Chapitre XIX - La vie de Miss Mills

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Mariella retint son souffle tandis que Victoria l'observait. Elle devait avouer qu'à cet instant, elle avait plus peur de la mère de famille que du harceleur qu'elle avait eu au téléphone un peu plus tôt :

« - Bien sûr que non ! conclut Madame Graham. Mon fils est quelqu'un de génial vous savez. Il m'a tellement aidé depuis qu'il a appris ma maladie. Je veux juste quitter ce monde en sachant qu'il est entre de bonnes mains et je vois dans ces yeux qu'il est très amoureux de vous. La question est est-ce que vous l'aimez aussi ?

- Je ne sais pas ... Il y a quelque chose entre nous mais je n'ai pas l'habitude de mettre des mots sur mes émotions. Je n'ai même pas l'habitude de me lier à quelqu'un ...

- Je vous comprends. Mais John est quelqu'un de très romantique. Il attendra de vous une sincérité et une fidélité à toute épreuve. Il a lui aussi subit une peine de cœur ...

- Il m'en a un peu parler. Et avant que vous ne le disiez, je sais que je ne suis pas la bru dont rêve les belles-mères mais il ne manquera jamais de rien avec moi.

- L'amour ne se jauge pas en fonction d'un compte en banque ou de l'influence sociale que vous avez. Je vais être franche avec vous. Les comptes de la société ne sont pas au beau fixe. Heureusement que mon mari a acheté cette propriété avant son décès parce que je ne sais pas de quoi nous pourrions vivre. Tout mon salaire passe dans les frais médicaux mais John ne le sais pas. Mon comptable m'assure qu'il va trouver une solution mais je ne sais pas quand, c'est pourquoi j'aimerais que John réussisse ses études et qu'il ne dépende pas des Délices de Victoria. »

Mariella observa un instant la matriarche et comprit que tout ce qu'elle venait de dire était sincère. Mais comment une entreprise aussi lucrative que celle-là pouvait connaitre de tels déboires financiers ? Et surtout pourquoi Victoria ne faisait pas appelle à des redresseurs judiciaires ?

« - Je vous demande pardon mais je pourrais vous aider ... Si vous me donniez accès à vos bilans comptables et aux registres de votre société, je pourrais mettre le doigt sur les problèmes et vous aider à inverser la situation. Je suis une experte en la matière !

- Ca, je le sais bien ! Je connais votre réputation et je ferais appelle à vous ou à l'un de vos confrères quand je le jugerais nécessaire mais en ce n'est pas cette facette de votre réputation qui m'inquiète. J'ai entendu votre interview cet après-midi et vous ne cachez pas votre appétit pour la gente masculine et je ne veux pas que mon fils soit une conquête de plus...

- Il ne l'est pas ! Je peux vous le garantir ! S'il l'était, je n'aurais pas pris la liberté de dire à la télévision que j'étais en couple. Je sais que j'aime séduire et que mes conquêtes vous inquiète. Peut-être même que la différence d'âge entre nous vous fait peur mais je suis sincère avec lui.

- Je l'espère vraiment car si j'apprends que vous jouez avec lui ou que vous nuisez à sa vie professionnelle, croyez moi je ferais de votre vie un enfer. Ce sera peut-être la dernière chose que je ferais mais comme vous le savez, je n'aurais plus rien à perdre.

- Je comprends votre inquiétude et je vous le répète. Il n'y aura pas de problèmes. En dehors de l'aspect personnel, John est un élève brillant et il a un avenir prometteur mais je pense que sa passion réside dans la pâtisserie. »

Madame Graham leva les yeux au ciel et invita Mariella à la suivre dans la salle à manger :

« - Il tient ca de son père. Ils ont tous les deux le même regard pétillant quand ils se mettent derrière les fourneaux. Je vois que vous avez partagés des choses, j'en suis ravie.

- Disons simplement que nous apprenons doucement à nous découvrir ... »

John et Xander invitèrent les femmes à se mettre à table et le reste du diner se déroula sans encombre. Mariella et Victoria eurent même l'occasion de sympathiser car en dehors de l'homme qu'elles avaient en commun, elles partageaient les mêmes idées du monde professionnel et de la vie en générale. Mais la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'être inquiète face aux révélations que lui avait faites la mère des garçons. Si la famille était ruinée, devait-elle continuer à le cacher à John ? Lui avouer la vérité ne reviendrait-il pas à se mettre madame Graham à dos ? Elle était un peu perdue mais se jura de mettre son nez dans cette affaire pour avoir le fin mot de cette histoire. A la fin de la soirée, Victoria salua Mariella et monta se coucher, totalement épuisée. John raccompagna sa petite amie qui avait d'autres projets en tête. Elle l'embrassa langoureusement près de sa voiture :

Lâcher PriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant