L'appel de nuit.

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Guillaume se réveilla en sursaut en entendant son portable sonner sur sa table de chevet. Il se redressa contre le sommet du lit et vit le livre ouvert sur ses genoux. Il avait dû s'endormir pendant qu'il lisait avant d'aller se coucher. Il attrapa le livre et le referma avant de le poser sur la table de chevet et de prendre son portable. 23h00. Il fronça des sourcils en voyant le prénom d'Aurélien s'afficher sur son écran. Pourquoi est-ce qu'il l'appelait aussi tard ? Il ne se posa pas plus de questions et décrocha, le cœur battant dans les oreilles.

« Allô ?

— Guillaume, je ne te dérange pas ? demanda la voix timide d'Aurélien à l'autre bout du fil.

— Non, non, pas du tout, dit-il en se passant une main sur le visage pour se forcer à se réveiller.

— Je t'ai réveillé, non ? Tu as l'air endormi... demanda Aurélien d'une voix inquiète.

— Non, t'inquiète. Tout va bien ? Pourquoi tu m'appelles ? »

Il y eut un petit silence à l'autre bout du fil et Guillaume fronça les sourcils.

« Aurel-

— Je pensais à ta proposition de tout à l'heure.

— Ah... oui, dit Guillaume, le cœur battant. Et alors, tu en penses quoi ?

— Je... Je pense que c'est une bonne idée. Surtout pour Héloïse... Je veux vraiment tout faire pour lui permettre d'avoir une vie normale. Et... tu es la seule personne à qui je peux demander ça, Guillaume...

— Ça me va, Aurélien, sourit Guillaume. C'est moi qui te l'ai proposé, non ?

— Oui, tu es vraiment une bonne personne, Guillaume. »

Il sentit son cœur battre plus fort encore à cette déclaration et entendit Aurélien soupirer à l'autre bout du fil.

« Mais j'ai peur, dit-il doucement et Guillaume fronça les sourcils.

— De quoi tu as peur, Aurélien ?

—Ça fait... ça fait tellement longtemps que j'ai pas laissé quelqu'un me toucher. Quelqu'un d'autre que Sophia, je veux dire... murmura-t-il. Que ça me fait peur. Si la personne qui doit nous pacser nous demande de nous embrasser... Je... Ça me fait peur, Guillaume. »

Guillaume laissa passer un petit silence, laissant résonner les mots d'Aurélien en lui.

« Orel...? l'appela-t-il doucement, pour que l'autre homme se concentre sur lui et non plus sur son inquiétude. J'agirai doucement, si jamais on doit s'embrasser. Je te promets, t'as aucune raison d'avoir peur. Je vais pas... profiter de toi ou je ne sais pas quoi d'autre, hein... »

Un petit silence suivit sa déclaration et il soupira :

« Orel. Tu m'entends ?

— O-Oui... balbutia Aurélien d'une petite voix de l'autre côté du combiné. »

Ce fut à son tour de se taire, écoutant la respiration de l'autre homme ricocher dans son oreille.

« Guillaume...? l'appela Aurélien. Est-ce que demain tu peux venir manger à la maison ? Comme ça... on pourra en reparler... et... j'aimerai beaucoup passer du temps avec toi, comme la dernière fois. C'était agréable.

— Bien sûr, dit Guillaume dans un sourire. Tu viens à 18h15 ? Comme la dernière fois ? Et si jamais le dernier parent vient chercher son enfant plus tôt, je t'envoie un message, ok ?

— Parfait, lui répondit Aurélien et il crut percevoir un sourire dans sa voix. Bisous Guillaume, à demain.

— À demain, Orel. Essaie de dormir maintenant, il est tard.

— Oui, dit Aurélien d'une voix fatiguée. Bonne nuit, Guillaume.

— Bonne nuit. »

Guillaume attendit qu'Aurélien ne raccroche pour raccrocher à son tour et après avoir déposé son portable sur sa table de chevet, il se rallongea sous les draps. Un large sourire apparut sur ses lèvres et il soupira de bonheur. La sensation de bien-être que faisait grandir en lui l'autre homme était vraiment agréable. Et ça faisait vraiment longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien.

Fiction OrelxGringe - Sa fille.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant