j'exécute

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On était si bien hier soir.  Je retourne à l'appartement toujours en courant et en écoutant du rap allemand. Je monte les escaliers à la même allure qu'à la descente il y'a environ une heure à peine. Je prends un sac, une bouteille de whisky dans un placard, mon  chargeur de téléphone, quelques habits et des espèces. Tout en continuant à l'ignorer je traverse le petit espace de la pièce et sors. Je commence à descendre, j'entends ses pas qui me suivent, il m'attrape par le bras et me suppliant de ne pas partir, que j'étais tout pour lui. Sa main se resserrée de plus en plus sur mon frêle poignet. Il me faisait mal. Je lui ai dis mais il ne me lâchait pas.  La voisine du palier de l'étage où nous étions est alors sortie, demandant avec la plus grande froideur à Mathias de me laissait partir. Ce dernier me lâchât et je suis partie en prenant le soin de ne pas me retournée 

Dans le hall d'entrée, je me suis assise sur la première marche et m'effondra. Coup de mou qui n'était que mes nerfs qui s'évacués. Je me suis alors reprise en main, j'ai marché, fais le tour d'un parc plein de gens à l'allure pas nette. Je me suis rendue prêt du port, j'ai sillonnée les rues environnantes. En faite, je me faisais peur, j'étais perdue. Une jeune femme dénuée de tout sens. Mathias me manquait c'était évident. Il est beaucoup plus important que je ne l'aurait pensé. Je veux continuer avec lui et ne rien stopper.

Mon raisonnement est à la fois puéril et mature, si paradoxal. Je me remet en marche vers l'immeuble où nous vivons. Je tourne la poignée, à ma grande surprise elle est bloquée. Il n'est plus là.  J'ai tout de même tenter de sonner. Personne c'est désormais certain.  Je me suis donc assise adossée à la porte en attendant qu'il rentre.

Les minutes défilèrent, une heure, puis deux et arrêt. Le jour se couche doucement, il reste environ deux ou trois heures avant qu'il ne se couche entièrement. Le ciel décline par des teintes de rose, de violet et de orange, il n'est toujours pas là. Je vais lui téléphoner, j'ai pas oser le faire avant. Je m'inquiète actuellement. Le répondeur retentit dans mon oreille. Il est passé où?

Mon attente devant cette porte en bois à la poignée dorée et interminable et mon portable n'a plus de batterie. Aucune prise dans l'immeuble. Rien, juste moi dépourvue en attendant que mon preux chevalier revienne. La porte du hall claque, je prie pour que ça soit lui, je me lève et défroisse mes habits. Les pas se rapprochèrent de moi puis se turent. Une porte se ferme. Ce n'était pas lui. Une déception pouvait se voir.

Je me met à fouiller dans mon sac en regardant ce que j'avais pris.  10 euros se tenait caché dans une poche intérieure du sac. Je me met à descendre ces mêmes escaliers encore une fois dans le but de rentrer dans la première épicerie que je vois afin de m'acheter un sandwich et une bouteille d'eau.  Je réservais le whisky pour plus tard, si je devais dormir sur le seuil de la porte par exemple.

Une fois mes achats fait pour combler mes besoins physiologiques je remonte une énième fois. La porte était encore fermée. Je reprends place au même endroit où j'ai attendue toute mon après-midi. 

La porte du hall vient à nouveau de claquer, je ne me fais pas d'illusions, c'est l'heure où les gens rentrent chez eux. Les pas sont lourds et lents. Je vois Mathias au bout du couloir, il marche, et à sa démarche, je vois qu'il a bu. Je m'empresse alors d'ouvrir la bouteille de whisky et boit quelques gorgées. Il se met à courir dans ce petit couloir et manque de trébucher vingt fois. Je sais pas si je suis contente de le revoir où si j'ai peur. Il ne me regarde pas, prend la bouteille et la jette. Cette dernière se fracasse en mille morceaux et se déverse sur le sol à mon avis glacial. Mathias, prête enfin attention à moi et m'ordonne de rentrer. Je ne bouge pas et lui dis "Réessaye" . Il me demande froidement de rentrer, je lui dis à nouveau "Réessaye à nouveau". Et pour une troisième fois il me demande gentiment et poliment de rentrer. J'exécute.

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