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⚠ALERTE SPOIL SCANS⚠
La jeune fille entra en trombe dans la maison. Fuyant.
Elle fonça dans les escaliers sans laisser aux occupants le temps de réagir. Courant.Elle était fatiguée et ne voulait plus rien entendre.
Plus un seul "Bon anniversaire/Alors, ça fait quoi d'être majeure ?/Hé, t'as une ride, c'est le début de la vieillesse"
Elle avait entendu ça toute la journée et n'en pouvait plus.
"C'est qu'un nombre, qu'une seule journée" s'était elle répété.
Mais son sentiment restait le même.
Elle ne voulait pas entendre parler de son anniversaire.Elle décida de de réfugier là où personne ne la trouverait : le grenier, plus communément appelé "pièce interdite" par son frère et elle.
-Ils me disent de prendre mes responsabilités et d'agir par moi-même, et bah, ils vont être servi, marmonna-t-elle énervée.Vérifiant que personne ne la voyait, elle ouvrit la porte et se glissa dans la pièce poussiéreuse.
Personne ne la cherchait pour l'instant et ça ne l'étonnait pas. Elle les avait habitués à sa mauvaise humeur presque constante.Se tournant vers la pièce, elle ne put distinguer que difficilement les quelques meubles, la fenêtre étant recouverte de rideaux sombres.
S'en approchant, la jeune fille les écarta et se mit à éternuer en aspirant la poussière qui se trouvait jusque là sur les morceaux de tissus.
Prenant son écharpe, elle se fit un masque de fortune pour ne plus manquer de s'étouffer.
Une fois ceci fait, elle s'avança dans la pièce désormais un peu plus illuminée.Choisissant une armoire, elle l'ouvrit avec précaution et examina son contenu.
Principalement des vêtements qui semblaient rongés par les mites.
Rien de bien intéressant.Continuant ses fouilles, la jeune fille trouva ainsi de nombreuses photos, que ce soit d'elle, son frère ou ses parents.
Les visages imprimés sur le papier glacé étaient figé en un sourire.
Forcé ou naturel.
Les siens étaient souvent forcés, elle ne souriait pas facilement.
Elle tomba aussi sur des cartons rempli de vaisselle qu'elle pris soin de ne pas toucher, la moindre casse lui aurai valut beaucoup trop d'ennuis.Saisissant le dernier carton d'une pile, elle s'étonna de son poids, relativement peu élevé.
Elle l'ouvrit et découvrit des dizaines de lettres.
Toutes plus abîmées les une que les autres, on pouvait toutefois encore distinguer quelques noms sur les enveloppes.
Ne connaissant pas la plupart de ces patronymes, elle ouvrit quelques enveloppes et dévora l'histoire qu'elle découvrait et reconstituait à travers cette moitié de correspondance.Alors qu'elle avait presque vidé la boîte, elle tomba sur une enveloppe avec une inscription appelante.
《À toi》
À qui ?
La lettre n'a pas de destinataire ?
Curieuse, elle ouvrit délicatement l'écrin de papier.
Elle prit les feuillets composant la lettre et lu les mots consignés dans une écriture soignée.
Relu.
Ne croyant pas à ce qu'elle lisait.
Elle secoua la tête.
Et relu une troisième fois.《À toi,
À toi, qui vit 10, 15, 100, 500 peut-être même 1000, 2000 ans plus tard.À toi, pour qui des gens ont sacrifié leur vie.
À toi, qui connaît la fin de l'histoire.
Qui a gagné ? Les Eldiens ? Les Mahrs ? Ou un autre peuple qui m'est inconnu à l'heure où j'écris cette lettre ?
Ou est-ce que la guerre est repartie à zéro, avec un peuple enfermé derrière des murs ?Aujourd'hui, l'issue du combat est incertaine.
J'en regretterai presque les combats contre les titans.
Au moins, on savait à quoi s'attendre.
Se battre contre des monstres mangeurs d'hommes est plus facile que s'attaquer à un être humain.Toi qui lit ces lignes, tu le sais, n'est-ce pas ?
C'est qu'il est advenu de nous.
Les batailles que nous menons.
Tu les connais ?Je donnerai tout pour savoir qui gagnera.
Au moins pour m'y préparer.
Me préparer à pleurer.
Quelqu'en soit l'issue, les larmes ne seront pas de trop.
Mais qu'y comprends tu ?
T'es-tu déjà battu ? Pour ta vie ?
As-tu fait le serment d'offrir ton coeur ?
De te sacrifier pour l'humanité ?Ou au contraire, restes tu éloigné de l'armée ?
Pour vivre en sécurité ? Ou tout simplement parce qu'il n'est pas utile de l'intégrer ?
Le monde, à ton époque, est-il en paix ?
Es-tu libre ?Pour nous la liberté c'était vivre en dehors des murs. Explorer le monde extérieur.
Mais lorsque nous avons découvert ce qu'il y avait dans cet extérieur, nous n'étions plus si sûr de savoir ce qu'était la liberté.
La connaîtrons nous un jour ?
Toi, qu'appelles tu "liberté"?Chaque nouvelle journée peut être celle de notre mort.
Vis-tu avec cet état d'esprit ?La mort, je la côtoie depuis mon entrée dans l'armée.
Je l'ai vue quand j'ai affronté les titans.
Je l'ai vue quand j'ai compris que nos véritable ennemis étaient humains.
Je la sens, prête à nous tomber dessus.
Elle est omniprésente.
Elle nous envahit.Les trahisons s'enchaînent vite en temps de guerre.
On en aura connu des bouleversantes.
Le titan féminin.
Le cuirassé et le colossal.
Eren qui décide d'agir à sa guise.
C'était l'espoir de l'humanité mais au fond, personne n'a jamais réellement tenté de le comprendre.
Nous aurions dû le voir venir.
Sa haine qui ne pouvait être contrôlée.Cette négligence nous coûtera-t-elle la vie à tous ?
J'aimerais vivre encore un peu.
Me battre pour me trouver une nouvelle liberté.J'aimerais te connaître, toi qui lit cette lettre. J'aimerais te parler.
Parler de nos différences.
Parler de ce que nous vivons.
Parler de nos ressemblances.
Parler de ce que nous aimons, détestons.
Parler tout simplement.
Apprendre à se connaître.À toi, que je ne connais pas, je confie ma peur.
Je suis terrifié.
Je ne veux plus me battre.À toi, que je ne connais pas, je confie mes espoirs.
Malgré tout, j'aimerais avoir la chance de vivre jusqu'à la fin.
J'aimerais connaître la fin de cette histoire.À toi, que je ne connaîtrai jamais, je confie mon souvenir.
Bats toi.
Et n'oublie pas notre salut.
Sur le coeur !XXXX》
Tremblante, la jeune fille reposa la lettre.
Elle était sous le choc.
Elle venait de trouver un témoignage de la grande guerre. Celle qui ne serai qu'un légende.
Elle reprit la feuille et tenta de déchiffrer la signature. En vain.
Ce n'était qu'une tâche d'encre informe, probablement devenue illisible suite à la chute d'une larme.Elle soupira. Que devait elle faire ?
Ses parents savaient qu'ils possédaient cette lettre ?Ses pensées furent interrompues par du bruit à l'extérieur de la pièce.
Sa famille s'était visiblement mis à sa recherche pour le dîner.
Secouant la tête, la jeune fille décida de laisser la lettre là où elle était. Là au moins, elle ne serai pas abîmée.
L'adolescente décréta qu'elle pourrait la récupérer plus tard afin de décider quoi en faire.Elle releva et fit face à la porte.
Elle y vit le mur.
Ce mur qui séparait l'auteur de la lettre de la liberté.
"Chacun a ses propres combats. Chacun a ses murs à franchir" songea-t-elle.Elle ouvrit la porte.
Et sortit du grenier.
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Recueil d'os snk
FanfictionPetit recueil d'os sortis des méandres de mon esprit (principalement au milieu de la nuit)