La Silhouette

Longue absence

Voilà un chapitre un peu particulier, mais qui me tenait à cœur. J'espère que vous l'apprécierez.

C'est écrit d'une manière très différente des autres, un peu dure à suivre, mais c'est voulu. N'hésitez pas à poser des questions si vous ne comprenez pas.

Bonne lecture, Alk

*

Un mot, de trop, une vague, une dague.

Un cœur, deux sœurs, un amour, de retour.

Une histoire, un mélange, des déboires, l'étrange.

Une mission, deux ennemies, agression, accalmie.

Plus qu'une amourette, sort de sa cachette, telle une marionnette.

La Silhouette.

*

Marche. Encore. Et encore. Oublie le reste. Avance. Compte les pas. La tête haute, vide de pensées. Redresse les épaules. Ignore le monde. Un geste. De travers. Mauvaise attention. Regard scrutateur. Immobilité. Puis, à nouveau, marche. Un roulement de pensées, déferlement incessant. Ne pas s'arrêter. Ou se faire frapper. Une chaîne. Ses poignets. La douleur. Une souffrance. Le temps ne compte plus, il n'est que passage. Se mettre en retrait. Pour se protéger. Laisser son esprit divaguer, s'en aller. L'oublier.

D'autres, à côté. Devant. Derrière? Bien encadré. Il veut ignorer. Tout. Le froid, la faim, le soir, la fin. Le vide. En lui. Pensées abstraites. Et cruciales. Puis plus douces. Familières. Lueur du jour. Souvenirs. Deux rires. Jumeaux. Un sourire. C'est beau. Une tristesse. L'absence. La routine. Pour tenir. Une tragédie. Fin de sa vie.

Il n'est plus qu'une loque, loin d'un être, zombifié, parti. Il est loin, l'homme qu'il était. L'Alfide.

Vraiment loin. Il est parti, petit à petit, depuis ce jour maudit. Ce jour où on l'a pris. Où il a été lâche. Il le mérite. Ce traitement. Pour un lâche. C'est encore trop doux. Torture, douce torture. Il ne veut pas oublier. Pas encore. Trop tôt. Ou trop tard? Il ne sait plus.

Va-il se laisser partir ? Ou encore résister ?

Soudain, un cri. Qui le tire de ses pensées. Un mouvement, à l'orée de ses yeux. Il les relève. Une bagarre. Déjà à la porte? Trajet vite passé. Un corps qui vole ramène son attention. Un geste, fluide. Entraperçu. Puis, l'illumination.

Son fils, sa fille, en combat. Son ami, à leur côté, les aidant. Trois hommes armés. Et une traîtresse. Du bon côté. Il fronce les sourcils, incompréhension. Déjà, le combat se finit. Les soldats sont à terre, les hauts gradés aussi. Trois Chevaliers acculés. Ils se rendent, tenant à la vie. On les assomme. Prisonniers délivrés. Il est le dernier.

Soudain, le voile ternit de ses yeux se lève, il comprend ce qu'il y a autour de lui. On le libère, deux corps se jettent sur lui. Pour l'embrasser. Il leur dit :

"Eh bien, vous avez progressé. Je suis content de vous voir, mes enfants."

Et Jacriph sourit.