Chapitre 12

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« - Elena, tu peux y aller. Les autres vont s'occuper de fermer.

- Okay, Boss. »


Posant le verre que je venais de nettoyer sur le comptoir, je m'étirai de tout mon long. Enfin fini ! Je récupérai mes affaires et passai devant mon frère.


« - Merci pour ce soir. Me remercia-t-il après avoir salué l'un des invités qui s'en allait.

- Mais de rien. Tant que mon salaire augmente à la fin du mois, tu peux tout me demander ! Répliquai-je avec un rictus.

- Bon à savoir. Lâcha-t-il avec un bref sourire.

- Bon allez, faut que j'aille retrouver mon lit et mon mec. A plus, Boss, et n'hésite pas si tu as de nouveau besoin de moi !

- Bonne nuit, Elena. Fais attention en rentrant. »


Je lui fis un salut de la main et lâchai un « Otsukaresama » à l'attention de mes collègues. Sortant du bar, je me dirigeai vers la Mustang garée sur le parking. Hiroki et moi évitions de dire que nous étions frères et sœurs en public, de peur qu'un des gars travaillant pour Si Hoo traîne malencontreusement dans le coin. Je l'appelais donc « Boss », comme tout le monde. J'avoue, ça faisait bizarre. Mais bon, tout était une question d'habitude. M'installant sur le siège conducteur, je récupérai mon portable dans mon sac. Aucun nouveau message. Ah, ok... Toru n'était pas à fond dans tout ce qui était sms et téléphone en général, mais il m'envoyait toujours un message quand il allait au lit. Vérifiant l'heure, je vis qu'il était seulement une heure et demie du matin. Oh, il devait encore zoner devant la télévision. Partant sur cette idée, je reposai le portable et démarrai la voiture. Un quart d'heure plus tard, je me garai sur le parking de la résidence plongée dans le silence. Je sortis de la voiture, la verrouillai, puis montai les escaliers jusqu'à notre appartement. Et je me stoppai net.

La porte d'entrée était légèrement entrebâillée. Sentant un frisson remonter le long de mon échine, je sortis mon Browning de ma veste instinctivement et visai devant moi. Comptant lentement jusqu'à trois, je donnai un coup de pied dans la porte. Elle heurta le mur avec fracas et j'avançai précipitamment dans le salon, allumant la lumière en suivant. M'arrêtant brusquement, je regardai autour de moi et mes yeux s'écarquillèrent. On aurait dit qu'un ouragan venait de ravager la pièce. La table et les chaises de la cuisine étaient sans dessus dessous, le canapé était renversé en arrière et la télévision était maintenant à l'autre bout de la pièce, fracassée. Mais surtout, une énorme traînée de sang se détachait sur le carrelage blanc, en plein milieu du salon. Je sentis un filet de sueur glacé couler le long de mon dos. Déglutissant bruyamment, je m'avançai avec précaution vers la chambre.


« Toru ? Tu es là ? » Appelai-je avec appréhension.


Ouvrant la porte de la chambre du coude, je fis le tour de la pièce en un regard et je sentis mes jambes faiblirent. Il n'était pas là.


« Toru ?! » M'étranglai-je, la panique m'envahissant petit à petit.


Me dirigeant vers la salle de bains, je vis qu'il ne s'y trouvait pas non plus. L'angoisse me submergeant, je criai :


« Toru !! »


Je retournai dans la chambre et ouvris le placard en grand. Pas là non plus. Retournant l'appartement dans tous les sens comme une folle, je me rendis finalement à l'évidence qu'il n'était pas là. Inspirant et expirant bruyamment, je retins mon anxiété avec difficulté. Mon regard se posa de nouveau sur le sang au sol et je murmurai, les dents serrées :

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