Partie 11 : les corps impatients.

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Franck.

Quand elle jouit, j'ai l'impression d'être le type le plus chanceux du monde. C'est la chose la plus belle et la plus excitante qu'il m'ait été donné de contempler. Une fois de plus, l'évidence me prend aux tripes. Je n'ai jamais pris autant de plaisir avec une femme. Et je sais pourquoi. Je suis amoureux. Amoureux fou, même.

Ce soir, tout est différent. Je pars dans quelques jours, or je suis déjà focalisé sur mon retour. La proximité de cette séparation forcée me pousse à prendre le temps nécessaire pour explorer chaque centimètre de sa peau. Alix révèle chez moi un truc profondément enfoui, un besoin de protéger, de revendiquer. J'ai envie d'apprendre par cœur chaque courbe, chaque cicatrice, de savourer chaque parcelle de son corps avec ma langue, d'entendre son rire ou ses gémissements quand elle cède. Mais plus que de sexe, je me sens déjà en manque d'Elle.

J'espère qu'elle partage mes sentiments. Et même si je le crois, je voudrais l'entendre de sa bouche. Parce que j'ai peur. J'ai peur comme tous ces mecs qui se jettent à l'eau pour la première fois, sans voir le fond. C'est important d'avoir une raison de revenir en un seul morceau. Avec elle, je me sens vivant.

Je l'observe alors qu'elle émerge peu à peu de son orgasme. Elle pourrait me mettre à genoux quand elle me regarde avec ses yeux dorés à présent mi-clos, sortant un petit bout de langue pour hydrater des lèvres que j'ai un peu malmenées. Ses mignons petits seins ont une couleur tendre, magnifiée par leur bourgeon rosé. Ils sont prêts à être cueillis par ma langue, tout juste échappés de son chemisier entrouvert. Ma queue est douloureuse à force d'être maintenue dans cet état d'excitation.
Obnubilé par mon besoin de retrouver sa chaleur moite, je plaque de nouveau mon bas-ventre entre ses cuisses, rageant contre le tissu de nos jeans qui nous sépare encore.

— Embrasse-moi, Franck. Je ne suis pas un bonbon. Je ne vais pas fondre sur ta langue. Quoi que...

Je ne me fais pas prier pour investir de nouveau sa bouche qu'elle m'offre généreusement. À mon tour, je gémis. Je veux la prendre, immédiatement, entièrement. Ça n'a rien de romantique, mais le sujet est trop important pour l'occulter.

— Je suis à jour des tests à cause du départ, et j'ai toujours utilisé des capotes. Et toi ?

— Bilan fait après ma séparation... plus pilule. Ras*. J'en ai envie. Avec toi.

— Tu comprends ce que ça implique ?

— Fidélité.

— Juste toi. Juste moi.

Son regard me foudroie sur place. Il me renvoie mes propres sentiments en pleine face. Elle est amoureuse de moi. J'ai envie de lui arracher les mots, que ce soit elle qui fasse le premier pas. J'aurais moins l'impression de tout précipiter. On attend toujours des mecs qu'ils se déclarent en premier. Mais aujourd'hui, alors que c'est en train de m'arriver, je réalise combien ça fout la trouille.

Mon désir de tout avouer s'évapore à l'instant où elle pose ses lèvres dans mon cou. Je ne pense plus, je réagis à l'instinct. La prendre. L'aimer. Me l'attacher durablement. Alors je la capture et l'entraîne dans ma tanière avant de la déposer sur mon lit. Les stores sont relevés, l'éclairage urbain suffisamment puissant pour l'admirer, baignée dans une lumière douce qui traverse la fenêtre.

— Déshabille-toi, m'ordonne-t-elle.

Assise bien droite, les jambes légèrement écartées, on dirait une reine qui attend que son esclave rampe entre ses cuisses. Volontaire pour le rôle !

Mais un peu moins pour tenter un striptease. Mon unique essai de chippendale m'a valu un orteil cassé en jetant ma chaussure et mon pied contre un montant de lit. J'avais treize ans, j'étais puceau et décidé à m'entraîner après avoir vu The full Monty. J'entends encore le ricanement de Tic et Tac, écroulées de rire en m'observant de ma porte entrouverte.

Cœur d'homme, âme de soldat 3 : Vivant !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant