Recueil d'os snk

Premier combat

439 mots

L'expédition débute.
Ma première expédition !
Moi qui hier encore était impatient de la vivre, les visages nerveux et terrifiés des vétérans ont vite fait de refroidir mon enthousiasme.
C'est vrai. Je m'avance peut-être vers ma mort. Je ne reviendrai peut-être pas.
Ce n'est pas pour rien que le bataillon compte le moins de nouvelles recrues.
Après tout, 90% de ces jeunes recrues meurent durant la première année qui suit leur intégration.
Pourtant, je suis là.
Devant la porte qui s'ouvre lentement.
Me préparant à affronter des monstres mangeurs d'hommes.
De quoi flanquer la frousse à n'importe qui.

À ma droite, l'une de mes camarades me fit un signe encourageant, tentant probablement de cacher sa propre peur.
Je réalise brutalement que demain, l'un de nous deux pourrait ne plus être là.
Tétanisé par cette soudaine prise de conscience, je ne reprends mes esprits que lorsque les commandants ordonnent le déploiement.
Pestant contre ces pensées sombres, je me dépêche de rejoindre ma position.
En espérant ne pas avoir à affronter un titan.

Malheureusement, mes espoirs ne furent pas entendu.
Un titan surgit devant moi, faisant faire un écart à ma monture.
J'eus toutes les peines du monde à me maintenir en selle puis à calmer l'animal et lorsque j'y parviens, le monstre n'était plus qu'à une dizaine de mètres de moi.
Faisant partir mon cheval dans la direction opposée, je pestais contre le terrain n'offrant aucune prise, pas un point d'ancrage, rien pouvant m'aider à l'abattre !
Je ne pouvais pas échapper au titan, il allait bien plus vite que ma monture et, tres vite, je pus même entendre le bruit de sa respiration.

Paniqué, je décidai, dans un élan de désespoir, d'envoyer mon grappin sur lui en espérant ainsi finir par atteindre se nuque.
Ce geste inconscient eut au moins le mérite de le stopper dans sa course, me permettant de reprendre pleinement conscience de mes actes.
Esquivant, ses bras qui tentaient de me happer, je me glissais dans son dos et remontais jusqu'à sa nuque.
Me rappelant mes entraînements, je lui tranchais cette partie de son anatomie sans ménagement.
Aussitôt, son immense cadavre se mit à tanguer et il finit par s'écrouler.
Encore accroché à son cadavre, le choc, quand il tomba à terre, me fit perdre l'équilibre, me faisant dégringoler jusque par terre.

Aussitôt, je me redressai et appelai mon cheval qui s'empressa de me rejoindre.
Je remontais en selle et m'éloignai rapidement de la carcasse fumante pour reprendre ma place dans la formation.
Je pris soudain conscience d'une chose.
J'étais en vie.
Je venais de remporter mon premier combat.
Et ça ne sera pas le dernier.