Cela fait maintenant six jours que Jack ne donne plus un signe de vie. Je suis très inquiète, surtout après les révélations de Sydney. Elle a prévenu les forces de police, mais ils ne veulent rien entendre. Ce n'est pour eux pas important. S'il est parti de lui-même, et qu'il ne répond pas, c'est qu'il ne veut pas être trouvé. Apparement, la justice étasunienne est aussi pourrie que la française.
Je devais retourner en France pendant les vacances pour quelques jours, mais j'ai annulé mon vol. Je n'ai rien de si important à faire en France, ce n'est pas de là-bas que je pourrais faire quelque chose pour Jack.
Glenn et Këlig, eux, sont rentrés voir leurs familles et proches, et accessoirement pour fêter Noël aussi. De mon côté, je n'ai pas fêté Noël depuis plus de sept ans, je peux m'en passer.
Sydney et l'une de ses sœurs doivent me rejoindre chez moi d'ici deux ou trois heures. Nous avons décidé, encore une fois, de faire le tour de tous les repères de Jack dans la ville. S'il faut aborder tous les passants et coller des affiches partout dans la ville, nous le ferons.
Les filles arrivent dans une heure, et je mets un peu d'ordre dans mon appartement. J'envoie un énième message à Jack, presque sans espoir.
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Je suis en train de finir la vaisselle quand Syd toque à la porte. Je lui crie d'entrer, ce qu'elle fait. Je m'essuie les mains et me retourne pour dire bonjour aux sœurs, mais mon regard croise celui de la plus jeune. Mon cœur commence à battre à tout rompre et ma respiration se fait courte, comme si mes poumons se refermaient pour empêcher l'air d'y entrer ou d'en sortir.
« AVA ? »
Je tombe littéralement au sol, mes jambes ne pouvant pas supporter cette onde de choc qui a traversé mon corps.
« Oh mon dieu, Luanna...
- Bon, fait Sydney, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ici ?
- Je, je... Ava... Tu es vivante... »
Des flots de larmes s'échappent de mes yeux. Je me rue vers elle pour la serrer dans mes bras. Cela fait presque cinq ans que je ne l'ai pas vu, et je ne pensais vraiment pas pouvoir la revoir un jour. Je la tiens si fort qu'elle me fait remarquer que je l'étouffe. Je relâche mon emprise, mais ne lâche pas son bras.
« Ava, je croyais que tu étais morte... Ils m'ont dit que tu étais morte. Qu'il t'avait tuée. »
Sydney ouvre grand les yeux.
« Quoi ?! Mais ils m'ont dit que tu m'en voulais, que tu ne voulais plus me voir...
- Pourquoi je t'en voudrais Ava, tu n'es pas ta famille, tu n'es pas ton frère.
- Bon sang mais quelqu'un peut m'expliquer ?! Crie la grande sœur.
- Syd, j'imagine que Jack t'as beaucoup parlé de moi ? Il t'a parlé de James, non ? »
Elle me regarde et acquiesce, coupable. Je savais bien que Jack ne pouvait pas tenir sa langue, qu'est-ce qu'il m'a pris de lui raconter tout ça... Je le savais qu'il allait en parler à quelqu'un, et ne pas garder ça pour lui seul.
« James avait une petite sœur. Il était très proche d'elle. Quand je me suis rapprochée de lui, je me suis donc aussi rapprochée de sa petite sœur. Elle n'avait que trois ans de moins que moi, mais très mature pour son âge. Un jour, nous étions chez les parents de James, lui était dehors avec son père. Ava m'a demandé de venir avec elle dans sa chambre. Je voyais dans ses yeux qu'elle était terrifiée, mais je ne savais pas pourquoi. Elle m'a expliqué, avec beaucoup de difficultés, que James agissait bizarrement avec elle. Il la touchait souvent, et inapropriément. Il la forçait à faire des choses, et la violentait. Il la menaçait pour ne pas qu'elle le dise à ses parents. Elle était apeurée, mais ne pouvait rien faire. De plus, ses parents ne l'auraient pas crue. Elle a levé sa chemise et m'a montré son dos, il était couvert de bleus et d'égratignures, certaines étaient déjà bien cicatrisées donc pas si récentes. Je l'ai encouragé à porter plainte, mais elle ne voulait pas. Elle avait peur des représailles. »
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I DEPEND ON YOU
FanfictionQuand Luanna alla se coucher ce soir-là, elle n'arrivait pas à s'endormir. En effet, le lendemain était le jour qui allait déterminer son futur. Deux éventualités s'offraient à elle, mais bien évidemment, la décision n'était pas de son ressort. Va-t...