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Chapitre XXI

Aurélien était tranquillement posé dans le canapé du salon, chez ses parents. Il était rentré chez lui il y avait quelques heures de ça et ce soir, c'était le réveillon. Ses parents vivaient dans le quartier Saint Gilles, endroit plutôt chic de Caen et avaient une très jolie et grande maison. Ils en avaient donc profité pour réunir toute la famille, des grands parents jusqu'aux petits cousins qu'on ne voit qu'une fois par an.

Aurélien était plus qu'heureux, il était très attaché à sa famille et l'idée de passer une belle soirée en leur compagnie le ravissait plus que tout. En fait, il se rendit compte qu'il était heureux, tout simplement. Il avait une famille aimante, des études qui lui plaisaient et surtout, un mec formidable et sexy au possible. Il ne pouvait rien demander de mieux que la vie qu'il avait actuellement si ce n'est sa dose de Guillaume quotidienne.

En parlant de Guillaume, il eut envie de lui passer un petit coup de téléphone pour savoir comment ça allait. Aurélien se leva, passa embrasser sa mère affectueusement qui lisait dans la cuisine et attrapa manteau et paquet de cigarette avant de filer dehors. Une fois la clope allumée, il porta le téléphone à son oreille et attendit quelques secondes avant que son petit-ami ne lui réponde.

- Allo ?

Il avait une petite voix.

- Salut toi... Je te dérange pas ?

- Non pas du tout... Ça va ?

- Ouais... Je voulais simplement te dire que tu me manquais et que je pensais à toi...

- T'es adorable... Tu me manques aussi...

Vraiment une petite voix.

- T'es sûr que tout va bien ? T'as une voix bizarre...

Guillaume se mit à sangloter, ne pouvant retenir plus longtemps toute la peine qui rongeait son cœur depuis qu'il avait quitté Aurélien à la gare. Ce dernier se sentait d'ailleurs complètement impuissant, il aurait aimé pouvoir être près de lui pour le serrer dans ses bras, même s'il n'avait pas la moindre idée de la raison pour laquelle son amoureux semblait être malheureux la veille de noël.

- Guillaume... Guillaume, bébé calme toi... Qu'est-ce qu'il y a... t'es où là ? t'es chez ta tante ?

- Je t'ai menti Orel, je suis... c'était pas chez elle que j'étais invité...

- Quoi ? Comment ça, tu m'as menti ?

Aurélien sentit une boule désagréable se loger dans sa gorge. Il tira sur sa cigarette et les secondes qui le séparaient des explications de Guillaume étaient les plus longues de sa vie.

- J'étais chez mon ex... Je suis désolé, j'aurais dû te le dire.

La voix de Guillaume était toujours tremblotante et même si Aurélien avait l'impression de s'être pris une douche froide, il avait tout de même une folle envie de le prendre dans ses bras pour le réconforter.

- T'es où là, Guillaume ?

- A la gare...

- Mais qu'est-ce que tu fais à la gare ?

- Je rentre chez moi.

- Et Matthias ?

- Resté chez sa mère... Orel, je te laisse, faut que j'achète mon ticket... Je t'embrasse.

Aurélien n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit que déjà son petit-ami avait raccroché. Ni une ni deux, il finit sa cigarette, l'écrasa dans un pot de fleurs du jardin -il accuserait les réprimandes de sa mère plus tard- et rentra dans la maison.