Cauchemar

208 11 1
                                    

417 mots

Tout avait pourtant si bien commencé.
Mais évidemment, lors d'une expédition, rien ne se passe jamais comme prévu.

Nous avions réussi à les éviter. Tous. Avec un nombre de morts si peu élevé qu'on aurait pu se croire au tournant de cette bataille.
Puis nous avons pénétré dans la forêt.
Les arbres nous cachaient l'éventuelle arrivée des titans.
Chacun était prêt à enclencher son équipement tridimensionnel.
Chacun était sur ses gardes.

Au bout de quelques minutes de chevauchée, nous nous étions stoppés afin d'entamer la construction d'un repaire extra-muros.

À cet instant, ils sont arrivés.
Par dizaines.
Comme s'ils s'étaient donné rendez-vous à cet endroit.
Nous avons fui. Que pouvions nous faire d'autre ?
Sortir du bois fut un calvaire.
Combien sont morts pour permettre aux autres d'avancer ?
Trop. Sûrement bien trop.

À l'orée de la forêt, l'ordre de dispersion fut donné.
De petits groupes iraient plus vite que bataillon entier et auraient plus de chances de survivre.
Telle était la stratégie de notre major.
Se disperser en espérant faire parti des groupes survivants.

Malheureusement pour moi, mon groupe n'en faisait pas parti cette fois.
Des titans surgirent devant nous.
Et avec ceux qui nous coursaient derrière, nos chances de survie étaient minces.
Certains de mes camarades, pris de panique, tentèrent de fuir, attirant sur eux l'attention de certains des monstres.
Le reste du groupe en profita pour essayer de fuire à son tour, fermant les yeux sur ces vies sacrifiées supplémentaires.

Un carnage.
Ce fut un carnage.
Les titans qui n'avaient pas bougé au départ se ruèrent sur nous.
Comprenant que la fuite ne suffirait pas, chacun quitta son cheval et utilisa son équipement.
Mais le terrain, peu propice au maniement de nos armes ne nous aida pas.
Un à un, mes camarades se firent attraper. Tuer. Dévorer.
Dans la panique, les titans écrasèrent nos montures.
Je me fis projeter contre au sol par le mouvement d'un des monstres que je tentais d'esquiver.
À terre, mon équipement désormais inutile, je ne pus que me rendre compte de notre faiblesse. Nous ne pouvions battre ces monstres.

Mais je ne pouvais pas me résoudre à mourir ainsi.
Je voulais rentrer chez moi, dans l'enceinte des murs.
J'abandonnais mon équipement.
Et je me mis à courir.
Slalomant entre les restes de mes anciens amis, je parviens à me soustraire de l'attention de ces monstres.
Il ne me restait plus qu'à fuire.

Les larmes envahirent mes yeux.
J'étais en dehors des murs.
Sans équipement.
Sans monture.
En plein cauchemar.

Recueil d'os snkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant