Chapitre 1.

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Des morceaux de verre jalonnaient la case, les cris de ma mère et le bruit de la télévision se confondaient avec la voix de mon géniteur. C'était dans un tableau lugubre pour une jeune fille de mon âge, mais j'étais incitée à me retirer quand ils réglaient leurs comptes, ce que je ne faisais jamais puisque j'étais toujours cachée derrière la porte : ma mère criait sous les coups de mon père et malgré moi, j'avais de la pitié pour elle passant outre son comportement. Car elle restait la femme battue, mais mon père restait aussi le mari cocu et alcoolique.

Nous étions une drôle de famille sachant que je ne dérogeais pas à la règle, mais ne vous inquiétez pas, je n'étais dans rien d'illicite. Mais pour une jeune fille je passait plus de temps dans les champs que chez moi. Ce qui l'explique va du fait que mon père passait toute la journée dans le bar du village alors que les hommes défilaient dans la chambre de ma génitrice. Et quand ça arrivait, elle me chassait presque, « doxil »(dégage ) me disait-elle. À mon plus jeune âge, j'allais chez les autres et y restais jusqu'au crépuscule et la majeure partie des maisons où je passais la journée, les habitants y étaient avares. Mais en grandissant, j'avais honte de ma "famille", de mes parents et je commençais à avoir honte de ma situation de pique-assiette.

Si en grandissant, je pouvais me préparer quelque chose à manger, ma mère ne me permettait pas de rester à la maison. Je m'occupais de nos champs toute seule quand les autres de mon âge allaient à l'école.

Ma scolarité, que dire ? Je n'avais pas pu continuer l'école faute d'extrait de naissance, ça avait fait le bonheur de beaucoup de personnes qui me jalousaient mes capacités intellectuelles. Donc j'avais arrêté les études à quelques jours de l'examen de fin d'études élémentaire. Et comme toujours, j'avais encaissé ce coup qui me déchire encore de l'intérieur. J'avais souri aux admis pour ne pas voir les sourires satisfaits des autres.

J'avais un rêve comme toutes les filles de mon âge même si le mien était simple pour les autres et inaccessible pour moi : aller à Dakar. La fille de notre voisine habite là-bas, chaque mois, elle envoie beaucoup d'argent à ses parents alors qu'elle n'a pas fait d'études. Je pensais que si je pouvais me procurer de l'argent, je pourrais m'y rendre...

__Khaïry !!! Cria ma mère depuis la cour de la maison.

__Naam yaye! (oui mère !) Avais-je répondu comme la fille soumise à sa mère que j'étais.

__Quand je t'appelle, tu viens au lieu de répondre sort vite !

Je pose le grand boubou que j'avais entre mes mains et sors répondre à ma mère.

__Naam yaye, dis-je en arrivant devant elle.

__Je pars chez tes grands-parents, ton oncle prend une quatrième épouse, après avoir plié les habits prends cinq ans francs dans ma pochette qui est au-dessous du lit et prépare de la bouillie de riz.Je ne rentrerai peut-être pas.

__D'accord mère.

Elle était partie dans un froufrou de bazin sans un regard pour moi et ça fait mal de se savoir étrangère au milieu de ses parents. Pour la énième fois de la journée, je soupire et continu mes travaux ménagers.

Mon père ne rentra qu'après la prière d'isha (gewe). Je le salut et dépose le plat devant lui.

__C'est très bon, me dit-il.

__Merci baye (père).J'étais fière de moi, car j'avais attiré l'attention de mon père. Quand on est oublié ou insignifiant devant les autres, la moindre phrase qui nous est destinée nous rend autre.

Après le diner j'étais allé me doucher, mais en entrant dans ma case, j'y trouvai mon père. Je ne comprenais pas ce qu'il pouvait venir y faire.

__Ah tu es là ! Viens ici.

Je m'étais exécutée pensa qu'il avait quelque chose à me dire, mais il avait levé la main pour détacher ma serviette.

__Que faîtes vous père ?! M'étais-je exclamée en essayant de retenir sa main en vain.

__Chut je vais aller doucement.

__Non laissez moi

... Laissez-moi...

L'adrénaline n'avait pas pu m'aider, il était plus fort que moi. Il avait réussi à monter sur moi et à enlever ma serviette. Il avait réussi à me voler ce que j'avais le plus précieux au monde. Il avait réussi à me détruire en quelques secondes. Il...Il... Ma vision était brouillée par les larmes, mon corps meurtri et mon cœur déchiré en mille morceaux. Qu'est-ce qu'avais-je pu faire à Dieu pour mériter ça ?! Pourquoi moi ?! Je voulais mourir en cet instant précis.

Il s'était rhabillé, avec un air satisfait au visage alors qu'il venait de vio... Pourquoi moi ?!

J'avais pleuré toutes les larmes de mon corps jusqu'à m'endormir dans la position où il m'avait laissé.

Le lendemain, je me suis réveillé très tard ma mère était déjà rentré.J'avais d'abord pensé à un cauchemar avant que mes yeux ne rencontrent mon corps sans parler de ma féminité qui me faisait atrocement souffrir et j'avais recommencé à pleurer encore et encore jusqu'à ne plus pouvoir respirer.

J'avais pris mon courage à deux mains. Et j'étais partie raconter tout à ma génitrice qui était rentrée le matin à l'aube.

__Je le savais ! Tu n'es qu'une pute, tu as séduit ton propre père sale garce. Tout le village va être au courant de ce que tu as fait sale traînée.

Je ne sus quelle force, j'ai pu déployer pour réussir à gifler cette femme. Elle m'avait juste regardé et était partie. Sans réfléchir, je m'étais précipitée dans sa chambre,j'avais pris son argent pour partir.

Soit à barzac, (l'au-delà) soit loin de ce village.

Deux options s'offraient à moi : partir ou me suicider.

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Histoire fictive comme mes autres histoires mais qui sera comme toujours  : le reflet de nos réalités. Je tiens à ce qu'elle soit parfaite.

S

i vous avez aimé faîtes le moi savoir en commentaire et n'oubliez pas de vous abonner.Suite sera après l'histoire de Mouminatou et Moustapha Jamil

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