La voilà à Dakar!
Continuant de marcher sans destination depuis une heure, une heure qu'elle était dans cette région qui lui est totalement inconnue. Tout est différent de son petit village ndiambourois où l'air n'est pas aussi pollué qu'ici, où les bruits des voitures ne sont pas aussi dérangeant qu'ici. Chacun se pressant comme s'ils avaient le diable à leur trousse.
Partout où elle passait les regards s'ancraient sur elle ce qui est normal en voyant l'état de ses habits qui frôlent des haillons. La femme dakaroise en plus d'être travailleuse est une grande amoureuse de son apparence, leur élégance contraste violemment avec l'accoutrement de Khaïry malgré sa démarche chaloupé typique à la Sénégalaise: un tee-shirt récolté lors des présidentiels, un pagne violet dont la couleur devenue plus claire est témoin de plusieurs années de fidélité, pour coiffure deux meugs (de grosses tresses collée ) datant de plus d'un mois orne sa tête ne parlons pas de ses pieds à carreaux cassés.
Detrompez vous ml'élégance est partout au Sénégal, mais il semble que Khaïry n'ait pas eu de chance avec ses parents malgré sa beauté presque irréelle. Si les gens d'âge mûr ne faisaient pas trop attention à elle les autres semble la prendre pour une bête de foire.
__Wa yén kholène kaw kaw bi! (Regardez cette villageoise !) S'exclame une voix peu gracieuse.
__Hi Fatou ça ne se fait pas dh.
Khaïry ferma simplement les yeux pour se calmer parce qu'au village on ne tolére le manque de respect ,on sait bien se battre pardonner n'est de leur programme.Elle serre les points en s'éloignant de ce groupe alors que son ventre gargouille après des heures sans nourriture, des heures maintenant qu'elle est devenue orpheline d'un père incestueux et d'une mère irresponsable car pour elle ils étaient mort. Des heures, qu'elle avait perdu la seule chose capable de la rendre fière devant son mari si un jour elle songe à en avoir !
Toujours elle marche dans une destination inconnu jusqu'à l'appel à la troisième prière qui rythme la vie des Dakarois. Alors que les enfants se précipitent pour aller à la mosquée, une larme coula de ses yeux elle qui n'a pas dépassé la sourate al ikhlas.
Et plus la nuit approchée plus la peur fait vibrer son être, la peur de passer la nuit dans ces rues à la réputation ambiguë. Finalement, la nuit la trouva dans ces dernières. Au finish, elle haussa les épaules en s'affalant sur un banc jaxlé*. Banc jaxlé! Celui-ci porte bien son nom, pensa-t-elle en se repassant tout son vécu en boucle. Celui-ci porte bien son nom, pensa-t-elle en se repassant tout son vécu en boucle. Et sans s'en rendre compte, une larme tomba puis une autre et encore une autre jusqu'à ce qu'elle éclate en sanglots.
Elle fut interrompue par le freinage, en relevant la tête, elle tomba sur une voiture rouge imposante alors que toute sorte de scénario lui passe à la tête, un homme en sortit pour ouvrir la porte de derrière avec des gestes précis. Il livra passage à une dame dans les cinquantaines dans un froufrou de Bazin jaune aussi voyante que la voiture, un foulard imposant et un chapelet entourant sa main droite.
__Salamalékum ma fille, dit-elle en s'avançant vers Oumou Khaïry.
__Malékum salam, répondit Khaïry avec méfiance.
__Mba jam la ?(Est-ce que ça va ?) Je reviens d'une cérémonie religieuse, mais malgré ma fatigue ta vue dans ce banc m'a rappelé de douloureux souvenir, fit la dame en s'asseyant à côté d'elle.
__Euh je...Commença Khaïry.
C'est vrai que l'entente de "cérémonie religieuse" la quelque peu rassuré, mais pas au point de se confier à elle.
__Je viens du village pour travailler, mais il se trouve que je n'ai pas de famille ici, mentit Khaïry en s'efforçant de rester naturelle.
__Viens avec moi, tu vas me raconter tout ça en détail chez moi, proposa la dame en se levant.
__Je ne veux pas vous déranger, répondit gentiment Khaïry.
__Aucunement ma fille toutes les femmes sont des mères.
Khaïry s'exécuta avec hésitation. Sa façon de s'asseoir sur le siège est presque comique, la douceur était inconnue à ses fesses plutôt habituées aux durs brancards des charrettes et au siège des Ndiaga Ndiaye (de longs cars blancs utilisé dans les transports en commun au Sénégal) . Tout ça lui était inconnu malgré les quelques livres lus dans la modeste bibliothèque de son village. Livres dont elle était la seule lectrice bien que l'arrêt de sa scolarité. Livres dont elle était la seule lectrice bien que l'arrêt de sa scolarité.
__On est arrivé, fit la dame en lui caressant doucement l'épaule. Au fait, je m'appelle Tata Khoudja.
__Tata khoudja, murmure-t-elle par politesse. C'est Oumou Khaïry.
__Joli nom, fit-elle en souriant.
Pour être jolie la maison de tata khoudia l'est.Khaïry tournait sur elle-même les yeux grands ouverts comme si en restant sur place elle a peur qu'un détail même minime aille lui échapper.
__C'est vraiment jolie, murmure-t-elle sincèrement.
__Je suis ravie de te l'entendre dire et surtout fais comme chez toi. Demain, on parlera de ton travail parce qu'il se trouve que ma jeune cuisinière s'est barré.
__D'accord, répondit-elle Khaïry se demanda ce qui a pris à cette femme de démissionner de cette maison proche d'un palais.
__Bien maintenant viens je vais vous servir à manger.
Tout semblait irréel, et même la nourriture. Tata Khoudja avait troqué son grand boubou jaune par une nuisette lui arriva au-dessus des genoux.Khaïry ça sur le fait qu'il n'y a pas d'homme chez elle.
__Viens je vais te montrer la chambre.
Elle se contenta d'acquiescer et la suivit à l'étage. Et en entrant dans la chambre elle avait les lèvres en forme d'O.Là ce n'est pas de l'administration qui s'exprime malgré la beauté de la pièce, mais de la peur venant à se demander dans quoi cette femme travaille pour avoir tant de luxe chez elle.
__Voilà la salle de bain, je vais aller de chercher quelque chose à porter.
__Oky.
A sa sortie, il y avait une nuisette rouge un peu trop court à son goût mais elle le porta quand même. Après une journée aussi fatigante, morphée ne tarda pas à l'accueillir dans ses bras sans parler de la douceur du matelas.
Mais tard dans la nuit elle sentit des mains baladeuses sur son corps lui donnant des flash-back encore déchirant.
__Mais il vous arrive quoi ?! S'exclama-t-elle en sautant du lit.
__Arrête de faire la gamine et faisons nous plaisir.
__Ma fois vous êtes folle ! Fit Khaïry.
__Sauvage en plus mhh.
__Ne t'approche surtout pas de moi, car je peux faire très mal,menaçai Khaïry les yeux flamboyants de rage et de dégoût.
__Ça ne rend les choses que plus excitant.
__Wallah je me demande où va ce monde. Tu es une femme, bon sang tata khoudja.
__Je sais legui sakh (maintenant) , tu vas choisir entre me donner du plaisir ou sortir de ma maison et je peux te prévenir que les violeurs n'y manquent pas. Seras-tu suicidaire pour sortir et encourir le risque d'un viol collectif ?
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Que pensez-vous que Oumou Khaïry feras ? Que feriez-vous à sa place?
Allez lire mamanthiam2001
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Bachir986