« Ça vous dirait d'aller à la mer ce samedi après-midi ? Tu ne travailles pas je crois Orel, pour une fois ? »
Aurélien tourna la tête de la télévision et lui jeta un regard étonné. Guillaume sourit, attendri. Ça faisait plusieurs semaines qu'ils se voyaient presque tous les jours. Il mangeait quasiment tous les soirs chez le plus jeune et même, de temps en temps, il rentrait directement avec Héloïse quand celui-ci devait travailler plus tard ou faire des heures supplémentaires, Aurélien laissant les clés dans le cartable de sa fille. C'était même arrivé, une fois, qu'Aurélien ne rentre vraiment tard et que Guillaume ait à coucher à Héloïse lui-même. Aurélien était arrivé vers 22h30 et était allé embrasser sa fille qui dormait déjà profondément. Guillaume lui avait dit que ce n'était pas normal que son patron ne l'ait pas prévenu plus tôt, Aurélien l'ayant appelé à 18h en panique pour le prévenir qu'il ne pourrait pas venir chercher sa fille. Ni normal qu'il ne l'ait pas payé beaucoup plus que d'habitude pour son dévouement. Aurélien avait soupiré, lui disant qu'il n'était pas en position de se plaindre vu sa situation irrégulière et que son patron était déjà gentil de le garder alors qu'il n'avait pas de papiers. Guillaume s'était emporté contre son patron et Aurélien avait éclaté en sanglots, se blottissant contre lui. Guillaume s'était excusé de s'être énervé alors qu'il n'avait vraiment rien fait pour mériter ça et avait prodigué de lentes caresses sur son dos afin de le calmer, assis tous deux sur le canapé du petit salon. Aurélien avait murmuré qu'il était fatigué et Guillaume l'avait laissé sombrer dans le sommeil contre son épaule. Guillaume lui avait chuchoté qu'il pouvait se reposer sur lui tant qu'il était là, à ses côtés, et de ne pas s'inquiéter, que tout ça serait bientôt fini.
« La mer ? répéta Aurélien en lui lançant un regard interrogateur.
— Oui, ça pourrait être bien, non ?
— Mais... c'est loin, non ?
— On peut y être en un peu moins de trois heures en voiture, réfléchit Guillaume. On pourrait partir tôt le matin et repartir vers 17h. Qu'est-ce que t'en penses ?
— Je... Oui, je pense que ça lui ferait plaisir... dit Aurélien en regardant en direction de la chambre d'Héloïse. En plus, je crois qu'elle a apprit à nager avec l'école. Je lui prendrais ses brassards... »
Guillaume sourit tendrement et coinça sa mèche blanche derrière son oreille quand il se retourna vers lui, et Aurélien rougit d'une manière qu'il trouva adorable. Cette mèche rebelle. Il se tourna à nouveau vers la télévision, un petit sourire sur les lèvres et il sentit Aurélien se rapprocher doucement de lui. Il lui jeta un petit regard surpris et Aurélien rougit à nouveau :
« Je... Je peux me mettre comme ça...?
— Tu peux même poser ta tête sur mon épaule Orel, si t'en as envie, sourit-il.
— V-Vraiment ? » bégaya Aurélien et il hocha la tête.
Le plus jeune lui lança un regard timide avant de poser sa tête doucement contre son épaule. Guillaume posa son bras sur ses épaules, l'attirant ainsi un peu plus contre lui et sourit. Aurélien posa délicatement son bras par dessus son ventre et quand Guillaume se tourna vers lui, quelques secondes après avoir essayé de refaire partir son cœur qui s'était arrêté à ce geste si doux, il s'aperçut que le plus jeune s'était endormi. Il caressa son visage reposé et ses traits enfin détendus de ses yeux et sourit tendrement. Les longs cils noirs du plus jeune frémissaient par-dessus ses paupières closes et il avait la bouche légèrement entrouverte, laissant passer sa respiration régulière. Guillaume sentit un chatouillement agréable à l'intérieur de son ventre, juste à l'endroit où le plus jeune avait posé son bras sur lui, et il exhala un rire silencieux. Alors c'était ça ? Ces putain de papillons dont tout le mont parlait à longueur de temps ? C'est vrai que c'était une sensation agréable.