Heritage

Chapitre 16

Deux semaines plus tard.

« Bon, récapitulons... »

Je me calai plus confortablement dans l'immense fauteuil en cuir, ramenant mes jambes en tailleur sous moi. Je lançai un coup d'œil aux trois cadres posés sur le bureau, où trônaient les photographies d'Hiroki, de ma mère et de mon père. Puis je reportai mon attention sur les deux hommes assis face à moi.

« Nous allons démanteler ce foutu réseau de prostitution. Tant que je serais à la tête du clan, je ne veux plus jamais en entendre parler. Concernant les clubs de striptease, on les garde en place, mais avec de nouvelles conditions. Plus de filles mineures, et surtout, uniquement des filles consentantes. Elles pourront s'en aller quand elles le voudront et sans aucune pression. Et nous allons augmenter leurs salaires. Pour compenser la perte de gains que nous récoltions grâce à la prostitution, nous allons également ouvrir un cabaret burlesque à la française, pour pouvoir s'installer dans les quartiers plus riches. En parallèle, nous allons faire construire un casino, avec une partie dédiée aux jeux « officiels » et une autre dédiée aux paris clandestins. Est-ce que ça va jusque là ? »

Makise et Chuta hochèrent la tête en chœur et je poursuivis en faisant tourner un stylo entre mes doigts.

« - Je m'occuperai personnellement des clubs et du cabaret, avec l'aide de Toru. Tanaka s'occupera des bars et du nouveau casino. Makise, tu t'occuperas du trafic d'armes. Chuta, du trafic de drogues. Par contre, je veux connaître tous les intermédiaires. Rien ne se décide sans que je ne sois au courant. On ne fait plus de commerce avec des gens qu'on ne connaît pas, c'est clair ?

- Oui, Boss !

- Ensuite... Concernant les nouvelles recrues... Nous allons ouvrir le clan aux femmes. Je sais que ça va faire un tôlé, mais nous nous privons de recrues plus que compétentes à cause de valeurs désormais périmées. Je ne reviendrai pas là-dessus. Aussi, plus de recrutement dans les lycées. Je ne veux que des personnes majeures, pas des mioches qui devraient être en train de passer leurs examens. On garde ceux qui sont déjà engagés dans la famille, mais c'est tout. Et je veux un droit de regard sur chaque nouvelle recrue. C'est moi qui aurais le dernier mot. Quelque chose à redire ?

- Non, Boss !

- Bien. Je vous garde tous les deux en tant que premier et second lieutenants, mais soyons bien clairs... Toru est, et restera, mon seul et unique bras droit. Personne d'autre. »

Ils acquiescèrent en chœur. Je lançai un regard au blond qui se tenait debout, adossé au bureau près de moi. Il esquissa un sourire en coin avant de se remettre à admirer la gigantesque peinture représentant le blason familial du clan accrochée dans mon dos. Lâchant le stylo, je fis un signe de la main vers mes deux lieutenants.

« - Bon, allez annoncer tout ça aux autres. Si l'un d'entre eux n'est pas d'accord avec l'une de ces propositions, vous le raccompagnerez gentiment vers la sortie.

- Bien, Boss. Répondit Makise.

- Juste une dernière chose, Boss. Les gars ont abattu le dernier Coréen encore vivant hier soir. Rajouta Chuta.

- En voilà une bonne nouvelle. Lâchai-je avec un sourire. Bon travail. Vous leur filerez une augmentation. Ordonnai-je en les regardant se lever.