« Orel, tu lâches ça. » le réprimanda Guillaume en le voyant prendre un carton dans ses mains.
Ils étaient devant chez lui, les cartons du plus jeune et de sa fille dans sa voiture. Au final, ils n'avaient pas beaucoup d'affaires et à eux trois, ils avaient mis moins d'une journée pour ranger celles-ci dans des cartons qu'ils avaient ensuite déposé dans la voiture de Guillaume. Il avait insisté pour faire le déménagement le plus tôt possible, emmenant Aurélien et Héloïse le plus vite possible loin de leur ancienne vie. Héloïse avait sauté dans ses bras en lui disant à quel point elle était heureuse de déménager chez lui avec son papa et Aurélien avait semblé soulagé de sa réaction. Ce dernier avait tenté de les aider à transporter les cartons hors du petit appartement mais Guillaume le lui en avait empêché à chaque fois. Il était blessé, il lui fallait donc du repos. Alors, encore une fois, il lui prit le carton des mains pour le transporter lui-même.
« Tu es blessé, combien de fois je vais devoir te le répéter, Orel ?
— Mais je veux aider, Guillaume ! Je détestes être inutile... lui dit Aurélien en essayant de reprendre le carton. J'ai seulement la cheville foulée, je ne suis pas à l'article de la mort quand même ! »
Guillaume sourit tendrement en l'entendant utiliser cette expression nouvelle qu'il lui avait apprise.
« Je sais, mon chat... soupira-t-il en lui passant le carton. Je suis désolé... Je veux juste que tu aies le moins de choses difficiles à faire possible... »
Il s'approcha du plus jeune et passa une main délicatement dans ses cheveux noirs.
« Je veux que tu puisses te reposer sur moi, d'accord ?
— Oui, mais pas trop, sourit Aurélien. Sinon je vais y prendre goût. Déjà que tu nous laisses vivre avec toi... »
Aurélien s'éloigna, en boitillant légèrement, mettant le moins de poids possible sur sa cheville fragilisée. Guillaume sourit, se perdant un instant dans sa contemplation, attendri par son ami. Il sortit de ses pensées quelques secondes plus tard et se dirigea vers le coffre de la voiture, pour voir qu'il ne restait plus qu'un seul carton. Il le prit et ferma le coffre, un fin sourire sur les lèvres. Une nouvelle vie allait commencer pour eux trois.
***
« Tu es bien installée, ma puce ? »
Guillaume sourit en voyant Héloïse hocher la tête, les yeux se fermant lentement alors qu'elle luttait contre le sommeil. Elle les avait beaucoup aidé avec les cartons, enthousiaste à l'idée de découvrir un nouveau lieu. Guillaume lui avait acheté un petit lit en bois clair, celui dans lequel elle dormait dans l'ancien appartement appartenant au propriétaire du lieu. Il passa une main dans la chevelure blonde de la petite fille et regarda Aurélien se pencher vers elle à son tour, pour déposer un baiser sur son front.
« Bonne nuit, ma chérie. »
Guillaume sourit et sortit de la pièce récemment changée en chambre d'enfant, Aurélien sur ses talons. Il se dirigea vers le salon et s'y assit en poussant un long soupire, fatigué par cette longue journée de déménagement. Aurélien le rejoignit et après un petit regard hésitant dans sa direction, celui-ci se rapprocha imperceptiblement de lui. Guillaume sourit et lui ouvrit ses bras, l'invitant à s'y blottir :
« Viens là, petit chat. »
Le plus jeune lui offrit un petit sourire et ne se fit pas prier une deuxième fois, venant se blottir contre son torse en fermant les yeux. Son sourire s'élargit au sourire de béatitude qui apparut sur les lèvres d'Aurélien et il vint caresser ses cheveux avec délicatesse, prodiguant ainsi de douces caresses sur son crâne.
« Tu dors dans mon lit du coup, Koshenya ?
— Mmh, marmonna Aurélien dans sa barbe, la tête sur son épaule. Je ne peux pas te laisser dormir sur le canapé, Guillaume...
— Alors... Tu veux que je dormes avec toi ? Dans mon lit ? demanda-t-il doucement en caressant sa joue. Parce que c'est hors de question que tu dormes dans le canapé. »
Aurélien ne répondit rien et Guillaume crut un instant qu'il s'était endormi avant de le sentir bouger légèrement contre lui.
« D'accord... On peut dormir ensemble... Dans ton lit...
— Ne t'inquiète pas, je garderai mes distances. Je ne vais pas te sauter dessus, hein, rit doucement Guillaume en entendant la voix hésitante du plus jeune.
— Je n'ai pas peur, Guillaume, murmura Aurélien. Au contraire... J'aime quand tu me tiens près de toi, comme ça, comme maintenant... Ne t'éloigne... pas... de moi. »
Guillaume sentit son cœur accélérer dans sa poitrine et il déposa un baiser sur la tempe mise à nue du plus jeune.
« Dans ce cas... chuchota-t-il en se redressant contre le dossier du canapé. Allons-nous coucher, mon chat. »
Aurélien ouvrit lentement les yeux et lui sourit d'un air fatigué et tendre à la fois. Guillaume prit sa main dans la sienne pour l'aider à se lever et pour l'entraîner jusqu'à la chambre à coucher. Il se mit en pyjama et le regarda du coin de l'œil se déshabiller et prendre le sien dans sa valise. Un tee-shirt blanc et un vieux short bleu ciel délavé. Il s'allongea sous les draps, rapidement rejoint par le plus jeune, et se décala jusqu'à lui en le voyant presque endormi, sur le dos, bien trop fatigué pour faire le moindre geste de plus. Il se haussa sur un coude, balayant du regard ses traits détendus, et se pencha pour déposer un tendre baiser sur sa bouche. Un petit soupire de bien-être passa le seuil des lèvres d'Aurélien et celui-ci posa doucement une main sur son dos.
« Je t'aime, Aurélien. » chuchota Guillaume contre ses lèvres et il vit un petit sourire étirer les lèvres du plus jeune.
Il se rallongea à ses côtés, caressant tendrement sa joue de ses doigts, et Aurélien se tourna vers lui, s'approchant lentement de lui sans jamais ouvrir les yeux.
« Prends-moi... dans tes bras... Guillaume... Je veux être... contre toi... dans ta... chaleur... » murmura Aurélien et Guillaume l'attira contre lui.
Il caressa tendrement ses longs cheveux emmêlés et ferma les yeux à son tour, un fin sourire sur les lèvres.
« À demain, mon amour. »
