X. Profs à Poudlard

527 34 2
                                    

Hermione s'écroula sur son lit. La première semaine de cours avait beau être passée à une vitesse fulgurante, la sorcière n'en était pas moins épuisée. Sans réellement s'en rendre compte, elle dépensait toute son énergie à chaque fois qu'elle se retrouvait devant un public d'élèves, et la jeune femme, perfectionniste, ne pouvait se résoudre à se préserver, de peur que le cours soit moins intéressant.

Elle se retourna et fixa le plafond. Le château était très vieux, mais les pièces restaient splendides lorsqu'elles étaient habitées. Mieux encore, Poudlard semblait s'adapter à ses locataires. Ainsi, le bureau de Mcgonagall avait pris une teinte rouge et or, les appartements de Rogue tiraient vers des couleurs sombres et émeraude et la pièce dans laquelle résidait Granger voyait ses murs couverts de livres.

La belle ferma les yeux, et, comme à chaque fois qu'elle se reposait sans dormir, des images de son adolescence lui revenaient. Elle repensait à ses aventures folles vécues aux côtés de ses deux meilleurs amis. Ils avaient eu peur, ils avaient souffert, ils s'étaient disputés, ils avaient risqué leur vie, mais ils avaient fini par vaincre Voldemort. Il n'était plus de ce monde, parti en poussière grâce à la détermination de dizaines de sorciers, et d'un Élu. Mais malgré la difficulté de cette tâche, Hermione avait du mal à se faire au fait que sa vie n'avait plus rien d'héroïque. Oh, elle ne demandait pas d'être attaquée ou de se retrouver à nouveau dans le feu de l'action. Simplement, elle ne pouvait imaginer un instant que tout était réellement fini. Tous les mangemorts n'avaient pas été arrêtés. Certains subsistaient. Et même s'il était ridicule en soi, vu leur situation, qu'ils se remettent à attaquer des innocents, elle avait appris à se méfier. Parfois, c'est lorsque tout semble calme que le danger est le plus plus présent....

§§§

Assis dans son fauteuil, Rogue fixait le vide. Il se sentait étrangement triste. Oh, bien sûr, il n'avait jamais été un homme joyeux, mais il avait le sentiment d'avoir manqué quelque chose. Forcément, après une décennie à s'être fait passer pour mort sans même le vouloir, on ne pouvait pas attendre grand chose d'autre. Mais c'était surtout le fait de voir tous les autres qui avaient grandi, mûri, et lui se trouvait soudain rajeuni et en forme. Peut-être que ce sentiment qui lui pesait sur la poitrine n'était autre que de la culpabilité. La culpabilité de ne pas avoir vu le Seigneur des Ténèbres mourir, celle d'avoir abandonné le château pendant dix ans, celle de rendre Hermione triste. Oui, il s'en rendait compte, à présent. Parfois, sans le vouloir, il blessait la jeune femme en étant trop cynique ou en refusant d'admettre qu'il avait tort.

Pourtant, cette journée-là, tout s'était bien passé. Mais, alors, pourquoi se sentait-il si étrange, si mal?

Il continuait de cogiter, assis bien droit, les bras croisés sur le torse. Il était tard, déjà, et il sut qu'il n'arriverait pas à dormir. Pas tout de suite, du moins.

Un chuchotement provenant de l'extérieur du château le fit soudain sursauter. Le maître des potions se leva d'un bond et regarda par la petite vitre. Quelques élèves étaient tapis dans l'ombre, contre les remparts du château. Bien décidé à faire passer son étrange sentiment en enguirlandant les fauteurs de trouble, il sortit en trombe de la pièce et se rua à l'extérieur du château.

§§§

Alors qu'elle se retournait dans tous les sens pour essayer de s'endormir, Hermione sursauta. Il y avait du bruit, dehors. Comme des voix. Prudemment, elle s'avança vers la fenêtre de sa chambre. Perchée dans la tour Gryffondor, elle disposait d'un bureau accessible aux élèves qui menait lui-même à ses appartements, peu grands, certes, mais réellement confortables. Plissant les yeux, elle aperçut des silhouettes au bas des remparts, et son sang ne fit qu'un tour. Des élèves!

Hermione avait rapidement acquis une technique lorsqu'elle devait réprimander des jeunes sorciers: elle préférait nettement les prendre la main dans le sac plutôt que de se baser sur des dires ou des soupçons. Elle descendit donc les marches quatre à quatre et se posta à une fenêtre plus basse pour les observer. De la fumée s'élevait au-dessus des élèves, et ils ricanaient. Hermione reconnu l'un d'entre eux dont le visage était éclairé par la baguette d'un de ses amis. C'était un cinquième année. Et lui et son groupe venaient d'enfreindre un bon nombre de règlements....

Ils étaient dehors après minuit alors que les élèves devaient être dans leur salle commune  à 21 heures. Ils fumaient, visiblement, et quelque chose qui ne semblait pas très légal, même chez les moldus. De plus, ils étaient en dehors des murs, ce qui n'était pas non plus autorisé, encore moins à une heure pareille. Hermione serra les poings et fonça à l'extérieur, baguette à la main, prête à les surprendre et à leur passer un savon.

La nuit était fraîche, et elle sortit en grelottant. Arrivée près des remparts, elle se colla contre la tour qui la séparait des élèves. Elle avança doucement, espérant entendre des bribes de conversation. La sorcière ne put s'empêcher de soupirer en se disant que les oreilles à rallonge des jumeaux Weasley lui auraient été bien utiles. Elle regarda le ciel, espérant que, secrètement, Fred pouvait toujours les voir et les entendre....

Plongée dans ses pensées et concentrée sur les élèves qui se trouvaient à peine à quelques mètres d'elle, elle n'entendit pas la personne qui s'approchait d'elle....

- Ne bougez plus!

Hermione se raidit, avant de se détendre. Elle se retourna et fit face à Rogue qui, la baguette flanquée d'un Lumos, la dévisageait avec sévérité. Quand il se rendit compte à son tour à qui il avait à faire, il ne put s'empêcher d'esquisser un bref, mais sincère sourire.

Avertis par le bruit, les élèves s'étaient empressés de déguerpir. Severus et Hermione se lancèrent d'un accord tacite à leur poursuite, et la sorcière arrêta leurs proies d'un majestueux "Petrificus Totalus".

**********

Voilà! Enfin! Après une beaucoup trop longue pause dans l'écriture, j'ai enfin un peu de temps pour reprendre! Je suis sincèrement désolée de vous avoir fait attendre si longtemps, mais mes études, les travaux à rendre et la préparation de mon stage m'ont pris beaucoup de temps et je préférais ne pas bâcler l'écriture, quitte à reprendre plus tard. Et ça y est, enfin! Merci à ceux qui sont toujours là <3

Qui Bene Amat.... [En Pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant