Pardonner ou ne pas pardonner

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" tes vrais parents sont en Guadeloupe. C'est là-bas qu'on m'a implanté. Quand je suis revenue en France, je l'ai caché à John mais un jour, ça devait se voir et il a tout de suite compris que j'avais quand même accepter de devenir mère porteuse. Voilà pourquoi il est parti et il avait décidé de ne plus me voir. Nous ne sommes pas tes vrais parents, je suis désolée ".

Après 19 ans de vie, j'apprenais que celle qui m'avait éduqué n'avait jamais été ma mère. Je souhaite ce genre de révélation à personne. Même à ma pire ennemie. Cette femme avec qui j'avais passer toute mon enfance n'était pas ma mère. J'avais envie de disparaître.

John : si tu veux plus nous parler, c'est ton choix. Mais saches qu'on est désolés
moi : mais vous vous rendez pas compte ! Vous m'avez porté et vous m'avez jamais redonné à mes parents biologiques ! C'est de l'enlèvement ça ! Vous ne vous mettez pas à leur place ! Ca fait des années que vous faites semblant !
Ma mère : tu sais pas à quel point c'est difficile de se détacher d'un enfant qu'on a porté pendant 9 mois.
John : on est désolé.
Moi : continuez de l'être, moi je m'en vais.

Je me suis levée et je suis partie sans me retourner.

" Jihad, viens me chercher. Je me sens pas bien. Je suis devant l'appartement de ma mère ".

J'ai cru que j'allais faire un malaise.

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Dans la peau de Jihad

Elle m'a appelé mais elle avait pas l'air bien. J'ai laissé tout ce que j'avais à faire et je suis parti la chercher.

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Dans la voiture

- tu veux toujours pas me dire ce qui s'est passé ?
- c'est trop difficile d'en parler. Je ne sais pas quoi penser ou comment réagir.
- c'est chaud comme truc ?
- oui.
- si tu veux pas en parler tout de suite, c'est ton choix. Prends ton temps.
- je te dirai plus tard, il faut juste que je respire un peu, que je digère le truc même si je sais que j'aurais du mal.
- te presses pas.

Et j'ai tapé une accélération avec la voiture.

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Une fois rentrés, elle n'arrivait toujours pas à parler et elle pleurait.

- Émyna ?
- *snif*
- qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- je suis une enfant volée.
- comment ça "une enfant volée" ?
- mes parents ne sont pas mes vrais parents.
- t'es sûre ?
- tu crois vraiment que je mens ?
- pardon, excuse-moi. Raconte.
- mes vrais parents sont en Guadeloupe. Mélanie n'est pas ma vraie mère, c'est celle qui a été mère-porteuse pour ma vraie mère. Le truc c'est que quand elle a accouché de moi, elle ne m'a pas rendu à mes vrais parents. Elle m'a kidnappé.
- c'est illégal ce qu'elle a fait. Tes vrais parents aussi en vrai il avait pas le droit de faire ça. Mais Mélanie t'a volée.
- c'est pour ça qu'elle me ressemble pas.
- tu comptes faire quoi ?
- faudra me laisser le temps d'encaisser. Ce que je capte pas c'est que j'avais toujours voulu voir mon père et elle a eu le cran de me présenter John comme étant mon père.
- moi-même j'ai du mal à comprendre.
- cette femme a toujours été là pour moi quand j'étais petite et pendant 19 ans elle me mentait en me regardant dans les yeux. J'aurais compris si elle m'avait dit que mes parents biologiques étaient dangereux ou méchants avec moi et qu'elle ait voulu me protéger. Sauf que là, c'est pas le cas. Elle m'a volé. Elle a pensé qu'à elle, sans penser à mes parents qui espèrent toujours me revoir. Jihad, il faut que je retrouve mes parents.


Jihad, le premier et le dernier amour de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant