18. Instants de fête.

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Chapitre 18 : Instants de fête

La douleur. C'était une brûlure sans fin qui se répandait dans tout son corps, dans ses os, ses chairs et même son âme. Draco pleurait de souffrance, incapable de reprendre son apparence, de comprendre ce qu'il se passait autour de lui. Il avait conscience que des mains passaient dans sa fourrure, qu'on lui parlait, qu'on tentait de le rassurer, mais il brûlait. Il brûlait de la tête aux pieds.

« ... a été mordu... Nagini...

-Mais... étiez où bordel ?

-Pas le temps... y retourner... Occupez-vous...

-Bien sûr ! »

Il perçut d'autres bruits forts puis de nouvelles mains dans son pelage. Puis il entendit Greyback appeler Chyreer, lui demander d'aller chercher Stein, le médecin du village.

« Et vite ! Sinon... le perdre ! »

Des bruits, des sons de plancher qui est foulé par des pieds, la chaleur d'un feu, une lumière aveuglante apportée par les flammes. Rien n'avait de sens et l'inconscience lui sembla salutaire.

oOo

Harry eut l'impression qu'on lui fendait le crâne en deux, de haut en bas. Il cria et tomba à genoux sous l'appel horrifié de Ron, à ses côtés, se prenant la tête entre les mains. Il gémit, tentant de faire abstraction de la douleur qu'il avait presque oubliée. Depuis qu'il était lié avec Draco, il n'avait plus jamais ou presque rêvé de Voldemort, si bien qu'il avait un peu oublié la douleur que cela procurait.

« Harry ! cria Ron, juste à côté de lui. On doit transplaner, lève-toi !

-Comme si cela était possible, se moqua une voix sifflante, près d'eux. Comme si je n'avais pas déjà pris les précautions nécessaires, stupide Weasley. »

Harry entendit un son sourd qu'il n'aima pas du tout mais, pris dans sa douleur, il ne vit rien si ce n'est un vague éclair de lumière. Sa seule consolation était qu'il n'était ni vert, ni rouge.

« Je suis très contrarié, Harry, dit Voldemort. Extrêmement, même. Non seulement tu te permets de disparaître pendant des mois, mais lorsque je te retrouve enfin, c'est pour découvrir que tu as tué mon serpent ! »

La fin de la phrase avait été prononcée avec rage et Harry sentit brutalement une douleur sans fin s'emparer de son corps. Un doloris... Ce fut ce qu'il crut pendant un instant avant de se rendre compte qu'une main griffue s'était posée sur ses cheveux et l'avait soulevé, le mettant ainsi face-à-face avec le mage noir.

« Ça te fait mal, n'est-ce pas ? demanda le mage noir en plaquant sa deuxième main sur le visage de Harry, ce dernier poussant un hurlement à son contact. Je n'ai même pas besoin de me fatiguer pour te torturer, il me suffit de te toucher... c'en est presque dérisoire ! »

Sur ses mots, il le laissa tomber au sol avec dégoût, sortant sa baguette de sa poche tout en tournant autour de lui.

« Ce vieux Dumbledore doit se retourner dans sa tombe, Harry. Après autant de temps, tu n'es toujours pas capable de me résister. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé, n'est-ce pas ? Mais il faut croire qu'il avait choisi le mauvais professeur pour t'enseigner la matière adéquate... »

Harry serra les dents à l'allusion de son échec dans l'apprentissage de l'occlumencie.

« A noter que, durant ces trois derniers mois, tu m'as été totalement inaccessible, lui dit Voldemort. Comment as-tu fait ? »

Bien entendu, Harry ne répondit pas. D'abord, parce qu'il l'ignorait. Bien sûr, il lui avait semblé lui aussi qu'il était étrange qu'il n'ait aucune nouvelle de Voldemort mais alors même que le mage noir parlait, il réalisa que Draco en était probablement le responsable. D'une manière ou d'une autre, le loup avait entravé son lien avec Voldemort...

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