17- YOU ARE MY INSPIRATION

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"rejoins-moi au 15200 Friends Street. seule."

     Je saute de mon lit et me rhabille rapidement, j'attrape mon sac et ma planche, et me faufile discrètement de l'appartement. Je fais en sorte de faire le moins de bruit possible, pour ne pas réveiller les filles et suspecter quelque chose, elles se demanderaient pourquoi je sors à une heure pareille de la soirée. De plus, Jack m'a demandé de venir toute seule. Si les filles savaient où j'allais, elles ne me laisseraient jamais y aller sans elle.

     Je crois que je n'ai jamais été aussi rapide sur ma planche. Je suis tombée une fois, mais je me suis relevée aussi vite, pour ne pas perdre de temps.

     J'arrive à destination, un peu confuse. Je fais face à une maison relativement luxueuse, où sont garées multiples voitures sportives, coûtant manifestement plus cher que mes études. Et Dieu sait le prix des études étasuniennes. J'observe un peu autour de moi et retourne sur mes pas. Je marche le long du virage, scrutant partout un signe de Jack.

     Puis, je le vois. Appuyé contre un arbre, les mains dans les poches, appréciant la vue de la mer du haut de la falaise. Je laisse tomber par terre tout ce que j'ai en possession dans les mains, et cours vers lui. Je le serre très fort dans mes bras. Lorsque je desserre mon étreinte, un élan de colère m'envahit, et je lui colle une claque monumentale.

     « T'avais pas le droit de faire ça !

- Ok, je l'ai mérité celle-là, dit-il en souriant.

- Et comment que tu l'as mérité ! Tu nous as fichu une trouille...

- Je suis désolé, Luanna. »

     Je le reprends brièvement dans mes bras, puis un détail attire mon attention, il porte un bonnet. Je ne l'ai jamais vu en porter. Ses cheveux bouclés sont toujours en bataille, mais là il les a caché tant bien que mal sous un malheureux petit bonnet.

     « Premièrement, fais-je, tu vas m'enlever ça. »

     Je lui pique furtivement son bonnet et le fourre dans ma poche. Il me regarde, dépité, comme si je lui avais arraché un rein.

     « C'est mieux comme ça.

- Tiens, tu as changé d'avis sur le mouton que je suis ? »

     Je lui fais une grimace. Ses cheveux, c'est sa marque de fabrique, il ne peut pas les dissimuler.

     « Bon, je peux savoir ce qu'il s'est passé dans ta tête pour que tu disparaisses pendant une semaine comme ça ?

- Je voulais juste prendre l'air... Je n'en pouvais plus, j'étouffais dans l'appartement. Nous sommes toute la journée et la nuit les uns sur les autres, toujours ensemble, je n'ai plus d'indépendance, je ne peux plus rien faire sans avoir quatre paires d'yeux derrière mon épaule.

- Donc pour toi fuir c'était plus facile que leur parler ? Lancé-je.

- Je ne sais pas, je voulais juste faire le vide dans ma tête, réfléchir. Réfléchir à ce que je vais faire, rester ici ou retourner chez ma mère. Je suffoque ici à Los Angeles, mais je problème c'est que si je rentre chez ma mère, elle aura de retour un poids en plus. C'est la peste ou le choléra, je ne sais pas quoi faire. D'un côté, ici, je n'ai rien qui me retient. Je n'arrive pas à la fac, les profs ne m'aiment pas et ont aucune envie de m'encourager, ils me mettent la pression pour que je ne foire pas encore une fois. Sauf que justement, ça me rajoute du stress et je n'y arrive pas, je n'en peux plus. Je refais toujours les mêmes erreurs, ça a commencé comme ça au lycée aussi. Je n'y arrivais plus, et je me suis laissé aller. Si je reste ici, je vais vraiment tomber au plus bas. Comme je l'ai dit, je n'ai rien qui me retient ici. Je suis toujours à l'écart avec les gars, comme s'ils se forçaient à me parler, comme si c'était du cinéma, juste pour payer le loyer moins cher. Ce sont les seuls "amis" que j'ai ici, je n'ai personne d'autre, donc je n'ai strictement aucune attache qui m'empêcherait de partir. Je n'aurais jamais dû déménager ici de base, tout mon passé refait surface et ça me fait mal. C'était une très mauvaise décision.

I DEPEND ON YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant