Ce qui est en italique, il faut imaginer que c'est en anglais.
Guillaume entra dans la salle de classe où se trouvaient déjà ses étudiants. Ce soir, il avait cours avec ses étudiants de L3 en creative writing, la matière qu'il préférait enseigner. Ils travaillaient en ce moment sur les structures de la poésie et il avait donné comme contrôle continu la rédaction d'un poème. Le thème était libre, ils avaient carte blanche mais ils devaient ensuite justifier la construction de leur poème en faisant un commentaire analytique.
C'était donc ce jour-là que les jeunes devaient rendre leurs copies. Aurélien avait été tout excité à l'idée d'un tel devoir, lui qui adorait créer. C'était un artiste, Orel. Il griffonnait partout des petites phrases d'accroches, des sortes de punchlines en se rêvant peser dans le rap game un jour. Il s'imaginait remplir un Bercy avec une foule en furie qui scanderait son nom et puis il se rappelait qu'il n'était pas rappeur mais étudiant en fac d'anglais et que sa perspective d'avenir c'était prof ou bien prof.Lorsque Guillaume s'installa à son bureau, ils échangèrent tous deux un regard ainsi qu'un sourire complice. Ils étaient arrivés ensemble à la fac ce matin, pour la troisième fois de la semaine et avaient discuté de tout et de rien, se partageant une cigarette dans le froid matinal. Ils entretenaient une relation particulière qu'Aurélien adorait tout particulièrement. Il se sentait chanceux d'être celui qui le connaissait le mieux de toutes les personnes présentes dans la pièce. Il savait quel était le dessin animé préféré de son fils ou encore quel était son opérateur téléphonique. Il savait même pourquoi Guillaume était passé de chez SFR à Bouygues la semaine dernière.
Le cours commença paisiblement et comme à chaque fois en CW, il y avait une bonne ambiance. Quelques minutes avant la fin du cours, Guillaume demanda à son auditoire si quelques uns voulaient partager leurs créations.
- I would love to, sir, proposa Orel.
- Oh, okay. Go on, sourit-il.
Aurélien sortit de son sac sa copie et prit une profonde inspiration.
" Il n'est de guerres plus ravageuses
que votre indifférence.
Quand cette voix si doucereuse se tait avec méfiance
Je sens mon âme malheureuse
me feriez-vous offense ?Mon cher ami, il va s'en dire
que je continuerai
d'espérer pouvoir vous chérir
autant que je voudrais
Et s'il me faut désobéir
Pour vous, je le ferai
Sachez qu'un amour illicite
n'anime de colère
Que ceux dont le cœur est ermite
Et l'âme mortifère
Que l'âge ne soit une limite
qu'à ceux qui n'osent guère."
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University
FanfictionAurélien est étudiant en dernière année de licence à la fac. Histoire en réécriture ❤️