Tome 2 - Chapitre 18

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Tristan

C'est quand... J'ai tout préparé.

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La visite du dimanche à quelque chose de spécial. Je ne sais pas pourquoi ? Peut-être parce que nous sommes moins nombreux au centre. Entre ceux qui ont des permissions et le personnel en mode éco, le centre pourrait presque être agréable.

Je suis fébrile de savoir que dans une heure elle sera là. Ma petite femme sera blottie dans mes bras où je trouverais ma place, bien à l'abri contre son cœur. Comme si le mien perdait le rythme et pouvait même s'arrêter de battre en son absence.

J'ai passé une bonne partie de mon après-midi d'hier, à vider le cabanon de tout ce qui pouvait l'encombrer. Entre ferrailles entassées, morceaux de bois, cartons remplis de papiers et vieux dossiers, divers bouts de tissus, petits meubles, et même un vélo... Un véritable bric-à-brac. Tout ce qui ne m'intéressait pas est parti dans une benne. J'ai lancé plusieurs lessives, passé le balai, nettoyé les murs et le plafond poussiéreux. Il y avait de quoi faire et je n'ai pas ménagé ma peine. Cela m'a aussi permis de vider mon esprit de toutes ses images négatives dû à mes confidences avec le Doc.

Une séance douloureuse où je me suis senti pitoyable et démuni. Le Doc m'a expliqué ce que je n'ai jamais voulu accepter, pensant que je n'avais eu que ce que je méritais. Comment j'aurai pu penser différemment ? Comment j'aurai pu croire que je n'y étais pour rien ? Alors que toute ma vie, on m'a martelé que je n'étais qu'une merde. Que tout ce qui m'arrivait, n'était que mérité. De plus le Doc m'a fait comprendre, que je devais être honnête avec Orphélia et qu'elle devait connaître la vérité. Il m'a laissé le choix, mais je préfère le lui avouer, plutôt que ça ne soit lui qui lui en parle au cours de notre consultation à trois.

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Ce matin, je me suis attaqué à la déco... Rien de bien transcendant, mais bien assez pour que cette ancienne cabane de pêcheur ressemble à un petit nid douillet. J'ai demandé aux dames de la cuisine si je pouvais nous improviser un pique-nique. Elles ont trouvé cette idée tellement romantique, qu'elles m'ont même aidé à le préparer. J'entends déjà le Doc me chambrer : encore deux qui n'ont pas résisté à ton charme.

Notre repas rangé dans une cagette, je me dirige vers le cabanon, le sourire aux lèvres, quand j'aperçois une ombre se dessinant sur le sable. Au début, inquiet, pensant à un rôdeur fouinant devant « mon cabanon », j'agrandis ma foulée afin de vite lui faire comprendre, de dégager. Pourtant, je suis vite rassuré en voyant la tronche du Doc, bras croisés, sachet en main.

— Ça y est te voilà enfin ! me réprimande-t-il.

— Ne commence pas Doc. Je n'ai pas arrêté depuis hier !

— Justement, je pensais que de te défouler, après notre séance t'aurait fait du bien, Mister Grincheux.

— Ne me cherche pas Doc. Ma Princesse sera là dans moins d'une heure, et je n'ai pas terminé.

— Je ne te cherche pas vu que je t'ai trouvé, se bidonne-t-il.

— Ah, ah, ah... Très drôle.

— Putain mais qu'est-ce que tu es chiant Tristan.

— Tu le sais pourtant, mais tu dois aimer que je t'envoie chier !

Il continue à blablater, mais je ne l'écoute même plus. Je suis à la bourre et j'ai bien assez de petites choses à faire encore, pour perdre mon temps à entendre ses conneries. S'il ne sait pas quoi faire de son dimanche, c'est son problème. Moi, le mien sera parfait quand ma Princesse sera enfin arrivée, et qu'elle verra notre petit coin de paradis. La journée est magnifique, le soleil est au rendez-vous et avec un peu de chance, on pourra même se baigner.

C'est Quand On S'aime | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant