Tome 2 - Chapitre 48

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Tristan

C'est quand... On fait un bond dans le passé !

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On retrouve, cette ambiance glauque, cette odeur nauséabonde, ces détritus jonchant le sol, cet immeuble désaffecté, les corps allongés dans chaque pièce. Pas une seule piaule n'est épargnée par son lot de drogues, de pipes à crack, de seringues usagées, de bouteilles d'alcool.

C'est un cauchemar de se retrouver là.

Tout me revient à la gueule, nos soirées de défonce a laisser nos corps agoniser à même le sol, comme de véritables merdes, tout comme le sont les corps de tous ces jeunes, qu'il nous faut enjamber. Des déchets, c'est ce qu'ils sont devenus à cause de la came qu'ils s'injectent ou qu'ils sniffent, et c'est sûrement à ça, que l'on devait nous aussi ressembler. J'ai envie de gerber en me rendant compte de cette décadence.

Comment j'avais pu tomber aussi bas...

Mais tout le monde le sait, enfin pour ceux qui ont déjà touché à cette merde, on ne s'en rend pas compte. Et c'est toute la perfidie de la chose, on prend un joint pour faire comme les potes, puis deux, puis trois, puis une dose pour paraître encore plus cool, et c'est le début de la fin.

Vous pensez toucher le paradis, mais c'est l'enfer qui vous tend les bras.

C'est un engrenage qui vous mène droit à la déchéance.

— Tu es sûr Tristan, qu'il se trouve ici ?

— Oui mec, il est forcément là !

— Putain, quand je vois tout ça...

— C'est la merde !

— Ça a été la nôtre aussi !

— Je me demande encore comment on a pu finir comme eux.

On passe dans une autre pièce et je sens qu'on m'agrippe la cheville.

— Hé mon beau ! File-moi une dose...

— Lâche-moi !

La nana, enfin elle a dû en être une, à un moment donné, est allongée sur un matelas miteux, et écarte les jambes sans aucunes retenues.

— Viens, sers-toi, mon beau !

— Dégage ta main de sur moi !

— Ne fais pas ton connard et baise-moi ! T'es là pour ça, non ? Et ton ami, il veut pas participer ?

Elle se redresse comme elle peut, nous offrant une vue imprenable sur ses seins nus, qu'elle ne tente même pas de cacher.

— Arrête, lui demande Tarik plus calmement, on n'est pas là pour ça ! Tu t'appelles comment ?

— Nathalie ! Et toi, beau basané ?

— On cherche Jazz ! Tu sais où on peut le trouver ?

— Jazz ? Elle s'approche de moi, et de son ongle dégueulasse, veut toucher mon torse. Tu lui veux quoi ? finit-elle sa phrase, alors que je me recule.

— Tu sais ou pas ?

— Tout dépend...

— Tiens !

Je lui donne des billets, on avait prévu le coup avec Tarik, on sait très bien comment ça marche, si on veut des renseignements, il faut payer. De différentes façons, mais il faut... Et comme il n'est pas question qu'on leur file de la came ou qu'on laisse nos corps parler, on va payer. Mais on doit faire vite et ne pas attirer trop l'attention, sous peine de se faire repérer et de passer un mauvais quart d'heure. C'est d'ailleurs pour ça, que nous avons sacrifié nos jeans en les déchirant plus qu'ils ne l'étaient, en les roulant dans la poussière, pour les rendre bien crades, on a fait pareil avec nos tee-shirts et nos pompes, j'ai pris les plus vieilles que j'ai trouvées. La transformation était bluffante, qui ne nous connaissait pas, nous aurait pris pour de véritables camés ou des SDF.

C'est Quand On S'aime | TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant