I DEPEND ON YOU

5- YOU GOT OPTIONS BUT YOU'RE HERE WITH ME

     Je prends place dans l'amphithéâtre avec beaucoup de réticence. En effet, ce spécimen qui me servait de voisin est non seulement dans la même filière, mais nous sommes également dans la même classe. Cette semaine s'annonce mouvementée.

     Le premier cours de la journée s'appelle Tort,ce qui me laisse perplexe. Je ne sais absolument pas ce que c'est, et je ne sais non plus pas à quoi m'attendre. Jack, qui bien évidemment s'est assis à côté de moi, a du lire l'incompréhension sur mon visage.

      « Ne t'inquiète pas, c'est un cours super, et le prof explique très bien.

- Qu'est-ce que t'en sais toi ?

- J'ai pas eu ma première année, je redouble là. Je connais déjà tout le programme et quelques profs.

- Pas très futé le mec dis donc. »

      Il pouffe, en essayant tant bien que mal de rester silencieux, mais le professeur le fusille du regard.

      « Monsieur Avery, je vois que vous n'avez pas changé, vos continuez dans votre lancée de l'année précédente. Si vous persistez, vous n'irez pas loin.

- Excusez-moi professeur Abel. Je vous promets que je vais faire un effort, rien que pour vous. »

      Cette fois-ci, c'est moi qui sourit. Il peut être drôle quand il veut. Il fait une moue angélique au professeur, qui continue son cours.

-

      Je l'admets, Jack avait raison, le cours m'a captivée. Ce cours porte sur la responsabilité délictuelle, en gros c'est lorsqu'un individu cause un préjudice injustement à un autre, et le procédé dans lequel la justice cherche des solutions pour exercer les droits de chacun. C'est vraiment passionnant, cela appuie le fait que j'ai bien choisi ma filière. Le droit étasunien est bien plus intéressant et juste que le français.

      « Eh oh, Luanna, t'es dans la lune !

- Pardon, quoi ?

- je t'ai demandé ce que tu veux manger, me dit Jack simplement.

- Rien, j'ai pas faim.

- D'accord. »

      Il s'en va, et je m'allonge sur la pelouse devant le bâtiment. Il fait beau aujourd'hui, je profite donc du soleil. Encore une fois, je mets mes écouteurs, mais cette fois-ci j'ai une envie de musique de chez moi. Je mets donc l'album A Matter of Scale de Stand High Patrol. Sachant que Jack était parti sur son skate dix minutes plus tôt, j'ai supposé que j'allais pouvoir être seule pendant la pause d'une heure, mais il revient minutes après.

      « Je ne sais pas ce que t'aimes, donc j'ai pris ce qu'on m'a conseillé, je ne m'y connais pas du tout en spécialités françaises à part les frites... »

       J'ouvre grand les yeux. Où a-t-il trouvé tout ça ? Il sort plusieurs plats d'un sac en papier, du bœuf bourguignon, du gratin dauphinois, un croque-madame, deux parts de tarte tatin, et bien évidemment, des frites.

      « Déjà les frites c'est pas français, c'est belge. Sinon, bien tenté, mais je ne mange pas de viande.

- Merde, jure-t-il. Je suis désolé, je ne savais pas.

- Je t'ai dit que je n'avais pas faim en plus. De toute façon, où est-ce que t'as été chercher tout ça ?

- Y a un petit restaurant français pas loin du campus, Jon adore y aller. Vraiment désolé, tu peux quand même manger les frites ? »

      Je ricane, il me fait pitié avec sa tête de chien battu. J'ai rien demandé de tout ça, moi. Je fais un effort et mange quelques frites, et une part de tarte. Elle n'est pas très bonne, elle ne vaut pas celle de ma grand-mère, mais je prends quand même la peine de la finir. J'avais peut être faim, au final.