Le cauchemar.

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Guillaume sourit tendrement en regardant Aurélien lutter contre le sommeil, à ses côtés sur le canapé. Il jeta un coup d'œil distrait aux papiers posés sur la table basse avant de prendre sa main dans la sienne et de déposer un baiser sur la petite bague en argent autour de son annulaire gauche.

« Bébé, on va se coucher ? lui chuchota-t-il en lui caressant les cheveux. Tu es mort de fatigue. »

Il regarda avec une tendresse à peine dissimulée le plus jeune se redresser sur le canapé avant de se frotter les yeux, pour chasser le sommeil de ses yeux fatigués. Il repensa au matin-même, quand Aurélien l'avait embrassé en montant à califourchon sur lui et que sa fille l'avait appelé quelques minutes plus tard de l'autre côté de la porte. Aurélien avait vivement rougi avant de lui crier qu'il arrivait et quand Guillaume était sorti, un quart d'heure plus tard, Héloïse lui avait sauté dessus en riant. Elle lui avait dit Papa Guillaume !! Je peux t'appeler Papa Guillaume maintenant que vous sortez ensemble ?! Guillaume avait rigolé en lui demandant ce qui lui faisait dire qu'ils sortaient ensemble et la petite fille lui avait lancé un regard entendu. Papa est sorti de ta chambre ce matin, je suis pas bête, hein. Guillaume avait rigolé et Aurélien les avait appelé de la cuisine, les appelant pour manger le petit-déjeuner. Il avait dit à Héloïse que Guillaume et lui allaient se marier, après avoir jeté un regard hésitant dans sa direction, ne sachant pas vraiment quelle réaction attendre de sa fille, et celle-ci lui avait sauté dans les bras d'un air enthousiaste. C'est bien, papa. Guillaume, il est bien pour toi, il est gentil. Guillaume avait regardé le plus jeune enlacer sa fille, les larmes aux yeux, et quand celui-ci avait relevé le visage pour croiser son regard, il lui avait sourit avec toute la tendresse du monde. Le bonheur, il était juste là. Devant ses yeux, à portée de bras. Ils étaient allés à la mairie en fin d'après-midi et en étaient revenus avec des papiers officialisant leur mariage et deux bagues à leurs annulaires. C'était fini, maintenant. Il prit la main d'Aurélien dans la sienne et se leva, l'entraînant jusqu'à la chambre à coucher. Aurélien, déjà à moitié endormi, ne mit pas longtemps à se rendormir contre lui et Guillaume sombra dans le sommeil, un sourire aux lèvres et une main sur son dos, pour le maintenir tout contre lui.

***

« Hélo... Heloïse... Non, arrêtez... »

Guillaume se réveilla en sentant Aurélien s'agiter dans son sommeil à ses côtés. Il se redressa sur son oreiller et passa une main sur son front en voyant qu'il faisait un cauchemar. Le plus jeune se mit à sangloter, sa respiration semblant soudain se bloquer dans sa poitrine, et Guillaume le secoua brusquement pour le réveiller.

« Orel, bordel ! »

Celui-ci ouvrit soudain les yeux et prit une profonde inspiration avant de se mettre à tousser. Il se redressa contre le sommier du lit et lui jeta un regard paniqué, avant de venir se blottir contre lui, quand il sembla reconnaître le lieu où il était.

« Pardon, pardon, sanglota-t-il dans son cou et Guillaume passa une main rassurante sur son dos.

— C'était un cauchemar, mon chat. Un simple cauchemar.

— J'ai rêvé... qu'on me l'enlevait... pleura Aurélien, toujours blottit contre lui. Qu'on m'emmenait, me reconduisait à la frontière, je... »

Aurélien se détacha de lui et se leva soudainement, murmurant le prénom de sa fille d'un ton paniqué. Guillaume n'eut pas le temps de le retenir que celui-ci était déjà hors de la chambre et il se leva à son tour, se dirigeant vers la chambre de la petite fille. En effet, c'est bien là qu'il trouva Aurélien, agenouillé à même le sol, près du visage endormi de sa fille. Il s'approcha de lui prudemment et posa une main sur son épaule, en s'accroupissant à ses côtés.

« Tu vas la réveiller, Orel. Tu vois bien qu'elle va bien. Elle est là, elle ne risque plus rien. Et toi non plus d'ailleurs. Personne t'emmènera loin d'elle. Ni de moi. Jamais. »

Aurélien le regarda, un air effrayé dans ses prunelles sombres, et il lui sourit tendrement.

« Maintenant, laissons-la dormir, mon amour. Viens avec moi. »

Aurélien se laissa entraîner hors de la chambre de sa fille jusqu'à la sienne et il l'attira à lui, une fois couchés dans le lit.

« Tu ne risques plus rien. J'ai promis de te protéger, non ? Crois-moi quand je te dis les choses, bébé. »

Aurélien enfouit son visage dans son cou et il frissonna en sentant son nez frôler de manière si douce sa peau. Ils y étaient arrivés. L'histoire ne faisait que commencer.

Fiction OrelxGringe - Sa fille.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant