Mise en situation

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La silhouette ne savait que faire, abandonnée dans la folie de cette ère.

On l'avait lâchée, avec en tête un but déterminé et selon un plan calculé.

Seulement un élément venait de le saborder, emportant dans un torrent tout ce qu'elle s'était dit.

Au diable ses pulsions et résolutions. Après cet évènement, elle n'était plus la même.

Une seule chose comptait, elle le savait. Seuls ses ordres primaient, elle s'en assurerait.

*

- Quoi ?

Salia était estomaquée. Elle n'arrivait pas à décider si c'était un rêve et qu'elle se réveillerait sur l'herbe ou si c'était juste l'univers qui avait décidé de se moquer d'elle. Sa bouche ne pouvait plus articuler un seul son et restait ouverte, sous l'effet de la stupéfaction. Le Général prit alors la parole.

- Je sais que c'est difficile à entendre, après tout ce que vous avez fait pour en arriver là mais notre plan est compromis. On n'arrivera jamais à faire sortir Jacriph de là avant que l'escorte soit sur les lieux. En plus, je doute pouvoir venir à bout de tout ces soldats, même à trois. Et qui sait, il y a peut-être d'autres dangers cachés, alors ce n'est pas prudent. Il faut reconsidérer la situation.

- Mais... Enfin, on ne peut pas abandonner ! Vous savez comme moi que si on les laisse emporter Père, on ne le reverra jamais ! C'est bien pour cette raison, que l'on voulait agir avant son transfert !

- C'est vrai. Mais, Salia, on a un atout que l'on n'avait pas avant. On peut peut-être réussir à attaquer le convoi, une fois hors de la ville !

- Ah bon ? Quel atout ? Et pourquoi je ne suis jamais au courant de rien alors que je suis l'aînée et que c'était mon idée ?

- Parce que cet atout vient seulement de se manifester, un peu avant que ton frère ne nous rejoigne. Tu marchais vers la guilde pour ton repérage, on n'a donc pas pu te prévenir...

- D'accord, je comprends. Et sinon ? Allez-vous me dire quel est cet atout ?

Le Général échangea alors un regard avec Laocris, un air quelque peu embarrassé sur le visage. La jeune femme hésitait entre se mettre en colère, parce qu'on lui cachait clairement des choses, ou réitérer sa demande jusqu'à ce que l'un des deux y accède. Elle en était là de ses réflexions quand un bruit attira son attention.

Le bâtiment, en contrebas, était animé d'une étrange urgence, des soldats le parcouraient, pleins de fébrilité. Il se passait quelque chose là-bas, et elle sentait qu'elle n'allait pas aimer. La jeune femme fit signe à ses compagnons de reculer doucement, pour qu'on ne les repère pas. Son frère l'interrogeant du regard, elle lui montra rapidement l'effervescence qui régnait plus bas. Cela n'annonçait rien de bon. Thundarius, lui, s'était mis un peu en retrait et observait le tumulte régnant devant le bâtiment, les sourcils froncés et la moue pensive. Il réfléchissait sûrement aux prochaines actions à effectuer pour, malgré tout, mener leur plan à bien.

- Lao... T'es sûr que c'est dans une demi-heure le transfert ?

- Ben... Il était normalement prévu à minuit trente... Et la dernière fois que j'ai regardé l'heure, au QG, il était 23h30... Mais c'était à mon arrivée, je n'ai pas pensé à vérifier en partant. Pourquoi ?

Sa sœur lui montra son chronomar en grimaçant ; celui-ci affichait 00h20. Le transfert prévu commencerait dix minutes plus tard.

*

Fin de la 2ème partie

La SilhouetteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant