Chapitre 21 : Devoir leur dire

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A peine Sanji entendit-t'il le « de rien » de Law qu'il enleva le téléphone de son oreille et appuya sur le bouton pour raccrocher. Il laissa sa main en suspens, il fixait l'appareil d'un regard vide, presque mort. Il ne bougea pas pendant encore une bonne minute et ne sortit de sa transe que lorsqu'il entendit la sonnette de la porte retentir. Il put enfin sortir de sa léthargie et essaya de rassembler ses esprits. Il ferma les yeux assez longtemps et les rouvrit lorsqu'il se sentit mieux. Il se leva alors, las, et prit ses affaires. Il se dirigea immédiatement vers la porte, sachant qu'Omnia avait déjà payé. Il ne prit pas la peine de saluer Roger et Ace, il n'avait pas la tête à ça. Et vu celle que tirait le blond, le père et le fils avaient parfaitement compris que ce n'était pas la peine de lui dire quoi que ce soit.


Sanji arpenta alors les rues, sans rien en tête. Tout ce à quoi il pensait, c'était d'essayer d'oublier toute cette histoire. Mais il savait qu'il n'oublierait pas. Jamais. Ça faisait partie de lui, c'était une part intégrante de son existence. Il se perdit alors dans le dédale de la ville, ne sachant pas où aller. Il fallait bien qu'il rentre chez lui à un moment donné, mais pour l'instant, il n'en avait pas le courage. Et puis, il faudrait aussi expliquer sa maladie à son père et sa sœur. Que de problèmes en perspective. Il traina encore plus les pieds à cette pensée. Il ne voulait décidément pas rentrer mais il n'avait nulle part où aller. S'il allait chez l'un de ses amis, il aurait le droit à un interrogatoire complet en bonne et due forme. Et il n'avait absolument pas le courage de s'y confronter. Bien sûr, il y avait une autre option. Mais celle-ci était tout aussi douloureuse. June-June. Mais s'il allait chez elle, ça signifiait aller chez Zoro. Aller chez lui, dans son antre, sa caverne, son repaire. L'un des seuls endroits où il n'avait plus à faire semblant de rien.


Soupirant une dernière fois, il se résigna. Il rentrerait chez lui. Ayant pris sa décision, il releva enfin les yeux pour essayer de repérer. Alors là. Qu'est-ce qu'il fichait ici ? Le quartier Shishibukai ? C'était à l'autre bout de la ville. Il habitait pourtant le quartier Mugiwara, lui. Tiens, maintenant qu'il y pensait, Law ne vivait pas le même quartier que tous les autres de la bande. Lui vivait dans le quartier Heart. Le plus drôle avec cette ville avait toujours été les quartiers. Ils avaient tous des noms différents (logique) mais ils avaient surtout tous des symboles. Enfin, trêve de bavardage. Il sortit une nouvelle fois son téléphone mais cette fois-ci, il composa un autre numéro. Celui de quelqu'un qui habitait le quartier. Mihawk. Il le connaissait très bien. C'était celui qui avait toujours entrainé Zoro au sabre. Enfin ... après le décès de Kuina (sa meilleure amie) et la retraite précipitée de son ancien maitre. Mihawk pouvait faire peur avec ses yeux jaunes mais il s'en fichait. Il en avait vu des gens bien plus flippants. Alors c'était pas « œil de faucon » qui allait l'intimider. Surtout qu'il le connaissait depuis petit. Le grand sabreur avait commencé à entrainer le vert alors même qu'il était encore chez Madame. Mais s'il savait qu'il y avait quelque chose de bizarre là-bas, il n'avait jamais posé de questions. C'était en quelque sorte sa politique. Ne jamais poser de questions. Maintenant qu'il y pensait, le blond se fit la réflexion que les deux noirauds pourraient très bien s'entendre.


Sur ce, il appuya une nouvelle fois sur le bouton et attendit la tonalité. Il dut attendre tout de même un moment. Mihawk se fichant de son téléphone comme de ses premières chaussettes. Mais il décrocha tout de même.

Mihawk : Sanji ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Sanji : Ah ... euh ... désolé de t'appeler mais ... je me suis perdu. Je suis dans ton quartier ... mais ...

Mihawk : *soupire* Tu ne sais pas comment rentrer chez toi je présume ? Pff, Zoro a vraiment déteint sur toi.

Sanji : Oui, bah ça va. C'était pas prévu que j'atterrisse ici.

GARDE ESPOIR, JE SUIS LA || zosanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant