Recueil d'os snk

La bouteille

1400 mots

⚠ALERTE WTF⚠
(Je sais plus comment j'ai eu cette idée, mais c'est vraiment bizarre)

Une lumière vive.
Une sensation de chute.
Le sol arriva brutalement et le soldat s'y heurta avec un gémissement de douleur.
Se relevant, son premier réflexe fut de chercher dans ses poches.
Et, ne trouvant visiblement pas l'objet de sa recherche, la femme aux cheveux sombres regarda aux alentours.
Elle n'en revient pas.
Tout autour d'elle et aussi loin que portait son regard, il n'y avait rien.
Pas âme qui vive.
Seulement cette blancheur immaculée qui lui faisait perdre l'équilibre.
Le soldat fit quelques pas et un crissement se fit entendre. Baissant les yeux, la femme remarqua des éclats de verre.
"Bizarre..." se dit-elle en continuant sa route.

Quelques mètres plus loin, elle aperçut des formes sur le sol. S'en rapprochant, elle s'aperçut qu'il s'agissait de bouteilles, chacune posées au milieu d'un étrange cadran, sur lesquels étaient inscrits d'étranges inscriptions.
-"Dévoré par un titan", "se casse le bras", "se prend un râteau"... C'est quoi ce truc bizarre encore ? Marmonna-t-elle, exaspérée de ne pas comprendre ce qu'elle faisait là.

Ne sachant quoi faire, elle décida de tourner l'une des bouteilles. Celle-ci s'arrêta sur l'inscription "crise cardiaque".
Peu après, la bouteille se brisa et, simultanément, la jeune femme entendit un bruit sourd derrière elle. Se retournant, elle aperçut un vieil homme qui se relevait et qui se dirigea vers elle.
-Excusez-moi mademoiselle, sauriez-vous où nous sommes et comment je suis arrivé ici ? Demanda-t-il poliment
-Désolée monsieur mais je suis aussi perdue que vous, répondit-elle d'un air navré. Excusez-moi mais vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé avant que vous arriviez ici ?
-Eh bien... j'étais chez moi, je préparais le repas il me semble. Et j'ai soudainement eu une douleur au cœur et... me voilà.
-Je vois...
Inutile de dire que les événements la troublaient. La bouteille tombait sur une case et quelqu'un arrivait, ayant vécu la même chose que celle inscrite sur ladite case. De quoi retourner le cerveau d'un mort.
"-D'ailleurs, j'étais pas en train de fuir un titan avant d'arriver ici ?" Songea-t-elle avant de se faire couper par le vieillard.
-Mademoiselle, je vais continuer ma route par là. Peut-être que j'y trouverai quelque chose.
-Comme vous voulez. Oh, et faites attention aux bouteilles. Il vaudrait mieux ne pas les briser je pense. Ajouta-t-elle après un silence.

Le vieil homme s'en allant, la jeune femme se retrouva seule, perdue dans ses pensées.
"-Qu'est-ce que j'aimerais avoir mon carnet pour faire le tri dans tout ça... Je l'aurai fait tombé en fuyant le titan ? Et il est passé où lui ? Bon sang, je ne comprends rien du tout..."

Après ce qu'il lui avait semblé être des heures, la soldate se releva. Elle s'était allongée près des cadrans pour se reposer et clarifier sa situation mais la lumière vive de l'endroit l'en empêchait.
La seule chose qu'elle avait pu conclure est qu'elle était vraisemblablement morte, dévorée par le titan qu'elle fuyait.

Elle se rapprocha donc des bouteilles et en examina une de plus près.
Un nom était inscrit dessus.
-Ce vieil homme est probablement mort d'une crise cardiaque... la bouteille portait peut-être son nom... donc les débris de verre que j'ai vu à mon arrivée étaient les restes de ma propre bouteille. Ces bouteilles déterminent donc le déroulement de la vie des gens... pensa-t-elle à voix haute,  donc, s'y j'en tourne une, la personne à qui elle est connectée risque de mourir... C'est vraiment n'importe quoi...
Elle reposa la bouteille mais celle-ci, en position instable, se mit à tournoyer.
-Oh non, ne tourne pas !
Affolée la femme tenta de l'arrêter mais, dans sa précipitation, elle en fit tourner une autre.
Mortifiée, elle ne savait plus quoi faire et regarda avec horreur les bouteilles s'arrêter.
-"Décapitée" et "coupé en deux"... Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je viens de condamner deux personnes à des morts horribles...

Au bout de quelques instants, les bouteilles se brisèrent, l'une après l'autre et deux bruits synonymes de chutes résonnèrent.
Les nouveaux venus manifestèrent leur arrivée avec de grands cris.
-SALES TITANS DE MES DEUX, RAMENEZ... Ils sont où ?
-Arrête de crier, tu vois bien qu'ils sont pas là...
-Mais ils sont passés où ? Et Sairam ? Faragon ? Livai ? Et on est où là ?
-J'en ai aucune idée...
-C'est bien la peine de te vanter de ton intelligence si tu sais même pas répondre à mes questions "d'idiote"...
-Isabel... Je n'ai jamais prétendu tout savoir...
-Mouais... MAIS TU M'AS QUAND MÊME TRAITÉ D'IDIOTE !

Sentant qu'il fallait couper court à cette discussion sous peine de savoir si on pouvait mourir alors qu'on était déjà mort, la femme aux cheveux sombres décida d'interrompre les arrivants.
-Excusez-moi, euh, tout va bien ? Oh ! Mais vous êtes du bataillon !
-Oui ça va... Je crois... répondit l'homme, et euh, oui nous faisons parti du bataillon...
-Et on tuera les titans et frérot va tuer ce type aux gros sourcils et...
-Isabel ! Tais-toi un peu !
-Bah quoi ? Elle a pas l'air d'avoir vu de soldats du bataillon depuis longtemps. Et puis qu'est ce que ça change ? C'est toi qui dit qu'on peut toujours éliminer les problèmes... râla la fille rousse.
-Je ne veux pas savoir qui vous voulez tuer... Je m'appelle Ilse. Et vous vous êtes... Isabel et euh...
-Farlan.
-D'accord, enchantée, fit elle en souriant. Je vais essayer vous expliquer ce que j'ai compris sur cet endroit.
-Elle est plus utile que toi, Farlan...
L'interpellé décidant de ne pas relever, Ilse put leur donner ses hypothèses et certitudes quant au lieu où ils se trouvaient.
Les deux soldats expliquèrent à leur tour d'où ils venaient -"puisqu'on est mort, on peut dire ce qu'on veut Farlan" "Mouais"- et Ilse se fit la réflexion qu'ils prenaient plutôt bien le fait d'être mort...

Évidemment, l'insatiable curiosité d'Isabel la poussa à vouloir tester la théorie d'Ilse et Farlan eut toutes les peines du monde à la retenir.
Après cet incident, tout deux décidèrent d'un accord commun de rester ici parce qu'Isabel avait annoncé que "la bouteille de Livai est ici et je veux le voir quand il arrivera". Farlan avait donc également décidé de ne pas bouger afin d'empêcher son amie de faire n'importe quoi.
Ilse prit la décision de rester. Elle ne savait pas ce qu'il y avait plus loin mais elle préférai ne pas y aller seule. Alors même qu'elle était une soldate ayant affronté les titans, elle était terrorisée par cette blancheur infinie.

-Y a une bouteille qui bouge.
-Si c'est encore ta faute, je te jure que...
-C'est pas ma faute ! Elle s'est mise à bouger toute seule ! Je te le jure !
Le temps avait passé. Combien de temps ? Les trois soldats n'en savaient rien.
Leurs journées, si on peut appeler ça comme ça, se déroulaient de la même façon. Farlan et Ilse discutaient des bouteilles ou de ce qu'il y aurait plus loin et Isabel errait parmi les bouteilles, en faisant bien attention à ne pas les faire bouger.
Mais aujourd'hui, sans qu'elle n'ait fait quoi que ce soit -elle le promettait sur la tête de Livai- plusieurs bouteilles s'étaient mises à bouger.

Quatre des flacons tournaient sur eux-même, bientôt observés par les trois amis.
Elles s'arrêtèrent les unes après les autres et quatre bruits bien distincts se firent entendre.
Ils se tournèrent et virent quatre soldats désorientés.
-Décidément, y a que des soldats qui tombent ici, fit Isabel.
Ils s'approchèrent des nouveaux arrivants, leur expliquèrent la situation et écoutèrent ce qu'ils avaient vécu.
Et leur récit les stupéfia.
Entre un titan de 60m, un garçon capable de se transformer en titan et un titan féminin, il y avait de quoi être surpris.
Les individus s'étant présenté comme étant les membres de l'escouade de Livai, chose qui déclencha une vive curiosité de la part des deux anciens voleurs, ils prirent la même décision que ceux qui les avaient accueillis.

Le petit groupe agrandit recommença donc à vaquer à diverses occupations.
La jeune rousse s'ennuyant fermement, était allongée en face des bouteilles.
Se rappelant soudainement un jeu dont elle avait entendu parler avant sa seule et unique expédition, elle se leva brusquement et se tourna vers ses camarades.

-Ça vous dit un jeu de la bouteille ?

Silence.
Puis agitation.
Un cri poussé par Farlan, Ilse, Petra, Erd, Gunther et Auruo retentit.

-ISABEL, ON JOUE PAS AVEC CES BOUTEILLES, BON SANG !