Is it love ? Daryl - Seule reste la plume

Partie 6 - Rendez-vous

Le lendemain matin, Evy émergea avec difficulté des bras de Tristàn. Elle le regarda quelques instants, toujours endormi à ses côtés. Il semblait si paisible en cet instant. Elle ne put retenir un sourire de bien-être. Elle se sentait bien à ses côtés, en sécurité. Cette même sécurité dont elle avait eu tant besoin hier soir. Hier... Tout s'était passé si vite ! Comme toujours lors de leurs étreintes. Bien que l'amour n'aie pas vraiment sa place dans ce genre de relation, cela n'enlevait rien à l'intensité du moment. La jeune femme avait toujours été très claire là-dessus : on laissait les sentiments de côté pendant l'acte. L'un comme l'autre n'avait pas besoin de s'encombrer des problèmes de couple. Leur relation était déjà assez compliqué comme ça.

Parfois, elle avait l'amer sensation d'utiliser son ami pour assouvir ses pulsions et ne pas péter les plombs. Elle se sentait alors terriblement égoïste. Mais d'un autre côté, Tristàn y trouvait aussi son compte. C'était un séducteur inné, bien loin de rechercher la stabilité. Il était rare de le retrouver avec une même fille au bras plus de trois soirs d'affilés. En soi, leurs rapports étaient basés sur un échange de bons procédés.

Evy finit par se lever et se diriger vers la salle de bain. Elle se glissa sous la douche et se prépara pour la journée de travail. Pas le temps de niaiser ! Elle ressortit enfin de la salle de bain habillée, maquillée et parfumée. Elle ne put retenir un soupir en contemplant Tristàn, toujours avachi sur le lit.

- Tristàn, t'as vu l'heure ? S'écria-t-elle.

Seule un grognement étouffé lui répondit. (Non mais ! Y a du laisser-aller là ! ) Evy attrapa la couette avant de la tirer violemment jusqu'aux pieds du latino.

- Allez magne-toi ! Tu vas finir par être à la bourre !

Tristàn se redressa sur un coude, la jaugeant d'un regard où se partageait l'agacement et l'amusement.

- Eh ben dis donc, quelle délicatesse !

- Bon tu sais quoi ? Débrouille-toi tout seul moi je vais déjeuner.

Sur ceux, elle tourna les talons et se rendit à la cuisine. Elle venait tout juste de finir son petit déjeuner lorsque le brun la rejoignit, fraîchement préparé.

- Ah bah c'est pas trop tôt !

- Holà mi bella ! Lança-t-il. Il fit mine de l'analyser de haut en bas. - Ho ho... La mauvaise humeur est toujours pas tombée ?

Un sourire amusé s'étira sur ses lèvres tandis qu'il attendait la réaction d'Evy avec impatience.

- Tu me fatigue sérieux ! Fulmina-t-elle.

Cependant, elle n'en rajouta pas de peur d'alimenter l'humour matinal de son ami. Elle enfila ses escarpins et s'empara de son sac.

- J'ai fait du café, sers-toi si tu veux. Moi je trace sinon je vais être à la bourre !

- T'as un truc important ce matin ? Questionna le brun en croquant dans un morceau de pain.

- Ouai, j'ai rendez-vous pour finaliser le dossier d'... Un client.

Tristàn lui lança un regard interrogatif.

- Bon je file, faut que j'y aille. On se retrouve pour parler de ça ce midi ?

- A l'italien au coin de la rue ?

- Ça marche ! A plus beau brun !

Elle claqua aussitôt la porte et se dirigea au pas de course vers sa voiture. Sur la route, elle ne put retenir un sentiment de culpabilité. Elle s'en voulait de pas avoir dit purement et simplement à son ami qu'elle devait retrouver Ortega ce matin. Surtout après leur discussion d'hier soir ! Malheureusement, le temps lui avait manqué et elle n'imaginait que trop bien la prise de tête que cette révélation aurait engendré. Tristàn l'aurait probablement retenu pendant trois plombes ! D'un côté, elle comprenait ses craintes mais de l'autre, elle détestait se sentir étouffée.