— Oh mon dieu, murmura la jeune fille de terreur, C-ce n'est pas lui, n'est-ce
— Neli, arrête de regarder..., conseilla Kuroo en détournant le regard.
C'était trop tard. Elle avait vu. Elle avait tout vu. La couleur des éclats de sang faussée par l'obscurité, qui faisait voir à moitié le corps sans vie de Kenma. Seulement une porte de l'armoire était ouverte, mais c'était déjà suffisant pour voir toute l'horreur qui s'était attaquée au visage innocent et corps frêle du passeur.
L'autre porte était bloquée quelque chose. C'était son pauvre pied pendant, arraché du reste de son corps, immobilisait totalement le placard. Il semblait pourtant que cet écartement ait été fait après sa mort. Au moins, il n'avait pas eu à ressentir cette affreuse douleur.
On pouvait toujours se consoler en se disant qu'il n'avait pas eu à subir cette souffrance, mais rien n'effaçait ce qu'il avait dû supporter avant que sa vie n'eut le bonté de se stopper.
Il avait été moult et moult fois traversé par une arme étrange. Des trous béants le parsemaient. Il était maintenant aussi percé qu'un bout de bois, après le passage des termites. Il n'était rien de plus maintenant : un vulgaire bout de chair, qui était pourtant encore effrayé par ce qu'il avait vu.
De ses yeux sidérés par l'impossible, on pouvait voir les larmes encore fraîches dégoulinant sur ses joues. Lui-même n'arrivait pas à croire à sa mort tant, on peut le supposer, elle avait été violente et foudroyante. La Chose avait dû apparaitre devant lui d'un coup, fulgurante, surprenant jusqu'à la Mort, elle-même.
— I-il a dû avoir tellement peur, sanglota-t-elle tout en tenant fermement la main de la petit fille, I-il était tout seul... E-et, e-et... Regarde dans quel état il est !
C'était vrai. Kenma était bien mort deux fois : la première fois de peur, et ensuite... Tout ça était arrivé.
— Tu crois que je ne le vois pas, Neli ?, s'énerva-t-il tout en pleurant, Tu penses que je vois pas à quel point il a souffert ?
Sans dire un mot de plus, les deux adolescents se turent. Comme une prière, ils posèrent leurs mains sur leurs visages, et adoptèrent un silence solennel. Leurs larmes placides tombèrent.
— Tout va bien, on va s'en sortir..., sourit faussement la jeune fille, Allons trouver le téléphone et rentrons chez nous...
Ils reprirent notre chemin, encore plus effrayés que jamais. Et, ils marchèrent. Encore et encore. Encore et encore. Dans un couloir sans fin. Passant devant des portes, et puis, toujours plus de portes. Une porte sans bruit. Une porte discrète, presque invisible. Une porte grondeuse.
Que se passait-il derrière cette porte ?
.
.
.
Bokuto.
Appuyant fortement sur sa plaie au ventre, la chouette ouvrit les yeux. Mais il ne vit rien. Il réessaya, mais le résultat fut le même. Il se rendit compte que le problème n'était pas ses yeux mais ce qui l'entourait. Aucunes sources de lumières. Même minime. Il était maintenant aveugle.
Quand on retire brusquement un sens à un homme, rien de bon n'est présagé. Il se met facilement à paniquer.
On ne voyait pas les murs, mais la pièce était tellement restreinte, qu'on avait l'impression qu'ils se rapprochaient de plus en plus. Il voyait toutes sortes de monstres se former et se déformer dans l'obscurité. Des cris de déchirement, qui n'avait pas lieu d'être, avaient le don de rendre fou le jeune homme.
Il essaya de toucher tous les murs autours de lui. Ses mains ne sentaient que du béton, mêlé à du gravier, seulement ça. La porte avait disparu, les fenêtres n'avaient jamais existé. Ça y est, il paniquait. Ses mains saignaient à cause de ses nombreuses égratignures. Mais c'était son ventre qui peignait les murets de sang. Son hémorragie était loin d'être stoppée.
Le terminal frappait la port comme il pouvait. On entendait très bien, même trop. Les tapages se faisaient ressentir partout. C'était aussi ça qui effrayait. Personne n'allait l'aider. Personne n'allait venir le libérer de cette prison. Il commençait à le réaliser, le faisant plonger dans une profonde démence.
Pourquoi personne n'ouvrait ? Il était là pourtant ! Juste derrière cette porte ! Ouvrez-lui, bon sang !
— S'il-vous-plait ! Aidez-moi !, cria-t-il de toutes ses forces, Eh ! Y a quelqu'un ?!, hurla-t-il.
Nous avions passé un cap : Bokuto souffrait désormais d'hyper-ventilation.
Il continuait de crier, même s'il savait ceci inutile. Il marchait en rond. Puis, criait. Reculait. Et enfin, trébucha sur quelque chose.
Il fut pris dans un piège, qui tira violemment son pied vers le plafond. Celui-ci s'était attiré dans une corde, qui s'était refermer comme un piège-à-ours. Comme un oiseau dans cage, condamné à rester ici jusqu'à la fin de ses jours. Le corps à l'envers, pendu comme une vulgaire barbaque de boucherie, avec un pied lacéré par un noeud tenace.
On savait bien qu'il ne s'en déferait jamais, alors, à quoi bon lutter ? La fierté ? Bokuto se débattait comme un féroce animal, mais il n'arrivait à rien.
Tout en continuant de lutter et de crier, il sentit le sang lui monter à la tête, la rendant très lourde. Il eut une soudaine envie de dormir...
Son agonie était à son apogée. Il n'arrivait même plus à penser. On lui avait enlevé le dernier moyen de ne pas définitivement sombrer dans la folie. Une personne qui ne peut plus penser... C'est horrifiant, n'est-ce pas ? C'est comme si on lui avait enlevé le don de vivre, avant de mourir. Un humain qui ne pense pas, n'est plus un humain.
C'était certainement le cas pour la chose derrière toi. Bokuto. Pour le sifflement que tu entends dans ton oreille. Pour le souffle tiède qui te fait trembler, sur ta nuque. Pour les yeux couleur Rouge-Sang que tu ne vois pas dans ton dos.
Cette présence lui était si obnubilante qu'il valait mieux qu'il s'éteigne, pour de bon. S'il voulait que ce cauchemar s'arrête, il fallait qu'il disparaisse. Il valait mieux mourir. Bokuto ne l'avait pas encore compris, il s'obtenait à bouger vivement de droite à gauche, dans l'espoir de faire céder la corde. Sa force n'avait d'égal que son débit sonore, il n'avait de cesse d'aboyer.
Un déchainement. Puis, la nuit. Rien et tant de choses, à la fois, se passaient en même temps. La chaleur avait laissé sa place au froid.
On ne sut pas vraiment à quel moment son âme fut expulsée de son corps, mais il était sûr que cet instant fut long. Très long.
En instant, le duo de Fukurodani fut anéanti. Il ne restait plus rien des deux chouettes, mis à part leurs corps sanglants, et leurs présences dans la mémoire de leurs amis... Qui ne tarderont peut-être pas à disparaitre, de la manière...
Voilà comment s'était terminée la vie de Bokuto : de manière longue, douloureuse, tortueuse pour son cerveau, et agonisante. Il avait finit son existence en ayant mal, s'éteignant, dans une pièce si sombre qu'elle vous glacerait le sang... Certainement accompagné par une présence malveillante, se terrant dans un coin de la pièce.
Mais ce n'était peut-être pas plus mal que cela. Ce qui allait arriver aux autres était bien plus horrible que leurs pires cauchemars.
___ À suivre ___
Mort(s) : 4
Survivant(s) : 6
Les secours : Il ne viendront pas.
Si vous vous demandiez à quel niveau nous de l'histoire : il me semble qu'on en est bien à la moitié...
Mis à part si le récit dure plus longtemps parce qu'il me reste pas mal de choses à expliquer et à régler ; de toute façon, j'ai toujours eu du mal à jauger... On verra bien !
Alors, ce chapitre-là, comment vous l'avez trouvé ? La coupure entre deux point de vue vous a-t-elle dérangée ? J'espère que vous l'avez apprécié et je vous dis à vendredi prochain, pour peut-être un prochain mort ! :DDDD
Eh bien, bonne nuit :)))
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renaissance tome 1 : l'enfer est derrière la porte | haikyuu
Fanfiction- 𝐐𝐮𝐢 𝐞𝐬-𝐭𝐮, 𝐩𝐞𝐭𝐢𝐭𝐞 ?, demanda-t-il en se mettant à sa hauteur. Vous savez ce qui est à la fois le pire et le meilleur pour un groupe de jeunes ? Une vaste maison au beau milieu d'un domaine montagneux, et pourtant si peu accueillant. O...