𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 13

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Kuroo et Neli.

Nous avions beau arpenter ces sombres couloirs, j'avais l'impression de les croiser pour la première fois. Ça avait profondément le don de me fatiguer. Peut-être une heure que nous marchions, Kuroo tenant la manche de mon sweat et Miko à ma main. C'était un vrai calvaire d'avancer ici. Nous ne savions même pas ce que nous cherchions.

Nous nous apprêtions à franchir le détour du couloir, pour une énième fois. Nos regards lassés n'étaient pas prêts à voir ce qui était devant nous.

Je lâchai brusquement la main de la fillette, qui disparut aussitôt.

Quelque Chose dormait ici, le long du couloir. Nous n'étions tout simplement pas encore assez près pour le 

— Est-ce que c'est vraiment ce que je crois ?, demandais-je, incrédule.

— Je n'ai rien à ajouter.

Nous restions là, les yeux grands ouverts, attentifs à tout mouvements de la Chose, immobile. Je pensais sincèrement qu'il était temps qu'on s'en débarrasse. Qu'elle disparaisse définitivement. C'était maintenant qu'il fallait utiliser ce foutu revolver.

— Tire, maintenant.

— Qu-quoi !, fit-il, choqué, Le bruit va indiquer notre position.

Sa simple vision de son corps maladivement squelettique me donnait la nausée. Devoir regarder cette Chose plus longtemps m'effrayait. J'étais morte de peur rien qu'en la sentant. En savant qu'elle était là. Elle qui dormait jusqu'à présent, commençait dès maintenant à se réveiller.

— Tire !, criais-je, Je t'en supplie ! Tire ! KUROO !

Kuroo prit le revolver et le plaça entre ses mains.

La Chose laissait son affreux cri transcender nos oreilles. Sa tête longue et décharnée se mit à bouger convulsivement. Un liquide gluant et répugnant descendit lentement de sa gueule.

Elle était ouverte à l'extrême. Sa peau s'étirait jusqu'à n'en plus pouvoir. Rien n'aurait empêcher son visage de s'arracher. Et son hurlement de jaillir de sa gorge pour s'écraser contre nous.

— J-je suis désolé..., murmura-t-il en laissant une larme se glisser hors de son oeil, Neli... Je te dois des excuses...

Notre discussion semblait avoir attiré son attention. Son cou se tourna dans un sens. Ses os avaient craqué. S'étaient broyés. Arrachés. Sa tête se maniait en une spirale, que son squelette même avait du mal à arrêter.

— Qu'est-ce que tu racontes, Kuroo !, m'exclamais-je, les larmes aux yeux, Tire, tu m'expliquera après ! S'il-te-plaît...

Ses fines baguettes lui servant de doigts se contractèrent. Avant de se décontracter. Comme s'il essayait d'attraper quelque chose. Ses pieds - pattes ? - élancés avançaient un par un. Douteusement mais sûrement. Il avait l'air de chercher une direction, pas très sûre.

— Non, non..., rétorqua-t-il, C'est important...

Ça y est. Elle avait trouvé notre position. El- Elle... Nous avait trouvé. Pas vu. Non. Plutôt senti, ou même entendu. La Chose hurla. Hurla. Hurla et hurla. Elle fonça directement sur nous. Les pieds après les mains allant jusqu'à arracher le plancher.

— IL ARRIVE, KUROO !

Je lui criais de lui tirer dessus, mais il semblait paralysé. Incapable de bouger. De tirer.

— Depuis tout à l'heure, tu sais, quand on a vu la tête..., déclara-t-il avant de tousser, Non, même depuis que je me blessé, eh bi-

renaissance tome 1 : l'enfer est derrière la porte | haikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant