Chapitre 9 :

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Le jour du procès.

Finalement le procès n'a pas tardé ... je m'imaginais a des années d'attente mais cela c'est fait rapidement et vraiment je remercie ma bonne étoile, il en faut forcément une pour endurer ce que j'ai vécu. Et je suis soulagée que tout ça se termine pour pouvoir enfin tourner la page. Ou plutôt fermer le livre définitivement, le brûler ... et en écrire un nouveau. Encore.

— Bien mademoiselle Jones, vous vous rendez compte que de telles accusations pourraient nuire à la réputation de monsieur Reynolds, alors êtes-vous sûr qu'il a commis de tels actes ? Me demande l'avocat de Brian.

Oui parce que petit détails comme ci cela n'était pas suffisant Brian est le petit fils de notre collaborateur Reynolds... évidement je ne le savait pas puisque Brian a rompu tout contact avec sa famille ou du moins c'est ce qu'il m'a fait croire, je ne connaissais que ses parents et encore, pour le peu que je les voyais car ils étaient sans cesse en voyage pour le travail.
À la question de l'avocat, je vois mes frères se crisper et à deux doigts de sauter à la gorge de celui-ci. C'est le jeu, je savais que la partie adverse ferait tout pour me déstabiliser.

— Oui. Je l'ai vécu je n'ai rien inventé ! Et puis pour quelles raisons je ferai cela ?
— Jalousie ? Vengeance ?
— Cela faisait 3 ans que nous ne nous parlions plus. De plus, pourquoi j'aurais déménagé pour le fuit sinon ?
— C'est moi qui pose les questions mademoiselle Jones.

Et puis la voix rauque de Brian se fait entendre, il proteste. C'est étonnant.

— C'est faux ! C'est une menteuse ! Perverse et manipulatrice !
— Monsieur Reynolds veuillez vous calmez ! Gronde la juge.
— Pour rappeler les faits mesdames et messieurs, monsieur Reynolds ici présent est le riche héritier de Reynolds industrie, mais il est aussi un pervers narcissique prêt à tout pour avoir ce qu'il veut.
Je vous rappelle donc qu' après trois années de silence il a décidé de reprendre contact avec ma cliente pour je cite "se retrouver, et que tout redevienne comme avant." alors que trois ans auparavant il avait déjà commis de tel acte de viol et de violence envers ma cliente, ils avaient pourtant tout pour heureux, fiançailles, bébé, une maison, alors pourquoi avoir tout gâché ? Et pourquoi recommencer à faire souffrir ma cliente ? Il l'a torturé psychologiquement, physiquement.. Cela pendant quatre ans et puis après trois ans sous silence il souhaitait recommencer ? Pour moi cela ne peut être que l'acte d'un déséquilibrée, alors je demande, qui est ici le plus pervers, manipulateur et j'en passe ?
— Bien merci maître, les jurés vont délibérer.

Je suis là sans être là, c'est étrange comme sensations, mon regard évite à tout prix le sien, je ne veux pas lui faire face, c'est trop dur, me replonger dans le passé est trop dur, ses mains ... ses poings sur mon corps, il évitait de me frapper au visage sauf quand il savait qu'on ne verrait personnes et qu'on ne sortirai pas, de toute façon il m'en empêchait ... à part pour faire ses courses qui se résumait à des bières, du whisky et de la nourriture.
Après plusieurs heures de délibération, les jurés sont de retour.

— Messieurs les jurés, quelle est votre décision ? Demande la juge.
— Coupable votre honneur. Déclare une membre.
Je condamne donc monsieur Reynolds à 10 ans de prison à perpétuité.

Ma famille et moi sautons de joie, je saute dans les bras de ma mère en larmes. Ma vie va reprendre son cours normal. Je suis comme ôter d'un poids si lourd que j'avais sur la poitrine depuis des années, je vivais avec le souffle coupé tout le temps, chaque jours, à l'entente du verdict c'est comme ci mes poumons pouvait respirer de nouveau. Je ne suis plus en apnée, il va falloir que je fasse un long travail sur moi maintenant.

Quelques jours plus tard.

Je suis enfin de retour au travail après deux semaines, ça me fait bizarre et à la fois je me sens bien, bien mieux, je ne peux pas dire que je suis complètement guérie mais je suis plus confiante en l'avenir maintenant.
Je suis à mon bureau comme à mon habitude, personne ne sait rien de ce qu'il s'est passé pour moi et c'est très bien comme ça, je ne suis pas assez intime avec eux pour en parler, et puis de toute façon c'est encore trop douloureux et trop délicat. Imagine « t'étais où Lya ? » « oh je portais plainte contre mon ex pervers narcissique qui m'a violenté et violé et toi ? » bah non

J'avance dans l'open space lorsque je vois monsieur Reynolds arriver en furie dans le bureau de monsieur Williams, malgré la porte fermée j'entends les cris ou plutôt des hurlements de celui-ci.

— TU DOIS FAIRE QUELQUE CHOSE WILLIAMS ! IL EST HORS DE QUESTION QUE MON PETIT FILS SOIT ÉVINCÉ PAR UNE SOMBRE PETITE SALOPE !
— Monsieur Reynolds je ne comprends pas.
— Ah vous comprenez pas ? Votre petite salope de secrétaire. Dit il me pointant du doigt. À envoyer mon petit fils en prison pour violence et abus sexuel, viol conjugal. Lui lance-t-il le journal avec un article de l'affaire. C'est une traînée doublée d'une menteuse ! Vous imaginez ce que ça veut dire pour notre entreprise ? Notre réputation ?!! hurle-t-il.
— Je vais vous prier de sortir de mon bureau tout de suite. Demande froidement Julian.
— J'espère que vous allez la virer ! Et elle va entendre parler de moi.

Soudain la porte s'ouvre violemment sur les deux hommes. Julian empoigne le col de chemise de notre collaborateur ou ex collaborateur je pense, son regard est noir, c'est même plus de la colère mais de la haine, je ne comprends rien à ce qu'il ce passe ici.

— Je ne veux plus jamais entendre parler de vous et de votre entreprise de lâches et d'incompétents.
— Vous le paierez cher.
— C'est ce qu'on verra.

L'homme âgé par en direction de l'ascenseur défroissant sa chemise, en me foudroyant du regard. Monsieur Williams passe ses mains dans ses cheveux en soufflant puis tourne la tête vers moi et me fait signe d'approcher puis m'adresse enfin la parole. Merde, je crois que je suis en train de perdre mon travail.

— Dans mon bureau. M'ordonne -t-il.
— Toute suite.

Son ton et son attitude sont froids, glacial même, ça y est, il sait tout, enfin tout ... Je me dirige vers son bureau la boule au ventre et les larmes aux yeux. Je vais devoir m'expliquer comme une petite fille qui aurait fait une bêtise, et puis j'ai vraiment pas envie de m'expliquer sur ce que j'ai vécu ... je me sens encore plus coupable de savoir que Brian était de la prestigieuse famille Reynolds et que notre histoire pourrait jouer sur l'avenir de l'entreprise

Je le suis de près et ferme la porte derrière moi.
Il souffle et s'assoit.

— Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?
— Alors vous êtes au courant... Écoutez je.. Je voulais pas car déjà vous êtes mon patron et puis c'est ma vie privée, et je ne me vois pas raconter mon passé chaotique a un parfait inconnu, et c'est trop douloureux.
— Je sais bien mais vous savez que je ne suis pas un tyran vous pouvez tous me dire et surtout quand ça concerne aussi l'entreprise.
— Je suis désolée. Mais pour ma défense je ne savais pas qu'ils avaient un lien de parenté, Brian ne m'a jamais parlé de sa famille. Je ne l'ai su que le jour du procès.
— Ne vous excusez pas. Dit-il en s'approchant de moi. C'est plutôt à moi d'être désolé, je ne savais pas que je travaillais depuis des années avec une bande de lâches et de.. Les mots seraient trop faibles pour eux.
— Lya ?
— Oui ?
— Est ce que .. ça vous dirait d'aller voir un verre en ville vendredi après le travail ? Histoire de mieux se connaître, je sais que le moment est très mal choisi mais je ne sais pas quoi faire d'autre, je ne sais pas comment vous aidez.
— Hum ...
— Rien de sérieux, juste un verre !
— Okay.

Je sais pas si je devrais accepter mais c'est fait .. je ... merde. C'est pas très approprié si ?
Je sors de son bureau plus détendue quand je suis rentré. Je tilts, dans un moment pareil il me propose d'aller boire un verre, il voulait sûrement me détendre un peu avec sa proposition et je pense que j'en aurais besoin.
Et puis ma curiosité est piquée à propos de lui, il a beau être connu, les médias parlent de lui -pas toujours en bien- Mais en même temps il est terriblement secret, je n'arrive pas à déceler la moindre émotions ou la moindre pensées dans ses yeux, il ne parle quasiment jamais, ce sera le moyen d'en apprendre plus sur lui, au delà du fait que j'ai envie de le mettre dans mon lit, il m'intéresse beaucoup, c'est bizarre mais j'ai plus envie d'en apprendre sur lui, de le connaître que de coucher avec ...
Il faut vraiment que je soigne cette « addiction » ...

The boss. Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant