrir son corps au grand jour. Enfin débarrassé de ses rangers, il descend son pantalon, puis son sous-vêtement, me laissant le temps d'apprécier ce que je vois. Je bats des mains, le spectacle est vraiment à la hauteur !

— Débarrasse-toi de cette fichue serviette, petit chaperon rouge. Ton loup veut aussi mater sa belle !

Je m'exécute, dévoilant le reste de mon corps lentement, en observant sa réaction. Il secoue la tête en me rejoignant enfin sur le lit, me faisant rouler jusqu'à lui, avant de recommencer à m'embrasser avec tendresse.

— Je suis un putain de veinard.

Et moi donc ! Les émotions se bousculent dans ma tête. Mon corps, lui, a choisi son camp. Il réagit immédiatement à son contact. Mon cœur oscille entre désir et besoin de rester protégé entre ses bras. Je lui accorde le baiser le plus passionné qui me reste en stock.

Nos souffles s'emballent de nouveau, alors que son sexe reprend de la vigueur contre ma hanche. Quelle merveilleuse surprise ! C'est bien la première fois que je rencontre un homme aussi tactile que moi. À chaque fois qu'il me touche, j'ai l'impression de fondre. Ça accentue mon envie de lui. Je bascule sur le ventre pour fouiller dans ma table de nuit. Il grogne dans mon dos et je sens son corps se hisser sur le mien pour le recouvrir. D'instinct, j'écarte les cuisses en lui tendant une capote. Lorsqu'il s'immisce entre elles et me pénètre de nouveau, nous poussons un gémissement de concert.

Je me sens enfin complète.

                                                           ***

Cœur d'homme, âme de soldat 3 : Vivant !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant