Le livre dans tes yeux [TERMINEE]

Chapitre 15 : Ensemble

Jonas ne maîtrisait plus rien. La proximité d'Alice, sa peau qui touchait la sienne fortuitement, alors qu'elle voulait se mettre dans une position plus confortable. Ses lèvres qui mâchonnaient les siennes de temps en temps le rendaient fou. Il agrippa ses mains autour de la taille de son amie et se rapprocha d'elle. Il remonta sous le t-shirt de la jeune femme et glissa ses doigts sur la peau tendre de ses hanches, effleurant l'élastique de sa culotte, remontant sur le ventre. Avant qu'il ne puisse aller plus loin, la main ferme et tremblante de la brune saisit son bras, et elle mit fin au baiser. Il la regarda, choqué. Tout avait l'air de plutôt bien se passer, il ne comprenait pas sa réaction.

- Désolée, bafouilla-t-elle. Je... je ne sais pas... c'est pas vraiment le moment tu comprends... je... pardon, mais je suis pas prête à ça, j'ai trop de choses en tête et.... enfin je...

- De quoi tu parles ? coupa Jonas.

Pour toute réponse, Alice baissa les yeux puis les remonta, signe que le problème se trouvait en-dessous. Jonas l'imita, ne captant pas tout de suite le sous-entendu. C'est quand il sentit que son entrejambe s'était réveillée, hors de contrôle, qu'il recula et s'éloigna d'elle, dégoutté d'avoir pu réagir de la sorte. Ça n'était pas ce qu'il voulait montrer. Il s'était emporté, et maintenant il le regrettait amèrement. Qu'allait-elle penser de lui ? Qu'il n'était qu'un énorme puceau en rut comme beaucoup de mecs sur cette planète, et qu'il n'était là que pour le sexe.

- Je suis désolé, murmura Jonas, se mordillant les lèvres.

Il se retourna pour tourner le dos à Alice, continuant de se confondre en excuses. Elle lui caressa l'épaule, voulant l'inciter à lui faire face, mais Jonas refusa.

- Tu sais, lui dit-elle calmement, ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde...

- Non, t'inquiète pas, c'est juste que... faut que j'attende que ça passe, et si je continue de te regarder, ça se fera jamais.

Alice gloussa, en quelque sorte flattée de faire cet effet à un garçon, Jonas qui plus est. La réaction du jeune homme la rassurait : même si une ambiance comme celle dans laquelle ils baignaient depuis tout à l'heure aurait influencé plus d'un homme, elle était soulagée de savoir que l'attirance qu'elle avait envers lui était un minimum réciproque. Peut-être qu'ils en parleraient un jour, dans pas longtemps même, espérait-elle, mais pour le moment, elle avait d'autres soucis en tête qu'elle voulait gérer avant de penser à être en couple, et à aimer pleinement Jonas. Dans son dos, elle se rapprocha de lui, posa son front sur le dos de son ami. Elle ferma les yeux, soupira. Elle ne voudrait être autre part pour rien au monde.

- Jonas...

- Hm ? fit-il, encore concentré sur son corps, se forçant à essayer de calmer sa contraignante érection.

- Demain, on pourra aller voir mes parents ensemble ?

- Demain ?

- Oui, plus vite ça sera fait, plus vite je pourrais m'en remettre et passer à autre chose. Autant crever l'abcès une bonne fois pour toute plutôt que de ressasser ça indéfiniment.

- C'est vrai, tu as raison.

Jonas ferma les yeux à son tour. Son cœur semblait léger, comme s'il était porté dans sa poitrine par un millier de papillons. En pensant à autre chose, son corps s'était apaisé tout seul. Alice se rapprocha un peu plus de lui et passa un bras au-dessus de sa taille, collant sa petite poitrine contre lui. Il ne s'en formalisa pas, et savoura la chaleur qui émanait de la petite femme dans son dos. La jeune femme crut entendre un : "On restera toujours ensemble hein", murmuré pâteusement par un Jonas happé par le sommeil. Elle sourit, la force de lui répondre abandonnant son corps. Bien sûr qu'ils resteraient ensemble. Un latte à la vanille les avait réuni, c'était un signe du destin pour elle. Il n'était plus question qu'elle le laisse sortir de sa vie. Ils s'endormirent ainsi, sur ces paroles, collés l'un à l'autre.