8. La Fièvre Rouge

1.1K 131 64
                                    

XVIII.

Veky Belmont.

L'épaule douloureuse, j'ouvris les yeux et l'aveuglante lumière blanche de la pièce m'arracha une grimace.

— Veky... ! Les autres... Réveille-t...

J'entendis Alaka non loin de moi, sa voix étrangement accompagnée de faibles coups. On aurait dit que quelqu'un frappait contre une vitre. Encore perdue dans le brouillard, je m'assis lentement et commençai petit à petit à émerger. Et tout en essayant de me remémorer les événements, je découvris enfin cette nouvelle pièce. Blanche, transparente, immaculée et minuscule. Je...

— Veky !

Cet énième coup me fit brusquement sursauter et je me retournai aussitôt.

— Hey... Est-ce que tu vas bien ?

Je vis aussitôt Alaka, à genoux face à moi, ses deux mains posées contre cette vitre nous séparant, et instantanément, tout me revint pour de bon. Prise d'un élan de panique, je voulus me redresser mais une douleur atroce me terrassa littéralement l'épaule.

— Doucement ! Tu es encore blessée ! lança-t-elle.

— Où sont les autres !? demandais-je, affolée.

— Juste ici, dit-elle en soupirant tristement.

Elle se décala et j'aperçus alors Zia dans la cellule voisine, la silhouette de Balthazar se distinguant à son tour dans une autre un peu plus loin derrière. Et finalement, je vis les autres, Alec et Mila demeurant eux aussi dans ce même box transparent, le Dirigeant ne montrant que son dos recroquevillé contre la vitre de sa prison.

— Où sommes-nous... ? demandais-je, de plus en plus inquiète.

Il n'y avait de fenêtre nulle part. Tout était clair, propre, d'une blancheur éblouissante. Chacun prisonnier dans ces espèces de cellules de verres, nous étions enfermés dans une grande pièce ovale semblable à un laboratoire. Probablement insonorisé, il y avait au centre de celui-ci un bureau entouré de plusieurs appareils, des machines qui manquèrent complètement de nous rassurer. Parmi tout cet attirail de technologie se trouvaient également deux grandes tables d'auscultation dont une, visiblement encombrée, était recouverte d'une bâche bleue.

— Nous nous sommes tous réveillés ici, répondit Alaka en s'adossant contre la vitre nous séparant. On nous a jetés là-dedans comme des chiens.

Je fronçai tout à coup des sourcils. Quelqu'un manquait à l'appel.

— Lussi ! Où est Lussi !?

Alaka désigna d'un faible geste le centre de la pièce.

— Elle est sacrément mal en point, dit-elle. Contrairement à nous, elle ne pourra pas se retirer cette balle toute seule. Et ceux qui l'ont mise ici on l'air de croire qu'elle est morte.

Je me me traînai aussitôt jusque devant la porte de ma cellule et scrutai la bâche bleue. Je l'avais vu se prendre cette balle en pleine tête, je l'avais vu lutter aux côtés d'Alec malgré les éclats de bois lui lacérant les jambes. Je revoyais encore la scène.

— On ne peut pas la laisser là ! Qui sait ce qu'ils pourraient lui faire ! lui fis-je en tapant contre la vitre.

— Crois-moi, on a déjà essayé. Ces cellules sont loin d'avoir été conçues pour de simples humains. Dans l'état dans lequel nous sommes encore, ça relève malheureusement de l'impossible.

— Bordel... ! crachais-je, dégoûtée.

— Il faut que tu te retires cette merde, fit à nouveau Alaka. Tu dois guérir au plus vite. On doit sortir d'ici.

L'Héritier : La Fièvre RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant