CHAPITRE 27: CÉLIA
Je suis dans la merde.
Il est huit heures moins sept du matin et je m'apprête à passer mon bac de latin. Je tiens à préciser que mes révisions pour cet oral ont été très minimalistes et que je ne connais pas la moitié des textes sur lesquels je vais potentiellement être interrogé. Enfin bref, je suis dans la merde. Je suis assis sur les marches de l'escalier juste en face de la salle dans laquelle je suis censé passer mon oral, dans un lycée que je ne connais pas. Et pour couronner le tout, je suis tout seul.
— Qu'est-ce que tu fous là Timéo ?
Je lève les yeux vers la voix féminine qui a parlé et constate qu'elle appartient à Célia, une fille de ma classe. Je fronce les sourcils :
— Non c'est toi qu'est-ce que tu fous là ?
— J'ai mon bac de LV3.
— Tu fais une LV3 ?
J'ai beau être dans la classe de Célia depuis la première, je suis toujours aussi à la ramasse par rapport à ce qui concerne les trois quart de mes camarades. Dont Célia.
— Polonais.
J'écarquille les yeux.
— Qu'est-ce que tu viens foutre en LV3 polonais ?!
Elle hausse les épaules :
— C'est ma mère qui m'a obligée parce qu'elle est polonaise et qu'on parle polonais à la maison. Elle a trouvé que c'était une bonne idée pour m'assurer des points au bac vu que je galère déjà à avoir la moyenne dans les matières principales. Bon, et toi tu fous quoi ici ?
Célia s'assoit à côté de moi, posant son sac à main entre ses pieds, et elle attrape des longs cheveux châtains pour en faire une queue de cheval.
— J'ai bac de latin, répondis-je. C'est la merde.
— Ah flûte.
Je souris en haussant les épaules et continue de faire ce que je faisais avant qu'elle n'arrive : faire tourner mon téléphone entre mes doigts. Je laisse mes pensées divaguer et comme toujours, elles se tournent vers une certaine jolie rousse qui fait s'emballer mon cœur. Je n'arrête pas de me repasser les événements de samedi matin en boucle : Laurène m'a encore une fois confirmé qu'elle ne rigolait pas quand elle disait qu'elle ne retomberait pas dans mes bras aussi facilement.
Quand elle a entendu ma réponse à sa question, elle m'a juste sourit et je sens encore mon cœur se serrer dans ma cage thoracique. Ça m'a fait mal je l'avoue, mais c'est là que j'ai réellement compris à quel point je l'avait blessée. Ce que je veux dire c'est que je suis quand même venu juste chez elle sous la pluie – en pleine nuit et complètement torché donc je ne sais pas si on peut considérer ça comme une vraie preuve d'amour – et je lui ai dit que je l'aimais mais elle n'a pas été réceptive. Je ne cesse de me demander su je n'ai pas été assez direct quand je lui ai dit ce que je ressentais, parce qu'après tout je n'ai fait que lui dire que je l'aimais plus que ses dessins, ce qui n'est pas bien compliqué.
— Gros toi aussi tu passes ce matin ?
Je lève les yeux vers celui qui a parlé alors qu'il fait la bise à Célia : Mathis.
— Malheureusement, fais-je. J'espère que t'es aussi dans la merde que moi comme ça on sera deux.
Mon ami me regarde comme si j'avais dit quelque chose qu'il ne fallait pas et il rétorque :
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Toutes les filles du monde
RomanceTiméo a deux problèmes : sa maladresse et son incapacité à porter son attention sur une seule fille à la fois qui lui font souvent mal au cœur. Se faire larguer lui est devenu régulier. Et il y a Laurène, cette fille que personne ne remarque jamais...