Chapitre VIII - Petites confessions

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« - Quelle drôle de coïncidence, continua le commandant Martin. Dites-m'en plus ...

- Notre histoire s'est vraiment mal finie. Je ne veux pas rentrer dans les détails mais il m'a fait beaucoup de mal et il est parti sans donner d'explications.

- Je vois ... Est-ce qu'il s'est montré violent avec vous ? Est-ce qu'il est de nature plutôt possessif et qu'il n'a pas accepté votre séparation ?

- Je n'en sais rien ... Nous n'avons jamais discuté de ce qui s'est passé à l'époque. Les preuves étaient là et son départ à confirmer sa culpabilité. Il est devenu riche grâce à moi, je ne vois pas vraiment pourquoi il m'en voudrait. De ce que je me souvienne, il n'est pas du genre à faire ça ...

- Est-ce que vous en êtes sûr ? Les individus les plus inoffensifs peuvent parfois s'avérer les plus dangereux. Je pense que nous devrions l'interroger, dit-il au capitaine Denvers qui avait fini d'installer le logiciel traceur sur le téléphone de Mariella. Nous vous tiendrons informer de l'avancée de l'enquête. En attendant, vous devriez rester très prudente. Je vais assigner un agent qui vous accompagnera lors de tous vos déplacements.

- Je ne crois pas que cela sera nécessaire, soupira Mariella. Mes clients sont déjà affolés par la tentative d'homicide alors je voudrais éviter d'en rajouter. Je vais éviter la presse pendant un instant et restreindre mes déplacements et surtout garder mes mouvements les plus secrets possibles ...

- J'ignore si cela sera suffisant, poursuivit Franck. De toute évidence, nous avons à faire un sociopathe qui ne renoncera pas facilement. S'il est déjà passé à l'acte, il va surement recommencé...»

Mariella prit alors conscience de l'ampleur de la situation et se dit qu'il serait peut-être temps d'envisager de prendre un garde du corps. Mais cela allait vraiment la freiner dans ces relations à venir, notamment avec John songea-t-elle un instant. Elle refusa de céder à la panique et décida de prendre son avenir en mains car après tout, présence ou non d'un officier avec elle, cela n'allait certainement pas arrêter le criminel qui lui courrait après.

« - Non, conclut-elle. Je vais prendre le risque de continuer ma vie telle quelle. Je ne veux pas qu'en plus de me faire peur, cet imbécile influence mes affaires ...

- On parle de votre vie, mademoiselle Mills, intervint Anaïs. Vous devriez être prudente. Les millions sur vos comptes bancaires n'achèteront jamais le fait de rester vivante.

- Je le sais bien capitaine mais céder à la panique montrerait que ce fou a gagné. Faites votre travail ! Je continuerais à faire le mien quoiqu'il arrive. Je suis persuadée que vous allez finir par trouver le coupable et tout rentrera dans l'ordre, n'est-ce pas ?

- Evidemment, mademoiselle Mills, finit le commandant. En attendant, je vous suggère d'éviter de vous faire remarquer. Communiquez vos déplacements au moins de personnes possibles. Nous allons garder votre numéro afin de voir si le suspect appelle. De votre côté, prenez un nouveau numéro et ne le communiquez à personne. Ça vous évitera tout harcèlement ... »

Les policiers finirent de donner des instructions à Mariella qui, loin de le montrer, restait toujours terrifiée. Même si elle disait le contraire, elle était à deux doigts de céder à la panique et de tout envoyer voler pour se réfugier dans la maison de son enfance. Elle chassa ses sombres pensées et les le commandant et son adjointe sortirent de chez elle. Il était déjà très tard et elle décida de dormir pour retourner à ses cours le lendemain.

Le jour suivant, elle arriva à Harvard d'un pas déterminée, loin de vouloir se laisser intimider

Par cette ombre qui la guettait en secret. Elle était ravie de constater que John était là, et se sentie un instant plus en sécurité. Elle lui sourit tendrement, repensant au bon moment qu'ils avaient échangé la veille, avant de se reprendre pour ne pas éveiller les soupçons.

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