Qui Bene Amat.... [En Pause]

XIV. Enfermés

Comme les nuits précédentes, Harry ne dormit pas. En position assise contre un mur froid et un sol sale, il râlait plus qu'il n'avait peur. Il était en colère contre Malefoy, bien sûr, qui l'avait enfermé là sans aucun scrupule. Mais il s'en voulait aussi d'être tombé dans ce piège avec tant de facilité. Ce lâche de Drago l'avait pris par surprise avec l'aide de ces lourdeaux de Crabbe et Goyle, et il n'avait pas eu le temps de dégainer sa baguette qu'il était déjà assommé.

Comment lui, Harry Potter, Le garçon qui a survécu, L'Élu, Celui-Qui-A-Vaincu-Le-Seigneur-Des-Ténèbres, avait-il pu être aussi stupide?

Il avait d'abord cru à un simple désir de vengeance de la part de son ennemi de toujours. Mais après réflexion, cela lui semblait impossible. Après la bataille de Poudlard, les deux garçons avaient fait la paix, bien qu'ils n'en étaient pas devenus les meilleurs amis du monde pour autant. Malfoy semblait regretter ce harcèlement constant envers Potter. Pendant de longues années pourtant, le blondinet avait conçu cette histoire d'un point de vue bien différent de celui d'Harry. Pour lui, c'était l'Élu qui cherchait les ennuis, l'Élu qui tentait de le rabaisser. Dans une guerre, aussi futile soit elle, il existe toujours plusieurs points de vue à prendre en compte.

Mais cet emprisonnement n'était pas dû à des disputes de son adolescence. Non. Ce que Drago voulait était concret: la libération de ses parents qui avaient été tous les deux enfermés à Azkaban après la chute de Voldemort. Il espérait que l'Auror pourrait faire pencher la balance en faveur des Malefoy, ou même qu'il s'infiltrerait dans la prison pour les libérer. Mais Harry détestait cette idée.

Bien sûr, Narcissa Malefoy l'avait sauvé en faisant croire au Seigneur des Ténèbres qu'Harry était mort, mais il n'était pas sûr que cela soit suffisant pour obtenir sa confiance. De plus, si le Ministère avait jugé correct de les emprisonner, il avait une bonne raison. Il était Auror, et se devait de respecter l'avis du Ministère qui, depuis que la guerre était terminée, avait bien meilleure mine....

Décidé à ne pas laisser Drago obtenir ce qu'il souhaitait, Harry soupira et ferma les yeux, essayant de récupérer quelques heures de sommeil.

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Grille. Cris. Chuchotements. Froid. Humidité. Obscurité. Peur.

Hermione se réveilla en sursaut et jeta un coup d'oeil à sa montre. Trois heures du matin. Chouette, une nouvelle belle nuit en perspective....

Elle venait de faire un étrange cauchemar ou seules quelques images l'avaient frappée de plein fouet, mais une fois réveillée, elle n'en avait plus aucun souvenir. Pourtant, elle avait le net sentiment que ce rêve avait de l'importance. Se souvenant des conseils de Rogue, elle prit son courage à deux mains et décida d'aller le voir.

Inquiète, la jeune femme enfila sa robe de sorcière par dessus sa chemise de nuit et se faufila dans les couloirs du château pour rejoindre les cachots, où logeait le maître des potions.

Elle détestait déranger les gens, et l'idée de réveiller le professeur au milieu de la nuit ne l'enchantait guère. Arrivée devant sa porte, elle frappa doucement. Après une longue attente, elle décida de réitérer l'opération un peu plus fort. Mais à ce moment précis, Severus ouvrit la porte, son regard lançant des éclairs. Elle recula d'un pas en se mordant les lèvres.

- Severus! Je... je suis désolée de vous déranger à une heure pareille....

- Vous pouvez!

- Vous déranger?

- Non! Vous pouvez être désolée!

Grogna-t-il.

Elle frémit. L'homme avait troqué son habituel costume noir pour une longue chemise de nuit blanche, beaucoup trop large pour lui. Ses cheveux d'habitude très raide étaient en bataille et il avait la marque de l'oreiller sur la joue. Pas très présentable, mai Hermione n'avait pas la moindre envie de se moquer de lui. A nouveau, elle avait l'impression d'être la petite élève de première année qui devait affronter son professeur et ce regard lourd de menaces.

Elle ne répondit donc rien et il s'écarta. Elle ne bougea pas.

- Eh bien! Qu'est-ce que vous attendez? Entrez!

Elle courut presque pour passer à côté de lui. Il ferma la porte et la regarda, attendant visiblement qu'elle parle. Hermione se lança alors:

- Voilà, vous m'aviez dit qu'en cas de vision, je pouvais....

Comme si Rogue se souvenait soudain de cette discussion, son regard changea du tout au tout. Ses yeux ne lançait plus d'éclair, mais il avait l'air inquiet.

- Asseyez-vous, Hermione. Nous allons voir ça....

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Merci d'avoir lu! A très vite pour la suite!