Partie 10 : Tic et Tac & Prédateur...

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Franck.

C'est tout bonnement incroyable, je n'arrive pas à m'arrêter. J'espérais qu'on s'entendrait bien au lit, j'ai été exhaussé au-delà de mes espérances. Elle me regarde, j'ai envie d'elle. Elle me sourit, je bande. Elle me touche, je lui saute dessus. On dirait un lapin équipé de piles nucléaires. C'est bien la première fois que je tombe sur une partenaire aussi réceptive. Je sais à peu près ce que je vaux au pieu, mais son désir a le don de me surprendre et d'alimenter le mien. Comme si nos corps s'étaient reconnus. Il paraît que c'est une question d'alchimie. Je veux bien le croire. Elle ne se dément pas et semble même gagner en puissance à chaque minute qui passe.

Je suis bien obligé de la laisser tranquille pour qu'elle puisse préparer son sac et dormir un peu avant sa sortie terrain. Mais la séparation me coûte. Avant de partir, je lui fais promettre de m'inonder de sms, dès qu'elle a un moment de libre.
Après avoir exploré son corps toute la soirée, je me sens presque amputé en pénétrant chez moi. Elle me manque déjà. J'étais à deux doigts de la supplier de me garder pour la nuit, mais j'ai vite compris combien c'était risqué. Je n'aurais pas su m'arrêter de lui faire l'amour. Je lui ai même proposé d'aller nourrir sa bestiole, mais elle a décliné en m'expliquant qu'elle déposerait sa cage chez Emma. Avant de partir, je me suis donc vengé en lui piquant un tee-shirt usagé. Il est imprégné de son odeur. J'y fourre le nez et l'immanquable se produit plus bas. Aucun doute, je suis accro. À trente-trois ans, me voilà prêt à dormir avec un doudou... Je sais déjà ce que je vais lui demander de m'offrir pour l'Afgha...

La semaine s'écoule plutôt vite malgré tout. Avec les derniers préparatifs, le colisage totalement à la bourre de nos armes et de nos munitions, je n'ai pas vraiment le temps de cogiter. Même si mes pensées s'échappent régulièrement vers les souvenirs troublants qu'elle m'a laissé. Je souris comme un âne toute la journée, même quand je prends une mandale derrière le crâne par Markus, qui cherche à m'enseigner les bases du Dari*. Je n'ai pas l'oreille affutée pour reconnaître les sonorités exotiques. Que voulez-vous, je préfère quand Alix me supplie à l'oreille de la prendre encore plus fort...

Le mercredi soir, j'ai déjà tellement saoulé mon pote qu'il est persuadé de la connaître aussi intimement que moi. Chose dont il se serait bien passé, affirme-t-il. En attendant, c'est quand-même lui qui accepte que je l'abrutisse de superlatifs en parlant d'elle. Il sait parfaitement ce que je vis. Marianne aussi a été un coup de foudre avant d'être sa plus grande source d'angoisse.
Alix tient sa promesse.

Je reçois régulièrement un message ou une photo, qui m'attendrissent comme un vieux mars oublié sur un tableau de bord, ou me font glousser comme un puceau au séminaire. D'après Markus, j'ai sombré dans la niaiserie totale. Le plus étrange, c'est de le découvrir un peu jaloux de cet état. De mon côté, j'en envoie tout autant à Alix. Il faut même que je me freine sinon son téléphone tinterait toute la nuit. Le soir, nous nous appelons. Le son de sa voix me donne envie d'être près d'elle. Sur elle. En elle. En réalité, j'ai cessé de me poser des questions sur ce qu'on vivait. Je suis bien avec elle.

Mon calvaire prend fin le vendredi matin, lorsque j'entre-aperçois la rame de véhicules rentrer au quartier. Enfin ! Je ronge mon frein, essayant de me concentrer sur les commandements de Markus qui continue jusqu'au bout notre instruction sur le tir. Moi, il m'a perdu dès que j'ai vu un éclair doré sauter d'un véhicule en riant.

— Le théâtre où nous nous rendons ne prête pas à ricaner, me rappelle-t-il sèchement à l'ordre.

Le chef a parlé, et quand il le fait, on ferme sa gueule. Il a beau être mon meilleur pote, c'est aussi mon supérieur, exigeant et autoritaire. D'autant qu'il a raison. On ne part pas à Ibiza sautiller sur du David Guetta. Le boulot qui nous attend mettra forcément nos vies en péril. Ce serait stupide de s'exposer au danger en étant mal préparé.

Cœur d'homme, âme de soldat 3 : Vivant !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant