Lâcher Prise

Chapitre VI - Apprendre à se connaitre

La jeune femme acquiesça et les secours l'accompagnèrent à l'hôpital le plus proche. Elle ne lâcha pas la main de John pendant le trajet. Arrivé aux urgences, les médecins la rassurèrent sur son état et lui donnèrent l'autorisation de rentrer chez elle. John la raccompagna à l'université ou ils avaient tous les deux laisser leurs affaires :

« - Je vous remercie de m'avoir sauvé, monsieur Graham. Et aussi d'être resté avec moi. Habituellement, je ne suis pas vraiment dépendante ou redevable envers quelqu'un mais je vous en dois une. Vous pourrez me demander ce que vous voudrez ...

- Je ne l'ai pas fait pour ça, Mariella. Et je vous ai dit de m'appeler John. N'importe qui à ma place aurait fait la même chose... »

L'entendre prononcer son prénom, lui donna de nouveau des frissons et elle ne savait pas si c'était le contexte ou le coup qu'elle avait pris sur la tête mais elle avait une envie terrible de l'embrasser et de l'emmener chez elle. Elle résista à ses pulsions en repensant qu'il avait une petite amie :

« - Je vous ai fait perdre votre journée, John. J'espère que votre petite amie ne va pas s'inquiéter ...

- A propos de ca ... Je dois vous avouer quelques choses, Mariella. Je n'ai pas de petite amie

- Je ne suis pas vraiment surprise, dit-elle en souriant. Vous êtes un grand mystère que je ne comprendrais jamais ... Je vais vous laisser maintenant, nous nous reverrons en cours.

- Moi qui pensais que vous alliez me crier dessus ! Vous êtes, vous aussi, une grande énigme... Mais vous êtes sûr que vous voulez rester seule après ce qui s'est passé ? On pourrait aller manger un morceau quelque part ... S'il vous plait ! Ne me dites pas que ce plongeon et ces heures d'attente à l'hôpital ne vous ont pas ouvert l'appétit ?

- Je ne sais pas si ce serait très bien vu par le doyen. Je ne veux pas être celle qui vous détournerait de vos ambitions mais j'apprécie l'invitation et je vais la garder pour plus tard. Au revoir, John » lui dit-elle en déposant un baiser sur sa joue.

Il lui sourit tendrement et la regarda monter dans sa voiture, loin d'être rassuré par la situation. Mariella de son côté rentra chez elle et ferma les portes et les fenêtres à doubles tours. Elle ne voulait pas montrer aux gens qu'elle avait terriblement peur mais cet incident l'avait vraiment secouée. Elle s'enroula dans un plaid, et essaya de chasser les pensées négatives de son esprit quand son téléphone se mit à sonner. Elle regarda l'écran et constata que c'était Sacha :

« - Allo, Mariella ? Est-ce que tu vas bien ? Toutes les télés ne parlent que de ton agression ...

- Comment est-ce qu'ils ont su ? J'avais demandé aux policiers de rester le plus discret possible !

- Je n'en sais rien, patronne mais le téléphone n'arrête pas de sonner. Tous vos clients veulent prendre de vos nouvelles et savoir si ces évènements ne vont pas influencer votre travail.

- Décidément les requins ont des dents encore plus acérées que ce que je croyais ...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce que tu vas bien ?

- Quelqu'un m'a frappé et ma ligoté avant de me jeter au fond d'une piscine. J'aurais pu me noyer si l'un de mes étudiants ne m'avait pas sauvé !

- Mon dieu, c'est terrible ! Qui est ton mystérieux sauveteur ? Est-ce que tu veux que je vienne pour ne pas rester seule dans des moments pareils ? »

Marielle se tut un instant, ne sachant pas vraiment si la présence de Sacha à ses côtés pourrait lui apporter quelque chose puis elle changea d'avis :

« - Maintenant que les médias se sont emparés de l'affaire, il va falloir rassurer nos clients et travailler deux fois plus. Je serai d'avis que tu me rejoignes sur le campus pour que tu puisses gérer mon emploi du temps et organiser des entretiens par ici. Demandes à Pierce et O'brien de t'accompagner. Ceux sont les meilleurs que nous ayons, ils pourront me seconder ...