Ils étaient restés un moment dans le parc à côté de là où habitait Aurélien avec sa fille et pendant qu'elle s'amusait sur la balançoire, les deux hommes avaient commencé à faire connaissance. Guillaume s'était vite rendu compte qu'il aimait, non, adorait, le rire de l'autre homme. Et il aimait être la personne qui le faisait rire ainsi. Il lui raconta des banalités sur sa vie et Aurélien l'écouta attentivement, hochant sérieusement la tête de temps à autre. Au bout d'une heure, Aurélien appela sa fille, qui sauta de la balançoire pour venir les rejoindre en courant, et Guillaume sourit tristement, en se disant qu'ils allaient sûrement rentrer chez eux à présent.
« Est-ce que... euh... vous aimeriez manger avec nous ce soir, Guillaume ? lui demanda alors Aurélien et il haussa les sourcils de surprise. Ça ferait plaisir à Héloïse, je pense... »
Guillaume vit les joues de l'autre homme se colorer légèrement et le regard timide, presque hésitant, qu'il lui jeta.
« Ce serait avec plaisir Aurélien, dit-il dans un sourire et quand Héloïse arriva à leur hauteur, il tendit une main pour venir ébouriffer ses cheveux en bataille. Tu aimerais ça, Héloïse ? Que je vienne manger chez vous, ce soir ?
— Pour de vrai ? s'écria la petite fille d'un air enthousiaste avant de se tourner vers son père. C'est vrai, papa ?
— Oui, j'ai proposé à Guillaume de venir manger à la maison, rit doucement Aurélien et Guillaume fut fasciné par les petites rides qui apparurent alors au coin de ses yeux.
— Vous êtes amis, alors ? demanda Héloïse innocemment. C'est bon ? »
Aurélien rit de nouveau et passa une main dans la frange blonde de sa fille pour dégager ses cheveux de ses yeux.
« Tu aimerais ça, chérie ? Que Guillaume et moi devenions amis ? »
Héloïse hocha la tête avidement et Guillaume sourit, assailli par une vague de tendresse énorme.
« Dans ce cas... lui sourit Aurélien avant de se tourner vers lui, un doux sourire sur les lèvres, je ne vois pas ce qui pourrait nous en empêcher. »
Aurélien se leva du banc et Guillaume fit de même. Héloïse lui attrapa brusquement le bras et se colla à lui, lui offrant alors un sourire rayonnant. Il lui manque une dent d'ailleurs... se fit-il la réflexion. Aurélien rit et prit le cartable de sa fille de sa main gauche, celle ou son poignet ne le faisait pas souffrir, avant de se remettre à marcher. Guillaume attrapa la main de la petite fille dans la sienne et le suivit, un grand sourire aux lèvres.