Avant la tempête

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757 mots
Levihan

《...vous rappelons qu'il est préférable de rester chez soi et de ne sortir qu'en cas d'extrême urgence. Dans ces éventualités, nous vous recommandons la plus grande prudence et...》

Livai éteignit la radio.
Le silence envahit la pièce.
Il ne fut rompu que lorsque l'homme saisit son sac et se dirigea vers la porte. Ses pas résonnaient dans l'appartement.
Il sortit, verouilla la porte et descendit les escaliers, sans se soucier des regards que ses voisins lui lançaient derrière l'entrebâillement de leur porte.
Ils ne comprenaient pas ce qui poussait cet homme à affronter la tempête se préparant à l'extérieur.
D'ailleurs, s'il avait pu éviter d'avoir à le faire, il ne fait aucun doute qu'il serai resté chez lui avec plaisir.

Il s'engouffra dans sa voiture et démarra. Il ne croisa presque aucun autre véhicule, même une fois arrivé sur l'autoroute.
Il n'alluma pas la radio. Toutes les chaînes diffusaient la même annonce et il en avait plus qu'assez de l'entendre.

Ses pensées derivèrent jusqu'à l'objet de son déplacement.
Depuis l'annonce de la "tempête du siècle", chacun faisait les préparatifs afin d'être suffisamment prêt lorsqu'elle arriverai. En clair, c'était chacun pour soi.
D'autres plus rare, espéraient qu'il pourraient tenir jusqu'à la fin de la tempête avec ce qu'ils possédaient déjà.
Alors que Livai réfléchissait à quelle attitude adopter, il avait reçu un message d'Hanji.
Celle-ci lui demandait s'il pouvait venir le jour de la tempête car elle voulait "passer cette possible fin du monde avec quelqu'un que j'apprécie."
Tels étaient les mots qu'elle avait employé et elle avait précisé au noiraud qu'Erwin, Mike et tout ses autres amis à qui elle avait déjà demandé avaient prévu de passer la tempête avec leur famille, chose qu'elle comprenait et acceptait totalement.
De ce fait, elle avait demandé à Livai parce qu'elle savait que, comme elle, il n'avait plus de famille proche et qu'ils s'entendaient suffisamment pour rester ensemble un long moment.
"En plus, avait-elle précisé, ma maison est grande donc si t'en as marre de moi, on pourra s'isoler et ne jamais se croiser pendant des jours."

Au final, refusant de laisser son amie seule, Livai avait pris la décision de la rejoindre, prenant ainsi le risque de se faire surprendre par le déferlement des éléments.
Heureusement pour lui, il atteignit la demeure de la brune deux heures plus tard sans aucun incident.

À peine était-il sorti de sa voiture, Livai se fit étrangler par son amie qui manifestait bien trop d'enthousiasme à son goût.
Le relâchant après qu'il ai menacé de l'égorger si elle ne le laissait pas, Hanji indiqua au petit homme le garage pour afin de mettre son véhicule en sécurité.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent dans le salon, en silence.
Tandis qu'Hanji paraissait très nerveuse et ne cessait de regarder par la fenêtre, Livai, comme à son habitude, restait de marbre, son inquiétude marquée uniquement par un léger tremblement agitant ses mains.

-Tu crois que ça va être la fin du monde ?
Brisant le silence, la brune relâchait son stress.
-J'espère pas. Je me suis pas tué au travail pour crever à cause d'une tempête.
-Qu'est-ce que t'aurais voulu faire si y avait pas eu cette tempête ?
-Le ménage. Ta maison est dans un état de saleté déplorable. C'est dégueulasse. Comment tu fais pour vivre dans un dépotoir pareil ?
Le ton sérieux de l'homme fit sourire Hanji. Décidément, elle ne comprendrait jamais l'obsession de son ami pour le nettoyage.
-Je n'y fais pas attention, c'est tout. Tu n'aura qu'à faire le ménage si tu t'ennuies ici, fit la binoclarde en essayant de lui refiler une tâche qu'elle avait délaissée depuis bien longtemps.
-Je vais plutôt t'obliger à le faire, assena Livai, réduisant en miettes les espoirs de son interlocutrice.
-Argh... très bien, je n'ai visiblement pas le choix...

Absorbés par leur conversation, les deux amis ne prêtaient plus attention à l'extérieur, la tempête était passée au second plan.
Les deux discutaient de tout et de rien.
"Surtout de rien..." aurai pu grommeller Livai.
La brune expliquait à son ami les recherches qu'elle effectuait et celui-ci lui parlait de sa "passionnante vie en ville, si passionnante qu'elle te donne envie de sauter d'un immeuble au moins une fois par semaine", selon le témoignage du petit maniaque.
Le ton ironique de Livai ne manquait pas d'amuser Hanji et rien n'aurait pu déranger ce moment.

C'est ce qu'ils pensaient.
Mais la lumière soudaine d'un éclair suivie du bruit assourdissant du tonnerre les rappela à l'ordre.
Le calme était fini. La Tempête commençait.

Recueil d'os snkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant