Toutes les filles du monde

CHAPITRE 21: Pauline

CHAPITRE 21: PAULINE

 Je n'ai pas revu Laurène depuis mercredi. J'ai essayé de lui envoyer un message mercredi soir mais elle n'a pas répondu alors j'ai laissé tomber. J'ai peur qu'elle m'en veuille de ne pas lui avoir parlé de tout ça, et encore plus peur qu'elle ait compris que j'avais couché avec Rose à un moment où elle était triste à cause de moi. Je refuse de la voir triste à nouveau.

J'ai passé une bonne partie de l'après-midi allongé sur mon lit à regarder le plafond. J'ai dû m'endormir à un moment donné mais mon esprit est tellement flou que si c'est le cas, je ne m'en souviens pas. J'ai gardé mon téléphone dans la main tout ce temps-là en espérant recevoir un message de Laurène mais je commence sincèrement à perdre espoir. Le seul message que j'ai reçu de toute l'après-midi vient de Jules qui me demande si je sais si Mathis vient ce soir parce que Gaëtan ne lui répond pas. Avec tout ça, j'avais oublié la soirée de Gaëtan, et je ne sais pas si j'ai très envie de sortir ce soir.

Comme Jules a visiblement eu la flemme d'appeler Gaëtan dans l'après-midi – parce que je connais mon ami et je sais que quand Gaëtan ne répond pas aux messages, il n'essaie pas de l'appeler – je décide de l'appeler moi-même :

— Allô G ?

— Hey Tim, tu veux quoi ? lance mon ami à l'autre bout du fil.

— Comment tu sais que je vais te demander un truc ?

— Gros, tu m'appelles jamais autrement.

Pas faux.

— Jules veut savoir si Mathis vient, dis-je.

— Putain il est toujours là-dessus ? soupire Gaëtan. Ça fait longtemps, il y a prescription là non ?

— J'en sais rien, soupiré-je à mon tour. Mais bon, Mathis vient ?

— Ouais, répond-il finalement. Il vient avec sa pote.

Je fronce les sourcils : Estelle vient aussi ?

— Estelle ? vérifié-je.

— Bah je crois qu'elle s'appelle comme ça, oui. Mais de toute façon ça peut être qu'elle, tu l'as déjà vu être juste pote avec une meuf Mathis ?

— J'avoue. À toute mec.

Et je raccroche. Si Estelle est là, elle va forcément me parler de Laurène parce que la dernière fois que je l'ai vue, elle me jetait hors de sa voiture pour aller la rattraper. Le problème c'est que je ne saurai pas quoi lui répondre : la nature de ma relation avec Laurène est assez floue et de toute manière, je ne suis pas sûr qu'elle veuille encore de moi.

***

Il est huit heures moins dix et j'aurais dû partir depuis dix minutes déjà, mais je suis encore dans ma chambre à essayer de trouver une paire de chaussettes propres. En bas, j'entends les voix des amies de ma mère qui viennent d'arriver.

— Maman ! appelé-je presque arrivé en bas de l'escalier. T'as pas vu mes chaussettes ?

— Sur la machine à laver mon lapin, me répond-elle de l'autre bout du salon.

Je cours chercher ma paire de chaussettes dans le bac à linge qui trône sur le lave-linge, j'enfile ma veste en jean et je me dépêche de faire une bise à ma mère avant de partir.

— Hep hep hep Timéo, m'interpelle-t-elle en me retenant par le poignet. Tu dors ici ce soir ou tu restes chez Gaëtan ?

Je hausse les épaule :