La Survie de la Terminale PH

Chapitre IV : "Un autre de moins"

Tsering vient de se faire arracher un morceau de gorge. La fille continue de se nourrir. Je ne sais pas quoi faire. J'entend Nicolas et Michel arriver, mais pas à temps. Je prend un ordinateur et l'explose contre son crâne ! Elle est à terre, la tête dans l'écran. Je ne vois pas son visage. J'écrase mon pied avec fureur, plusieurs fois, jusqu'à entendre un "crac". Puis une mare de sang rejoint celle de Tsering. Il est mort en me sauvant. Je n'arrive pas à me retenir. Je vomis dans un coin. Michel me soutient en me demandant si ça va, et Nicolas s'aperçoit de la mort de Tsering. Il commence à essayer de se retenir de pleurer, mais on sais tous que c'est ce qui nous attend. La mort. Monsieur Chestier va voir ce qu'il s'est passé... Il se retient de pleurer, puis dit aux autres de ne pas aller voir. Mais ils savent tous que Tsering est mort. Comme Antoine. Comme Floriane. Comme probablement tout le Lycée. Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'elle m'a parlé? Si j'avais tué une de ces horreurs, j'aurai pu me retenir de vomir. Mais là, c'était quelqu'un de CONSCIENT... ! Elle a tué mon ami, et je l'ai tuée en retour, je ne vaux pas mieux qu'elle...! On s'assois tous en silence. Je récupère mon souffle. 

J'avais pas vomis depuis, quoi, quatre ans? Le pire, c'est que j'ai toujours essayé d'être Pacifiste. De pas blesser les gens. Tu parles. Je viens d'exploser le crâne de quelqu'un à coup de pompe. Massimo reprend une de ses pilules anti-stress. Puis Grégoire propose un truc. Allumer les ordinateurs pour savoir ce qu'il se passe. Une idée basique, mais on était tous trop terrifiés pour le faire. On le laisse le faire avec Monsieur Chestier, qui entre son code de session. Ils cherchent ensemble un moyen de se connecter, il n'y a pas l'air d'avoir de réseau... Mais en repensant à ça, je me rappelle que j'ai un téléphone. Mais je capte que dalle, le CDI a la réputation de ne jamais capter. En cherchant "Maman" dans mes contacts, je retombe sur une discussion que j'ai eu récemment. Avec une fille nommée Cléa. Notre dernière discussion était un débat. Je pense l'avoir gagné, mais au fond je sais que je l'ai perdu. Cela fait un mois qu'on ne se parle plus. Est-ce qu'elle a le même problème que nous, à son Lycée? Est-ce qu'elle est en train de regarder son téléphone? Est-ce qu'elle est aussi en train de s'arrêter sur notre discussion? Ou est-ce qu'elle n'en a rien à faire? Si cela se trouve, elle a basculé. Elle est peut-être devenue comme EUX. Ne pense pas à ça. Laisse ton téléphone dans ta poche. 

Notre professeur n'arrive pas à remettre le réseau. Il nous faudrait un professeur d'informatique, mais... Déjà faudrait-il qu'il en reste. Mon dieu, je me déteste de dire ça. C'est le silence total. Manon commence une légère crise de panique, Massimo et Flavien essayent de la calmer. Michel se met aussi à stresser, mais Lucie le réconforte. Tom est à coté de moi, il sait que je pense à ce qu'a fait Tsering. Mais pas que. Je repense à tout ceux que je connais. Un pote, Ismael, qui est dans un autre Lycée. Lui aussi, il a ce genre d'embrouilles? Naaan... Trop malin pour ça. S'il voyait une ombre au bout d'un couloir lors d'une invasion de zombies, je suis sûr qu'il demanderait à y aller à trois, il est pas débile, lui. Hééé... C'était de l'HUMOUR, ça... Bon. Cela revient. Je sais pas si ça va repartir, mais tant que ça revient, il faut l'utiliser. 

Moi- Bon. Je propose de bouger. Si on capte pas ici, ça sert à rien de rester. Surtout qu'ici, on pourrait se retrouver coincés. 

Nicolas- Ouais, mais tu veux aller où? 

Romuald- Dans les serres, en bas, on serait en sécurité, non? 

Chestier- Oui, Romuald, mais ça fait loin, les serres... Si il y certaines de ces CHOSES en chemin... 

Nous tremblons tous un peu quand il dit ça. 

Manon- Oui, mais on peux les éviter... Ils ont pas l'air si rapides que ça...? 

Moi- ... 

Je regarde dehors... Ceux qui rampaient continuent de ramper... Ils se rapprochent, mais ils glissent sur le gravier...