Chapitre 5

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COUMBA

Enfin sur ma terre, la terre sénégalaise après cinq longues années d'absence.

Après avoir réussi le bac, je suis partie avec Zeynab en France pour y continuer nos études supérieure. J'y ai rencontré son frère aîné Karim avec sa femme Sarah.

J'ai décidé de rentrer au pays maintenant !
A ma sortie de l'aérodrome, je me précipite vers la sortie à la recherche d'un visage familier, je vois au loin mon nom inscrit sur une pancarte, j'avance vers l'homme en question.

On se salut professionnellement, je le suis jusqu'à la voiture, il m'ouvre la portière de derrière.
La sonnerie de son téléphone retentit,

- Excusez-moi mademoiselle, il faut que je décroche ! Me dit-il

- Allez y, il n'y a pas de soucis ! Souris-je en guise de réponse

Il s'éloigne de moi pour parler au téléphone, quelques minutes après, il revient le visage décomposé!

- Il y'a un problème monsieur? Questionnai-je

- C'est...c'est ma femme qui vient de nous quitter. M'annonça-t-il difficilement.

- Oh mon Dieu! Certes, à Allah nous appartenons, et c'est vers lui que nous retournerons ! Laissez moi conduire donc! allez rejoindre votre famille. Proposai-je.

Il hoche de la tête! La tristesse se lit sur son visage. Il me fait de la peine.
Il conduit jusqu'à l'hôpital où sa femme rendit l'âme puis me laisse les rennes.

- Vous êtes sûre que vous connaissez la route? Me demanda-t-il

- Oui ne vous inquiétez pas, j'ai passé toute ma vie ici, au pire il y'a la GPS ! Souri-je

Il s'en va alors, je compatis tellement à sa douleur. Perdre sa moitié doit être difficile.

Je continue toute seule la route. Ah Dakar ! la capitale des embouteillages.
Ces bouchons font perdre des milliards à l'économie sénégalaises, sans compter les victimes d'accident, et les disputes en à plus finir entre chauffeurs.
Pourtant c'est un avantages pour les marchands ambulants qui en profitent pour élargir leur portefeuille d'activité, et se faire beaucoup de bénéfices...
Ce paysage me rappelle tellement de souvenirs! Ces arbres, les bancs publics, les vendeurs, les piétons; ils me font tous revenir à cinq ans en arrière.
Je me souviens encore de ce jour là, ce jour où je pris mes jambes au coup.

« Combien de kilomètres je courus? Combien de temps?
Je ne saurais le dire.

Ce qui était sûre, c'était que j'avais les pieds en feu, le cœur qui battait à rompre, le cerveau qui tournait, la gorge sèche.
J'étais vulnérable et fatiguée, je me laissai choir par terre sous l'ombre d'un arbre, yeux clos.

D'un coup, je sentis des attouchements sur le visage, je sursautai alors, les yeux grand ouverts...

je vus une foule se formée autour de moi, sûrement animée par la curiosité.

- Tout va bien madame? Me demanda un homme penché sur moi

En guise de réponse , je hochai de la tête

- que faites-vous ici à cet heure-ci? c'est dangereux hein. Questionna une dame.
Je ne lui répondis point, je me sentis embarrasser

- je suis sûr qu'elle est renvoyée de chez elle, Confirma-une autre dame,

- thiey! les jeunes filles de nos jours ne se tiennent plus tranquille, elle font les prostituées et tombent enceintes, leurs parents les renvoient et elles viennent fatiguée les gens à la rue ish! Se plaignit une dame avec un baignoire sur la tête.

HONNEUR PERDUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant