C'est Quand On S'aime | Terminée

Tome 2 - Chapitre 34

Orphélia

C'est quand... Je dois lui en parler !

_______

Le jour se lève à peine, et j'attends, comme tous les matins, de voir les rayons du soleil envahir ma chambre. Mais depuis deux jours, je ne les attends plus, pour les mêmes raisons. Avant ils étaient le signal qui mettait fin, à ma nuit d'angoisse faite de cauchemars, mais celle-ci, a été remplacé, par la présence de Tristan, pour mon plus grand bonheur.

Il me tient dans ses bras, et de par sa chaleur, sa présence et son amour, il me protège de toute rechute. Je suis tellement bien serrée tout contre lui, ma tête posée sur son torse, que je peux à nouveau dessiner le contour de ses tatouages et tout particulièrement celui qu'il a fait pour nous, sur son pectoral gauche, là où bat son cœur.

C'est le côté qui représente son présent et son avenir, enfin c'est comme ça, qu'il me l'avait expliqué à la crique, lors de notre première fois...

Tristan n'a jamais eu aucuns doutes. Dès le premier jour, il a su que je serais l'amour de sa vie, et il n'a pas hésité à le graver dans sa peau. Les lettres de mon prénom y sont inscrites à l'encre noire, entourées de beaux coquelicots rouges. Elles sont ancrées en lui, à tout jamais...

— Il t'avait manqué ?

Je relève mon regard troublé vers le sien. Mon homme... Il est magnifique avec ses cheveux en bataille, ses yeux encore voilés par les limbes du sommeil, ses lèvres dessinées par un sourire franc et solaire. Alors, même si lui n'est pas encré dans ma peau, je sais moi aussi, qu'il est l'amour de ma vie. J'en étais convaincue, mais depuis qu'il est revenu auprès de moi, j'en suis persuadée.

J'avais tellement peur que cette épreuve le change, qu'elle nous éloigne, qu'elle altère nos sentiments. Mais son retour, à mes côtés, a chassé tous mes doutes, mes craintes, et les questions que je pouvais me poser quant à notre avenir.

C'est lui, et ce sera personne d'autre...

— Il m'a manqué... Mais pas autant que toi mon amour.

Il embrasse mon front, suit de son doigt la ligne de ma ride pour la détendre, avant d'émettre ce constat :

— Tu as l'air soucieuse.

— Pensive...

— Tu veux m'en parler ?

Je suis agréablement surprise par sa question. Elle est pourtant simple, mais elle est aussi assez éloignée du Tristan que je connaissais avant son passage au centre. Il n'exige plus, il soumet, me laisse la possibilité de choisir... C'est nouveau, et je vais devoir m'adapter à sa récente façon de penser et d'aborder les choses. Mon regard se verrouille au sien, et je n'arrive pas à cacher mes craintes.

— Je dois te parler de quelque chose...

— Je t'écoute ma douce.

— C'est délicat et je ne sais pas comment...

— Ça m'a l'air sérieux, c'est à quel sujet ?

— Une visite, que j'ai eue vendredi dernier.

— C'était qui ? se renseigne-t-il un brin soucieux.

Je dois trouver en moi, le courage de lui parler de la visite de William. Lina nous a invités à venir boire un verre après mon travail, pour fêter le retour de Tristan. Donc, il y a de fortes chances pour que ce soir, il soit là. Je ne peux plus faire, comme si cette rencontre n'avait pas eu lieu...