Elle voulait rester seule et maîtresse de ses actes. Evy MacJones est une jeune avocate de 28 ans. Son ambition ? Défendre l'indéfendable. Et ça s'arrête là. Le reste ne compte plus. Il faut rester dans l'ombre coûte que coûte. C'était sans compter...
- Bonjour Mademoiselle MacJones. C'est un plaisir de vous revoir !
La mâchoire d'Evy resta entrouverte de stupéfaction. (Sur des milliers de clients possibles, pourquoi fallait-il que je tombe sur lui. LUI !)
Le regard de l'homme ne quittait pas la jeune femme, guettant ses réactions.Visiblement, il se délectait de la situation.
- Donc... C'est vous Monsieur Ortega... Murmura-t-elle presque pour elle-même.
Il lâcha un rire dans un souffle. Un sourire narquois s'accrocha à ses lèvres.
- Lui-même ! Répondit-il. Mais dîtes-moi plutôt... Vous êtes quel genre d'avocate pour ne pas reconnaître la tête de vos clients ?
Evy referma aussitôt la bouche. Sa pique avait eut le don de lui remettre les pieds sur terre. (C'était officiel : ce gars était une enflure.) Elle se mordit la langue pour garder son sang froid.
- Je suis là pour faire mon travail Monsieur Ortega. (Allez on enchaîne !) J'imagine que vous avez dû être surpris de me voir arriver à la place de Madame Meskihn, mais ma collègue a eu un empêchement de dernière minute. Nous travaillons dans le même cabinet et elle m'a donc transmis votre dossier.
- Elle vous a transmis mon dossier... Répéta-t-il.
- Hum... Oui. Je m'excuse de la façon dont cela s'est fait. En général, nous contactons les clients pour les prévenir lorsque des transferts ont lieu mais cela s'est fait in extremis dans le cas présent. J'espère que cela ne vous dérange pas.
- Me déranger...
(Oui bon il va peut-être pas répéter tout ce que je dit non plus ! Faudrait qu'il se décide à répondre sinon on y est encore demain !) Soudain, sans qu'elle s'y attende, Monsieur Ortega rompit les quelques mètres qui les séparait pour venir se planter en face d'elle. Bien trop vite, bien trop prêt. Seuls quelques malheureux centimètres étaient maintenant entre eux. Son expression avait changé en un quart de seconde. De la malice, il était passé à la prédation.
- J'aime pas qu'on me prenne pour un con... Siffla-t-il entre ses dents.
Evy releva la tête vers lui et heurta de plein fouet son regard glacial. Toute trace de sourire avait maintenant déserté son beau visage. Ses rides du lion s'étaient creusées, accentuant l'hostilité qu'il dégageait. Tout en lui visait à intimider la jeune femme.
Cependant, ce ne fut pas son attitude menaçante qui lui arracha un frisson. Elle sentit son souffle chaud lui balayer l'arrête du nez. (Oulah, oulah, on se calme !) Elle ne savait plus vraiment à qui cette pensée s'adressait. Sa peau la piquetait légèrement tandis que l'adrénaline commençait à se répandre doucement dans ses veines. Elle planta ses prunelles sombres dans celles de l'homme, couleurs noisette. Inconsciemment, son nez se releva avec défi. Sans qu'elle ne parvienne à se l'expliquer, l'aura que dégageait cet homme la faisait démarrer au quart de tour.
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