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Le début du commencement..



















Hafiza

Le soleil était à son paroxysme en ce mois pourtant de septembre qui était sensé être un mois encore hivernal.
L

es journées étaient ainsi chaudes et difficiles..

Ça ne faisait pas longtemps que j'étais à Niamey, je prenais le temps de me repérer, de connaître certains coins de la ville..

Sous mon voile je transpirais d'une manière vertigineuse malgré la tombée de la nuit.


Le taxi s'arrêta me laissant poser les pieds hors de la voiture avant de rentrer dans la maison de l'oncle de Habib comme il me l'a décrite.

Aujourd'hui, mon seul ami s'envole pour Rabat au Maroc. Mon cœur ne voulait pas le laisser partir mais je me contenais vraiment pour rendre notre séparation le moins pénible possible.

-Assalam aleykum ! Criais-je en cherchant un habitant de cette demeure.

Des voix répondirent en me priant de rentrer. Son départ était prévu pour 23h00 alors qu'il n'était que 20heures au moment où je franchissais le portail.

-tu es Hafiza je suppose, me demanda une demoiselle en me détaillant du regard.

- oui lui répondis-je en souriant.. Il est là ?

- ne t'inquiète pas, ton chéri ne s'est pas encore envolé rigola t-elle. Je m'appelle zalika..

-enchantée ma belle, et puis Habib n'est pas mon copain hein précisais-je

-toh dey entre continua t-elle toujours dans la même humeur.

Lorsque j'effectuais quelques pas pour me diriger vers la terrasse, j'eus droit de voir une belle maison, bien entretenue avec des petites plantations.

J'avançais derrière zalika qui me conduisait jusqu'au salon où je retrouvais deux garçons ainsi que Habib qui s'affairaient à préparer les bagages de mon ami.

Ils m'accueillirent chaleureusement où Habib fit la présentation, quelques minutes après tout fut prêt. Nous priment alors le chemin de l'aéroport.

Dans la voiture, il y avait Nouh qui conduisait, puis Seydou à côté. L'arrière était occupé par Habib, zalika et moi. 

Après 30minutes de voiture nous voilà tous entrain d'attendre que ça soit le tour de Habib de passer à la balance. Ce dernier me regardait pour déceler la moindre émotion de ma part mais je restais déraisonnablement calme.

J'avais cette habitude de me contenir lors des multiples disputes de mes parents qui est maintenant devenue une de mes facettes. In sha Allah on se reverra alors inutile de faire une scène devant tout ce monde me disais-je pour me consoler.

-tu m'as l'air trop calme Hafiza me murmura t-il en s'abaissant légèrement à ma hauteur.

- tu veux que je pleure les larmes de mon corps ? Ça te fera plaisir Habib ? lui demandais-je en souriant.

-tu sais très bien de quoi je parle moi dit-il d'une moue contrite.

J'éclatais de rire prête à répondre lorsque nous fûmes interrompus par Nouh.

- je pense qu'il est l'heure de partir Habib, Hafiza pardon.. dit-il en riant

Ils pensent tous qu'on est ensemble. Mais que dire ? Ils ne sont pas les seuls à le penser alors tant pis, je suis fatiguée de le préciser.

Il nous dit rapidement au revoir avant de tirer ses valises. Lorsqu'il fut loin, on retourna dans la voiture où les garçons voulurent me raccompagner chez moi..



(...)

Lorsque je suis arrivée à Niamey, je fus accueillie par ma sœur et le chauffeur de la maison. Mes tuteurs étaient ma tanti Roumana qui, était une grande dame bien connue dans la ville. Elle est conseillère au cabinet du ministre de l'agriculture.

C'est une femme d'une grande générosité et bien coquette. Tanti Roumana était pour ainsi dire la tante de ma mère, mais comme elles étaient pratiquement de même âge, je l'appellais aussi tanti pour ne pas l'appeler mamie, cela la rendra assurément plus vieille or ce n'est pas le cas.

Elle m'a ainsi souhaité la bienvenue dans sa maison et m'a présenté kabir son chauffeur personnel. Cet homme était un homme assez réservé, marié il me semble et avait plus de la trentaine.

Tanti Roumana avait deux enfants, Hassan et Housseine qui sont tous les deux absents pour les études. Le premier, m'avait-elle dit faisait des études d'art en Algérie tandis que Housseine évoluait dans la finance au Maroc.

Du coup, la maison était bien calme et silencieuse. Puis il y avait le papa des garçons Monsieur Alhassane shehu qui était commerçant. Je ne l'avais jusque là jamais rencontré. Il était parti pour un voyage d'affaire à en croire ma sœur.

Nous partageons la même chambre avec cette dernière. Elle était contente de me voir, la maison était trop silencieuse et ennuyeuse m'avait-elle dit lors de nos éternelles conversations.

Je me préparais ainsi à faire ma rentrée à la fac dans 3jours c'est à dire le 6 octobre. J'étais stressée et excitée à la fois. Je m'y suis rendue une fois pour ne pas être désorientée le jour de la rentrée, histoire de prendre mes repères comme je le disais.

J'avais des nouvelles de ma mère et de mon père. On s'écrivait avec Habib dès qu'on avait chacun du temps. Je ne voyais pas trop ma tante à cause de son travail occupant ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde.

Lorsque ma sœur partait en cours, j'ouvrais mon ordinateur et regardais des séries pour m'occuper jusqu'à son retour où elle m'apprenait quelques nouvelles recettes de cuisine...





Je te l'avais dit.... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant