Tome 2 - Chapitre 47

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Tristan

C'est quand... J'ai du mal à le croire ! 

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Évidemment, il a fallu que le toubib passe pendant que j'essayais de calmer mes nerfs et comme un con je l'ai raté, n'arrivant pas à faire face à l'idée, que c'est ce connard de William qui a été là pour la sauver, pour lui apporter son aide, pour la réconforter, alors qu'elle devait être morte de trouille, que c'est dans ses bras, que ma petite femme a pleuré, ce sont ses mots qui l'ont apaisé, ce sont ses gestes doux qui l'ont cajolé. Putain, ce mec, qui veut plus que tout me voler ma petite femme, a été là et moi non.

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Il avait suffi que je m'éloigne une matinée de mon coquelicot. Mais comment j'aurai pu savoir que mon absence allait avoir de telles conséquences ? Alors oui, j'ai cette putain de culpabilité qui ne veut pas me quitter.

Je m'en veux tellement...

Je sais qu'avec des si, on refait le monde, mais depuis que je suis rentré et que j'ai découvert mon coquelicot si fragile et abîmé, je me dis que j'aurais dû donner plus d'importance à ce sentiment de peur que je ressentais en n'ayant pas de nouvelles de Orphélia ni de réponse à mes textos, ou même à mes photos, ou en sachant qu'elle passait chez un fournisseur, ou qu'elle n'était toujours pas à la boutique, puis en entendant sa voix hésitante, ses mots choisis, contrôlés et dirigés sur l'achat de ma voiture... Mais comment me méfier, alors que je ne savais pas qu'elle se rendait dans des entrepôts en bordure de la ville ?

Tous ces indices étaient là sous mon nez.

Ils clignotaient tel un signal d'alarme, en voulant attirer mon attention sur quelque chose de grave qui était en train d'arriver, mais je n'avais pas pris assez de temps pour les analyser, et j'avais fait la sourde oreille à tous ces signaux.

Pourquoi ?

Pourquoi je n'avais pas écouté ce sentiment de peur qui s'était niché au fond de mon bide ? Pourquoi j'avais balayé d'un revers de main cette sensation d'anormalité ? Par fierté, ou de peur de passer pour un con aux yeux de mes potes, qui me disaient que je m'en faisais trop. Pourquoi je les ai écoutés eux et pas cette petite voix intérieure ? Je pourrais me poser des centaines d'autres pourquoi, ça ne changera malheureusement pas l'issue. Ça ne changera pas le fait que Orphélia se soit fait agresser, et ça ne modifiera pas la présence de l'autre merde à ses côtés, et ça ne m'ôtera pas ma culpabilité.

Lui, il était là, et toi, hein ? Tu étais où ? Tu faisais quoi ?

Je ne vaux pas mieux que cette merde de William. Je ne suis même pas capable de prendre soin d'elle, de la protéger. À quoi ça me sert de l'aimer si fort si je ne suis pas celui qui la sauve...

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Le médecin a constaté que Orphélia avait des bleus, des ecchymoses, des griffures, un peu partout sur le corps, mais heureusement rien de cassé ni de trop contusionné. Orphélia s'en sortait bien d'après lui. Ce n'était que des marques de défenses. Il lui a prescrit des antidouleur, de la pommade à passer sur ses bleus, et du repos. Il veut qu'elle aille consulter, et nous sommes d'accord, que le Doc sera le mieux placé pour ça. D'ailleurs, il vient de toquer à la porte.

Je me redresse dans le lit sans la lâcher, et Orphélia cherche une autre façon de rester coller à moi.

— Bonjour Orphélia ! la salue-t-il en l'embrassant sur le front. Comment te sens-tu ?

C'est Quand On S'aime | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant